Refusons de manger de la merde !

par Marianne
samedi 9 mars 2013

De scandale en scandale, de lobbies en désinformation, l'industrie alimentaire nous trompe et nous abuse, nous les consommateurs, pour vendre avec toujours plus de profit des produits meilleur marché mais pas pour le bien de tous ... Si vous ne voulez pas manger de la merde, il ne tient qu'à vous de veiller à votre alimentation et de choisir vos produits en connaissance de cause. Après tout l'industrie ne vend que ce qui s'achète ... Mais cela passe par une exigence d'information, de traçabilité et d'étiquetage.

Voilà plusieurs années que certains écologistes, comme José Bové, nous alertent sur la malbouffe, de même que des médecins pointent les dérives de notre alimentation, les problèmes d'équilibre alimentaire et de santé publique, tels que l'augmentation des pathologies comme l'obésité, le diabète, le cholestérol responsable des maladies cardiovasculaires, ou encore des allergies alimentaires. Trop de sucre (et de mauvais sucre), trop de graisses (et de mauvaise graisse), trop de sel, trop de viande favorisant l'ingestion de toxines, sont nocifs pour notre santé. Nous le savons mais modifions assez peu nos habitudes. Pourtant, une attention à l'équilibre alimentaire et à la qualité des aliments permettrait certainement de réduire fortement le déficit de la sécurité sociale. Or, à part le slogan "mangez 5 fruits et légumes par jour !", ou l'organisation de la semaine du goût dans les écoles, le gouvernement n'a pas encore pris la mesure des enjeux importants du phénomène de malbouffe.

Le récent scandale de la viande de cheval, substituée à la viande de boeuf à l'insu du consommateur, doit nous alerter sur la traçabilité de la chaîne alimentaire. Précédemment, le scandale de la vache folle et des farines animales données à des animaux végétariens, n'a pas empêché la commission européenne d'autoriser à nouveau l'utilisation de ces farines, notamment pour du bétail et des poissons, prétendant leur innocuité. Le scandale de la viande Halal et des abattoirs non conformes a également interpellé le consommateur, notamment sur la condition d'abattage de l'animal. Ces affaires doivent nous faire prendre conscience de la condition animale en élevage industriel, de même que des risques potentiels sur notre santé. Il est aussi question de notre modèle de société, des valeurs de notre civilisation, comme je l’ai dit dans un article précédent.

Nous apprenons aujourd'hui que des traces de matière fécale ont été retrouvées dans des gâteaux de la chaîne Ikea. Remarquez que bientôt cette matière pourrait volontairement être utilisée dans l'alimentation car l'an dernier, un Japonais a mis au point un "shit burger", steak réalisé à partir de matière fécale contenant 63% de protéine et pauvre en graisse.

Faut-il attendre un véritable scandale sanitaire et un boycott généralisé des produits d'origine industrielle pour agir efficacement, sous pression des consommateurs, en faveur d'une véritable traçabilité, d'une information complète sur le contenu et des labels clairs sur l'origine des produits, d'une exigence d'application du principe de précaution (pour les OGM notamment) ?

Beaucoup d'entre nous ne sont absolument pas conscients de la nocivité de leur alimentation et ne jugent que par le prix et le goût des produits achetés. Beaucoup n'ont pas eu d'éducation alimentaire minimum nécessaire aux choix de leur alimentation, à son dosage, aux variétés de catégories à composer (protéines, graisses, sucres, fibres) et de vitamines, calcium, oligoéléments, sels minéraux à privilégier, ni même simplement à la façon de manger.

Voici donc quelques liens sur des articles très instructifs au sujet de la fabrication de nos aliments :

Saucisses, saumon, nuggets... : ce qui se cache dans nos assiettes

C'est quoi cette colle à viande rejetée par les eurodéputés ?

Le fromage synthétique colonise de plus en plus nos assiettes…

Minerai de viande : « Avant, on n’osait pas en faire de la bouffe pour chat »

Les farines animales rendent l'Europe folle

Des poubelles dans nos assiettes (vidéo de Planète, 45', notamment sur l'élevage industriel et les arômes artificiels)

Saviez-vous que presque tout ce qui nous est présenté en produits de grandes surfaces n'est qu'illusion ? Du yaourt à la fraise aux potages déshydratés, vous êtes trompés de A à Z. L'arôme de fraise provient de l'extrait d'écorce d'arbre et comme l'écorce est un produit naturel, il est autorisé d'écrire sur le yaourt "arôme naturel". Le bouillon de poule déshydraté pour 4 personnes mentionne un extrait de volaille de 2 g à sec (soit 7 g de volaille non déshydratée), le goût provenant des arômes ajoutés. Le steak haché surgelé ou sous cellophane peut provenir de bas morceaux et de déchets agglomérés avec du collagène et de la thrombine. Même des steaks et rôtis peuvent être reconstitués à partir de petits morceaux ressoudés à l'aide d'une poudre "Activa", fabriquée au Japon.

Vous connaissez l'élevage industriel des poules en batteries, mais connaissiez-vous les conditions d'élevage industriel des porcs ? Il est fréquent que l'on casse les dents des porcelets afin qu'ils ne risquent pas de blesser les mamelles de la truie nourricière, ce qui nécessiterait des soins et l'indisponibilité momentanée de la mamelle blessée. La castration des porcelets est opérée le plus souvent sans anesthésie. On mutile atrocement ces pauvres bêtes en leur coupant queue et oreilles, parfois aussi le bout du groin pour éviter les morsures entre porcs dans le contexte de densité d’élevage trop élevée.

Comme le rappelle cet article, bien que 90% des Français soient en majorités opposés à l'élevage intensif, ce dernier reste majoritaire : plus de 80% de l’élevage en France est intensif. Ainsi :

Ceci prouve que les Français sont soit mal informés, soit de mauvaise foi ...

Il est donc conseillé d'être méfiant (sans être paranoïaque) en matière alimentaire, de bien vérifier la composition et l'origine des aliments, de préférer les produits Bio (et encore, il n'est pas garanti que tout le contenu soit bio à 100%), les circuits court (AMAP, maraîchers, agriculture raisonnée) et les commerçants sûrs achetant directement au producteur. Même si vous payez plus cher, la qualité en vaut la peine et vous pouvez réduire votre consommation pour rester au même budget. Faites vos plats vous-mêmes plutôt qu'acheter des plats préparés.

Enfin, quelques conseils d'alimentation, simples et faciles à retenir :

Et surtout, variez l'alimentation et faites-vous plaisir !

Article également publié sur blog Mediapart


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