Relance de la propagande
par Pierre Polomé
mercredi 30 septembre 2009
Une campagne d’affichage (et quelques vidéos) cherche à accréditer l’idée d’une « relance » qui serait « en marche ». Une pitoyable opération de communication de l’inénarrable Ministère de la relance.
L’affiche, format sucette Decaux, est faite pour les automobilistes pressés : le slogan est en haut ("la relance est en marche dans votre département" ou "la relance est en marche dans [le nom du département où vous voyez l’affiche]), le renvoi au site internet www.relance.gouv.fr est en bas et au centre, trois petites photos se battent en duel, environnées d’un gros blanc tournant. Il n’est pas possible de saisir ce que représentent les images ni de lire leur légende si vous ne vous arrêtez pas devant l’affiche.
Et il vaudrait peut-être mieux ne pas s’arrêter : vous verriez des images qui n’ont pas forcément un rapport avec le département dans lequel vous vous trouvez. Plus significatif, les images et leurs légendes ne font pas référence à ce à quoi on s’attendrait, à savoir des projets censés "relancer". Non, il s’agit de banales missions habituelles des pouvoirs publics. "Modernisation des espaces publics", "restauration du patrimoine", "aménagement des espaces collectifs", "réfection de la toiture de la préfecture", "modernisation de la gare", "rénovation urbaine dans les quartiers", etc.
Je ne m’étendrai pas sur la poudre aux yeux que représente la relance de Sarkozy ou d’Obama, vaste sujet inrésumable. Je conseille seulement la lecture de l’article de Laurent Cordonnier, "Reprise économique, la grande illusion", dans le Monde diplomatique de septembre 2009. Mais il me semble important de dire que la "relance" n’est qu’une métaphore idéologique et que cette campagne de comm’ n’a d’autre but que de faire croire, par la propagande, à l’existence d’une relance. L’individu tombant dans ce piège se comportera comme s’il y avait une relance et l’effet macroéconomique escompté devrait aller dans le sens d’une augmentation de la consommation des ménages ou d’autres indices utilisés dans ce but. La prédiction créatrice d’une relance comme projet de relance, c’est la seule idée que semble défendre le Ministère qui n’a rien de concret à avancer.
Faut-il dès lors considérer que l’Etat s’est désengagé au point que, par exemple, la restauration du patrimoine n’est plus une mission ordinaire mais une géniale idée novatrice qui va "relancer" l’économie flinguée par la finance ? De même, la première vidéo qui apparaît sur le site ministériel présente le MUCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) comme un "projet de relance" alors qu’il s’agit d’une vieille idée que Marseille met des décennies à réaliser. Récupération, propagande, trompe-l’oeil : le vrai visage de l’administration sarkozyste.
Et il vaudrait peut-être mieux ne pas s’arrêter : vous verriez des images qui n’ont pas forcément un rapport avec le département dans lequel vous vous trouvez. Plus significatif, les images et leurs légendes ne font pas référence à ce à quoi on s’attendrait, à savoir des projets censés "relancer". Non, il s’agit de banales missions habituelles des pouvoirs publics. "Modernisation des espaces publics", "restauration du patrimoine", "aménagement des espaces collectifs", "réfection de la toiture de la préfecture", "modernisation de la gare", "rénovation urbaine dans les quartiers", etc.
Je ne m’étendrai pas sur la poudre aux yeux que représente la relance de Sarkozy ou d’Obama, vaste sujet inrésumable. Je conseille seulement la lecture de l’article de Laurent Cordonnier, "Reprise économique, la grande illusion", dans le Monde diplomatique de septembre 2009. Mais il me semble important de dire que la "relance" n’est qu’une métaphore idéologique et que cette campagne de comm’ n’a d’autre but que de faire croire, par la propagande, à l’existence d’une relance. L’individu tombant dans ce piège se comportera comme s’il y avait une relance et l’effet macroéconomique escompté devrait aller dans le sens d’une augmentation de la consommation des ménages ou d’autres indices utilisés dans ce but. La prédiction créatrice d’une relance comme projet de relance, c’est la seule idée que semble défendre le Ministère qui n’a rien de concret à avancer.
Faut-il dès lors considérer que l’Etat s’est désengagé au point que, par exemple, la restauration du patrimoine n’est plus une mission ordinaire mais une géniale idée novatrice qui va "relancer" l’économie flinguée par la finance ? De même, la première vidéo qui apparaît sur le site ministériel présente le MUCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) comme un "projet de relance" alors qu’il s’agit d’une vieille idée que Marseille met des décennies à réaliser. Récupération, propagande, trompe-l’oeil : le vrai visage de l’administration sarkozyste.