Réponse à la hauteur

par ddacoudre
jeudi 20 octobre 2016

il y a eu des mesures.

L’agression de policiers a fait la une de par la nature des moyens mis en œuvre par leurs agresseurs. Remplacer les cailloux par des cocktails Molotov n’est pas rien. Mais ce n’est pas une nouveauté, dans les affrontements en queue de manifestations, que ce soit en France où à l’étranger, elles les caractérisent et font le "buzz" des médias qui glissent sur le fond. Le car jacking ou le home jacking non plus, l’un et l’autre sont apparus aux états unis autour des années 1990 et en France courant années 2000 /2010. Tout cela n’est pas inconnu de nos gouvernants d’hier et d’aujourd’hui ni des forces de police, il faut donc arrêter de faire sur ces sujets les ingénus qui tombent du ciel. Certains politiques ont pris des mesures de classement. Quinze zones de sécurité prioritaires (ZSP) promises par le ministre de l’Intérieur ont été classées avec pour objectif : mener des actions ciblées dans ces quartiers pour enrayer la délinquance qui les mine. Mesures prévues : Concrètement, ce dispositif reposera sur une « cellule opérationnelle » dirigée par le préfet, associé au procureur de la République — si ce dernier le souhaite —, pour coordonner l'ensemble des forces de sécurité de la zone concernée. Une seconde « cellule de coordination » des différents partenaires (polices municipales, associations, Education nationale…) sera, elle, chapeautée par un ou plusieurs élus locaux. Cette cellule, qui doit être la plus restreinte possible pour une plus grande efficacité, a pour but de conduire toutes les actions de prévention contre la délinquance, comme la mise en place de mesures visant à prévenir la récidive des mineurs.

Ne pas risquer leur vie.

Alors, je veux bien que des policiers défilent sur les champs Élisée, je dirais même qu’ils ont raison s’ils ont un intérêt à défendre, même s’ils en courent des sanctions. L’on verra bien si l’état est plus prompt à punir des syndicalistes de la CGT que ses forces de l’ordre. Pourtant ce qui m’a titillé ce sont leurs mots d’ordre et les différentes déclarations, (nous n’avons pas de réponse à la hauteur, nous nous sentons en insécurité dans l’exercice de notre travail). J’ai un point de vue net les concernant, ils n’ont pas à risquer leurs vies, tout comme ils n’ont pas à tabasser ou tirer sur qui que ce soit, si ce n’est protéger leur existence. Sauf que les circonstances dans lesquelles ils exercent leurs missions ne sont pas toujours nettes ou prévisibles. De plus parmi eux certains illuminés croient être des Zorro qui vont réduire la délinquance et la criminalité par leurs seules actions touchés par la grâce divine, se plaignant de retrouver les mêmes délinquants qu’ils souhaiteraient que les juges enferment à vie. D’autres fortement marqués FN soufflent sur les braises à partir d’une réalité effective où l’agression vont et viennent d’un moi sur l’autre, car il ne peut y avoir de stabilité ni de montée ou baisse fulgurante. Et les médias en parlent comme si des mesure gouvernementale répressive pouvaient les faire cesser, et de se jeter à la figure leurs incapacités, alors que cela fait des années que sur les conseils de Bauer (un criminologue qui a conseillé la droite et la gauche) la visibilité des forces de l’ordre s’est accrue, leurs tenus vestimentaires s’est militarisé. Également cela fait des années que nous sommes sous surveillances et continuons de l’être sans que cesse la demande de sécurisation, qu’à leur tour les manifestants ont porté. Ce point de vue a fait école avec des lois sur la récidive et les peines planché, (pour de la peine perdue), car la répression a ses limites.

 l'histoire culturelle.

C’est l’histoire qui nous l’enseigne. Les sévices et buchers n’ont rien résolu, pas plus que les déportations, les bagnes ou la peine de mort. L’on évite de regarder l’histoire et de préciser cela par peur de décourager la répression de donner le sentiment de laxisme que ne manqueraient pas d’utiliser à tour de rôle les gouvernants quand ils passent dans l’opposition, avec le FN sur les talons. Ce serait aussi décourageant pour des forces de l’ordre à qui l’on raconte qu’ils en sont le fer de lance de la démocratie. L’histoire nous obligerait à constater l’inefficace du tout répressif. Et ce n’est pas dans l’air du temps où les citoyens en demandent toujours plus et s’affrontent sur ce sujet dans une surenchère démagogique qui les conduirait à avoir un policier à leur porte.

Mais surtout il est interdit de dire que la délinquance et la criminalité sont culturelle, c'est-à-dire que c’est nous qui créons les conditions de son existences, car il faudrait en conclure que plus que la répression, nous ne devons pas construire les conditions de son développement.

Depuis 1995 le nombre de crimes et délits navigue sur une crête autour de 3 600 000 plus ou moins et nos politiciens se disputent sur ces fluctuations. Également sur la nature des crimes et délits qui varient en fonction des pratiques de la société. Il y a moins de braquages de banques puisqu’il n’y a plus d’argent en liquide, il y a plus d’agression de personnes âgées puisque l’or a augmenté à la bourse, il y a plus de vols du genre car jacking ou home jacking, et l’apparition d’une cybercriminalité puisqu’il y a le net.

Nous pouvons observer cela en mettant en parallèle, la courbe du chômage, celle de la délinquance et criminalité, celle de l’augmentation des biens disponibles, celles de l’évolution de la population et celles des forces de l’ordre. Se dégage alors une fluctuation entre deux niveau, un peu comme le serpent monétaire en son temps, toutes s’interfèrent. Cela est bien normal l’on ne naît pas criminel ou délinquant, on le devient, c’est la société qui les fabrique par l’exclusion par les inégalités. Encore heureux que le tempérament des individus qui passent à l’acte compte, car si tous les exclus et les miséreux devenaient délinquants et criminels l’on serait submergé.

Une dernière distinction, dans le monde des malfrats aussi il y a eu des évolutions, les professionnels comme nous l’avons vu à Marseille se tuent entre eux et ceux de deuxième rang font les gardiens des zones. Ce sont eux qui caillassent ou vivent de délinquances et agressent tant les forces de l’ordre que parfois des médecins ou des pompiers dans ces fameuses zones qui s’appellent des ghettos. Il y a très long temps j’avais écris qu’en important les conditions économiques étatsuniennes la délinquance et la criminalité ne s’arrêterait pas au frontière. Comme le nuage de Tchernobyl l’on nous a expliqué que si, sauf qui croirait que les tags sont de création francophone.

Une ambiance délétaire.

De la sorte de puis de très nombreuses années, le pays baigne dans une inquiétude sécuritaire qu’on lui rappelle tous les jours et les forces de l’ordre sont mises à contribution. à laquelle il faut ajouter celle lié au développement de l’égoïsme (l’individualisme mal compris) qui invite à faire peu cas de l’autre et donne cours à de nombreuses incivilités assimilées à de l’agression, car elles choquent le psychique et les civilités populaires.

Cela fait tout de même un tout qui pèse aussi sur les forces de l’ordre qui sont des citoyens comme les autres. L’on peut comprendre que tous les jours devoir, à vitam aeternam, accomplir une mission qui n’a pas de terme peut peser. D’autant plus que tous les hommes politiques leurs promettent qu’avec leurs politiques ils vont faire reculer le crime et la délinquance en ne parlant que d'un niveau, il y en à deux niveaux, l'un chez des « riches » (cols blancs) qui en veulent plus, l'autre chez les pauvres pour la même raison. Mais quand on les compare, ce sont les « riches » les plus nombreux tandis que les pauvres moins nombreux sont plus agressifs.

Policier n'est pas un métier.

Un dernier point, être gendarme ou policier ce n’est pas un métier, c’est une mission régalienne. Que cela demande de devenir des professionnels et d’acquérir de nouvelles compétences rien à redire. Si ce n’est qu’aujourd’hui devant la permanence du chômage et au nom de l’égalité, des hommes et des femmes y entrent tout simplement pour avoir un travail et une source de revenu. L’on comprend dès lors pourquoi ils n’ont pas à risquer leurs vies. L’on n’est pas dans le suicide altruiste des armées où des hommes sont rémunérés pour aller se faire tuer à notre place. Et si l’on constate une augmentation du stress dans le monde salarial qui a quintuplé depuis 2011, il n’y a pas de raison que les forces de police n’y soient pas sensibles. Mais il semble que tout cela ne soit pas utile à la réflexion des citoyens, il faut qu’ils en concluent une demande de plus de répression pour justifier l’application de plus de limites de leur liberté et surtout qu’ils ne sortent pas du triumvirat « sécuritariste » le PS, LR, FN

Suivez mon doigt.

Alors à quoi cela corresponde de réclamer une réponse à la hauteur ? Faut-il que le ministre de l’intérieur grimpe au sommet de la tour Effel, il me semble que la réponse a été donnée de puis longtemps, je la rappelai en tout début (Policiers, CRS, gendarmes, enquêteurs de police judiciaire et de services de renseignements seront ainsi mobilisés.), à part de faire appel à l’armée, je ne vois pas où nous pouvons grimper plus haut.

J’imagine que certains pensent au nettoyage par karcher comme acte civilisé suprême ou le retour à la peine de mort en faisant fi de l’histoire tout à la satisfaction de leurs émotions que la presse et les « sécuritaristes » entretiennent.

Pas une voix pour réclamer du travail pour ces ghettos puisque des gens « honnêtes » n’en ont pas, et surtout pas la légalisation des drogues qui sont à la source de ces luttes de territoriales. Rien que la répression, de la répression, seulement de la répression, ça ne marche pas, mais l’on s’en fout ça fait plaisir au peuple et ça le fait voter à droite et ça permet de développer plus de contrôles et de surveillance.

Imaginons si nous avions les mêmes comportements dans le monde du travail où tous les ans il y a autour de 500 morts. Si à chaque mort nous allions manifester sur les champs Élysée pour réclamer une réponse à la hauteur. Il faudrait la débaptiser pour l’appeler l’avenue occupée. Il semble évident que nous soyons plus sensible à la manière dont la mort nous atteint qu’à la mort elle-même, et que son exception soit l’événement choquant qui fait sortir de ses gongs et interpelle, tout en étant une aubaine pour des profiteurs de situations à l’affut, suivez mon doigt.

l'humain d'abord.

Les forces de l’ordre se sentent en insécurité. Si je songe au concept forces de l'ordre et de sécurité j’ai envie de me marrer. Ben oui ! Comme ceux qui vont à la guerre ils ont peur et en plus c'est humain. Merde alors, ils découvrent qui sont humains et non des robots que souhaiteraient les gouvernants. Si je suis un humaniste, je pense que derrières il y a des hommes et des femmes avec leurs familles. Il vaut mieux un délinquant ou criminel en fuite qui tôt ou tard sera pris, qu’un policier mort. Mais chez les délinquants et les criminels c’est pareil, ce sont des femmes et des hommes avec leur famille. Alors il ne faut pas que qui que ce soit, après des sommations, ait le droit d’en tuer un autre, si aucune vie n'est en danger. Ni pour les uns ni pour les autres leur destin n'était écrit pour qu’ils deviennent policiers ou malfrats. Ce sont les conditions socioéconomiques de leur environnement qui en ont décidé. Dire cela n’est pas être naïf, je ne vais pas aller prendre un malfrat et lui expliquer cela, je serais dévalisé ou mort avant. De la même manière je ne vais pas me faire comprendre des policiers qui se font « caillasser » ou tirer dessus, maintenant « molotover ».

Alors l’on fait quoi, l’on crée du travail ou l’on ouvre des prisons, chacun sait le choix que nous avons fait et qui nous conduit dans le mur. En disposant bientôt de moyens d’interventions cérébraux nous réclamerons des "lobotomisations" après l’échec des internements, pressés en cela par une population apeurée qui ne peut bientôt même plus comprendre que les détenus soient accompagnés pour leur réinsertion.

Ainsi, faute de se contenter de l’information palpitante devant sa télé, nous n'avons plus de courage pour réclamer des orientations économiques autres, afin que certains de notre descendance ou ceux qui arrivent en âge de travailler n’aient pas, comme choix pour un revenu, à être malfrats ou flics, parce qu'ils n'ont pu choisir leur lieu de naissance ni leur famille.


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