Regard sur le monde

par Jean Keim
mercredi 10 mai 2017

Je revendique d'être une personne ordinaire, pourquoi des gens que nous pourrions qualifier d'ordinaires, c'est à dire ni (très) riches, ni pdg, ni célèbres, ni hauts fonctionnaires, ni dignitaires religieux, ni penseurs patentés, ni..., bref pas spécialement privilégiés ou encensés par le système (un mot qui ne veut pas dire grand chose), oui pourquoi des gens de cette catégorie vont-ils donner un pouvoir à des candidats qui eux ne sont pas "ordinaires" ?

En le parodiant un peu, un homme politique a affirmé que notre ennemi c'est la Finance, il est vrai qu'il a prononcé ces paroles pour s'attirer les faveurs des gens ordinaires et qu'il s'est très vite réconcilié avec son prétendu adversaire. 

La politique, l'économie, la monnaie, toute la complexité du monde n'est que le résultat de nos modes de pensée, et ce qui a été fait par elle peut être défait, rien n'est gravé pour l'éternité dans la pierre, les étocs finissent comme sable sur la grève.

La Finance... ce n'est que quelques hommes face à la multitude, et au-dessus de tout ce gâchis, il y a notre humanité, à chacun de l'exprimer et personne ne peut nous l'enlever si nous ne le voulons pas.

L'essentiel de toute façon n'est pas là, il y a plus de vie dans la beauté de la fleur, le chant de l'oiseau, le clapotis de la pluie dans le vent, la main de l'enfant qui en toute confiance se glisse dans la notre pour faire un bout de chemin, et dans bien d'autres choses encore, que dans toutes les réalisations de la pensée. Tout est offert.

Un jour avec ma compagne nous nous sommes promenés le long d'une ancienne voie de chemin de fer ; une petite gare désaffectée, des voûtes sylvestres à l'élévation gothique, le ramage des oiseaux, des petits ponts de pierre qui enjambent là une petite rivière, là une combette, un chevreuil importuné par un chien qui traverse le chemin et disparaît mystérieusement, se sont offrerts à notre curiosité, la ballade est magnifique et dans un parcours très herbu, une belle vipère aspic était tranquillement étalée sur un layon de terre, offerte aux rayons du soleil, elle a délicatement remuée pour signaler sa présence ce qui nous a permis de l'observer, nous sommes passés à côté d'elle sans que cela ne la dérange, et ensuite finalement importunée par nos regards insistants, le magnifique animal s'est tranquillement glissé vers un refuge buissonneux, tout était à sa place, en harmonie, y compris ce que la main de l'homme avait façonné et que la nature a patiné à sa convenance.

J'espère qu'un jour nous nous ouvrirons pleinement à la perception de ce qu'est le processus de la pensée, régulièrement des gens mettent en ligne des vidéos où il est question que nous ne vivons pas dans la réalité, que nous sommes prisonniers d'une matrice (Matrix), du cerveau qui formate le monde, etc., mais tout se ramène à ce que nous pensons, mémorisons et ensuite ce qui remonte en réaction aux stimulus de l'existence.

Une modification de nos consciences peut peut-être passer par l'acquisition d'un savoir essentiel, bien que je n'y crois pas (en fait plus), mais rien ne peut changer si nous en restons sans cesse au niveau de la pensée et de ce qu'elle exprime, en l'occurrence nos multiples savoir ; d'ailleurs notre personnalité (l'égo) n'est rien d'autre qu'une somme de savoirs.

Le regard abstrait que nous portons sur le monde n'est que le reflet de ce que nous sommes, la solution aux problèmes que nous intégrons dans notre sphère passe par la perception que nous sommes le monde et que nous le pensons.


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