Rester éveillés !

par PETINOS
samedi 9 mai 2020

En ces temps de confinement et de risque de perpétuation des privations des droits qui se profile, il est un aspect fondamental qui me parait nécessaire de mettre en exergue et de garder toujours dans l’esprit.

Quand le patronat tente de rogner les acquis sociaux, prétextant bien entendu la crise, c’est tout l’édifice social qui risque de s’effondrer.

Quant au pouvoir politique, ces dernières décennies, il a, par les réformes forcées, détricoté le code du travail et fait la part belle - par des avantages exorbitants - au patronat, qui, de son côté, en guise de remerciement, délocalise, cache son argent (l’argent volé aux Français, en fait) dans les paradis fiscaux et spécule. 

Je souhaite, dans ce papier, rester un peu sur le comportement du patronat.

En effet, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, était clair quand, à propos du temps de travail et du droit, répondant à une question sur le coût de la crise sanitaire et notamment sur ceux qui allaient supporter ce coût, il avait déclaré au Figaro : « L’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020. C’est la création de richesses qui permettra d’augmenter l’assiette des impôts et donc les recettes, et ainsi de rembourser la dette accumulée pendant la crise. Ensuite, il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire. »

Le néo-libéralisme en majesté ! Mais, la tradition est longue et persistante, chez les patrons. 

Rappelons-nous l’ancien président du Medef, Pierre Gattaz, qui s'est prononcé en avril 2014, pour l'instauration à titre « temporaire » d'un salaire « transitoire » inférieur au Smic, pour permettre aux jeunes, notamment, d'entrer sur le marché du travail. C’est ce même Gattaz qui arborait fièrement son pin’s avec le slogan 1 million d’emplois, quand il réclamait baisse des changes patronales et autres cadeaux fiscaux… Les cadeaux, le patronat les a eus… les 1 millions d’emplois, on les attend toujours.

Sur ce point du Smic « jeunes », même l'ancienne présidente du Medef (celle qui a précédé Gattaz) avait vivement réagi à la proposition de son successeur. Laurence Parisot pointait du doigt « une erreur d'analyse sur les véritables causes du chômage », n'hésitant pas à évoquer « une logique esclavagiste ». Des termes repris ensuite par Jean-Luc Mélenchon.

Les exemples sont évidemment légion et il n’est pas nécessaire d’en rajouter.

Ce qu’il ne faut pas oublier, par contre, c’est de rester vigilants face à la rapacité du patronat pour défendre les droits et les libertés dans ce pays.

Les gilets jaunes et autres grévistes – urgentistes, transports, etc - des deux années qui viennent de s’écouler, peuvent, à juste titre, servir d’exemple, car le pire n’est jamais loin. Etre informés et vigilants, constitue la meilleur barrière à la rapacité. Et comme dit un vieux proverbe méditerranéen : « Quand on s’est brulé une fois avec la soupe, on souffle même sur le yaourt ! »


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