RFK jr : le grand réalignement

par alinea
jeudi 19 septembre 2024

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Dans mon dernier article je notais que tous ceux qui n’étaient pas tombés dans le panneau tendu par les gouvernements occidentaux, en tout cas depuis 2020, avaient gardé leurs valeurs chrétiennes, les valeurs chrétiennes de la spiritualité pas le dogme de l’Église.

Dans cette entrevue Robert Francis Kennedy junior, en quelques phrases fait le tour de la cause de notre décadence. Il dit les principales anomalies et donne les principaux remèdes.

C’est percutant ; c’est rassurant.

Je vous propose donc une partie de cette entrevue avec Tucker Carlson traduite par Slobodan Despot :

Le grand réalignement

Tucker Carlson. — Quel est donc ce réalignement dont vous avez parlé au début ?

RFK Jr. — On a connu de ces réalignements tout au long de l’histoire américaine. Selon les livres d’histoire, je crois qu’il y en a cinq. L’un d’entre eux se produit clairement aujourd’hui car sur de nombreux sujets, nous avons assisté à une inversion. Le Parti démocrate est devenu le parti des élites, alors qu’il était le parti des pauvres et de la classe ouvrière. Une étude publiée récemment a montré que les personnes qui ont voté pour Biden représentent 70 % de la richesse de ce pays, alors que les électeurs de Trump représentent 30 % de cette richesse.

On assiste donc à un réalignement où les élites, Wall Street ou les grandes entreprises technologiques, pharmaceutiques ou bancaires sont désormais toutes démocrates, et où la classe ouvrière, la classe moyenne, les policiers, les pompiers (sont pro-Trump, Ndlr). Ce grand réalignement porte aussi sur les questions environnementales, parce que les démocrates se sont identifiés à cette orthodoxie du carbone. Leur seul problème, c’est le carbone. Cela les a obligés à faire quelque chose que l’on ne devrait jamais faire quand on est écologiste : tout réifier et tout quantifier. Ainsi, toute chose est mesurée en fonction de son empreinte carbone, du nombre de tonnes de carbone qu’elle produit. En fait, vous mettez tout dans une sorte de boîte où l’on peut tout quantifier et estimer numériquement. Or, la raison pour laquelle nous protégeons l’environnement est tout le contraire. La raison pour laquelle nous protégeons l’environnement est qu’il existe avec lui un lien spirituel. Il existe l’amour, vous savez. Je me suis intéressé à l’environnement parce que je voulais être en contact avec les poissons, les oiseaux, la faune, les baleines et la majesté des Purple Mountains. Et j’ai compris que Dieu parle aux êtres humains à travers de nombreux vecteurs : à travers les autres hommes, à travers les religions constituées, à travers les grands prophètes, les sages, les grands livres de ces religions — mais nulle part avec cette profusion de détails, cette texture, cette grâce et cette joie que l’on trouve dans la création. Lorsque nous détruisons la nature, nous diminuons notre capacité à ressentir le divin, à comprendre qui est Dieu et quel est notre propre potentiel et nos devoirs en tant qu’êtres humains.

TC. — J’espère que ce que vous venez de dire, soit dit en passant, sera retaillé et republié sur tous les réseaux sociaux du monde. Lorsque nous détruisons la nature, nous dégradons notre propre capacité à faire l’expérience du divin.

RFK Jr. — En effet. Il ne faut pas quantifier les choses. C’est ce que fait le diable. Lui quantifie tout, n’est-ce pas ? et c’est ce qu’il veut que nous fassions : mettre des chiffres dessus. Si nous préservons ces choses, c’est parce que nous aimons nos enfants et parce que la nature nous enrichit économiquement, spirituellement, culturellement et historiquement. Elle nous relie à ces 10 000 générations d’êtres humains qui étaient là avant l’apparition des ordinateurs portables. Et elle nous relie au fait spirituel le plus important : le fait que la révélation centrale de chacune de ces religions s’est toujours produite dans la nature sauvage. Moïse a dû aller dans le désert pour entendre la voix de Dieu et voir le buisson-ardent. Il a dû se rendre dans le désert, au mont Sinaï, pour obtenir les commandements. Mahomet, qui était un gars de La Mecque, a dû se rendre dans le désert, dans la grotte de Hira, pour y bivouaquer avec ses enfants, et se confronter à l’ange Gabriel au milieu de la nuit, ce qui lui a inspiré les premières strophes des sourates du Coran. Bouddha a dû aller dans la nature, s’asseoir sous le figuier de Bodhgaya afin d’obtenir sa première révélation du nirvana. Et le Christ a dû passer 40 jours dans le désert pour prendre conscience de sa propre divinité. Son mentor était Jean-Baptiste, qui vivait dans une grotte de la vallée du Jourdain, se nourrissait de miel sauvage et de sauterelles. Toutes les paraboles du Christ sont inspirées de la nature : Je suis la vigne, vous êtes les sarments, la graine de sénevé, les petites hirondelles, le grain qui tombe sur le sol infertile… parce que c’est là que nous sentons le divin. Dieu nous parle à travers les poissons, les oiseaux, les feuillages. Tout cela sont des paroles de notre créateur : c’est pour cela que nous protégeons la nature. Ce n’est pas à cause de la quantité de carbone.

D’ailleurs, la meilleure chose que l’on puisse faire pour le climat, c’est de restaurer les sols. Les sols sont la solution à tout. Le sol absorbera tout le carbone. Il absorbera l’eau, ce qui mettra fin aux inondations. Il nous donnera des aliments sains. C’est cela qui doit être notre politique nationale : restaurer les sols ! Si vous voulez unir l’Amérique, parlez-lui de ces choses, des poissons, des oiseaux, de la faune et de la flore, et parlez de l’arrêt de l’exploitation minière des montagnes, et de ces horreurs… Les démocrates sont en train de mettre en place ces parcs éoliens offshore qui exterminent les baleines. La plupart d’entre nous se sont engagés dans cette lutte à cause des baleines, or on est sur le point d’exterminer les baleines franches, les dernières sur Terre, avec ces monstruosités. Et en plus ces éoliennes maritimes nous coûtent trois fois plus cher. Nous n’en avons pas besoin. Elles reviennent à 33 cents le kilowattheure alors que vous pouvez obtenir de l’éolien terrestre pour 10 cents le kilowattheure. Or qui est-ce qui s’enrichit ? Goldman Sachs, Blackrock, les gouvernements étrangers. Et l’autre chose qu’ils financent à hauteur de centaines de milliards de dollars — c’est tout ce que le climat est devenu — ce sont ces pipelines pour capturer le carbone qui font des ravages dans les terres agricoles du Midwest, qui volent les droits de propriété des gens via la loi du « domaine éminent » — et qui gagne l’argent ? Blackrock. Il s’agit d’une technologie inutile qui ne fonctionne pas. Ce n’est qu’un gâchis. C’est ce qu’est devenu le mouvement environnemental dans ce pays. Et si vous vous écartez de cette orthodoxie, vous en êtes exclu. Si vous voulez que les Américains se battent entre eux, parlez du carbone. Si vous voulez rassembler les Américains, parlez-leur de la protection de l’environnement.


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