Russia Today (RT) : la nouvelle Radio-Londres ?

par Beauceron
vendredi 14 octobre 2022

 

En temps de guerre la censure est de mise, comme la propagande. C'est ainsi depuis la révolution industrielle. La chaine TV russe d'information RT (Russia Today) en a fait les frais, interdite en Europe de l'ouest depuis le début du conflit ukrainien. Cela tombait bien, disaient nos princes, car elle retransmettait les manifs de gilets jaunes, d'anti-pass sanitaire, de mécontents non relayés par nos médias officiels que nous devons écouter la bouche et les oreilles grandes ouvertes, sous peine d'être taxés de "complotistes".

Du nuage de Tchernobyl stoppé à nos frontières aux bienfaits des vaccins anti-covid, un bon citoyen se doit d'écouter sans broncher, car nos journalistes sont des modèles de morale et d'intégrité. Encore que...

Quand, comme votre narrateur, vous avez attrapé deux fois le covid-19 malgré trois vaccinations, vous êtes en droit d'émettre quelques doutes quant au sérieux des gens chargés de nous protéger sur le plan sanitaire. On appelle cela l'esprit critique, le droit à l'intelligence, enseignés (en principe) à l'école. Rien à voir avec la paranoia et le "complotisme", à moins de considérer comme tels les gens qui écoutaient Radio-Londres sous l'occupation, puisque Pétain, Vichy et leurs radios constituaient la légalité d'alors et qu'il était prohibé de prendre de l'info ailleurs.

Bon. Le contexte est différent. Mais la censure et la désinformation sévissent depuis le début du conflit russo-ukrainien. Au point que les manifestations contre la guerre, contre l'OTAN, contre les délires de la présidente de la commission de Bruxelles (la fameuse Ursula machintruc) et de Macron, contre les incroyables restrictions énergétiques à venir avec risques de coupures d'électricité cet hiver (du jamais vu en France depuis 1945) avec l'arrivée possible d'un pass énergie, sont purement et simplement ignorées par nos médias démocratiques.

Mieux, quand un média russe en parle, certains hurlent au montage (l'affaire de LCI). Et pourtant, des milliers de gens ont défilé dans Paris le samedi 8 octobre 2022, encore dans l'indifférence de nos princes de l'info :

Cette vidéo est en faite issue d'Odysee où RT peut encore passer de l'info en anglais. Votre narrateur est allé voir. Contrairement aux affirmations de France-inter, il n'y a rien de bien méchant, pas d'appels à la guerre, pas d'apologie de Poutine, pas non plus de contestation des massacres ; on se croirait sur Euronews. Alors où est le problème ?

Depuis le début, il faut admettre que Poutine est la réincarnation d'Hitler. C'est un despote assoiffé de sang, "qui jouit de la souffrance qu'il inflige aux autres". Il veut la troisième guerre mondiale, il va nous atomiser, il a conditionné les russes à la haine (au fait où sont ses divisions SS et ses SA ?). C'est un "autiste Asperger" sans émotions. Les ukrainiens sont tous de gentils réistants, y compris leur président et ses comptes off-shore. D'ailleurs nous avons appris qu'il existe de gentils nazis (les commandos Azov qui harcèlent les russophones depuis 2014 dans le Donbass), que Poutine n'arrêtera jamais son armée, qu'il va envahir la Finlande et la Pologne...

Désolé, mais si vous consommez sans réagir tout ce baratin aussi idiot que réducteur sur le pouvoir russe et les causes du confit, votre cerveau a peut-être été mis à mal par une surconsommation de doliprane et d'antidépresseurs. 

Ne soyons pas naif. Poutine n'est pas un saint-homme, c'est avant tout un homme d'état formé en ex-URSS. Il n'est pas plus corrompu et méchant que les oligarques ukrainiens et le douteux Zélensky. Des crimes de guerre ont été commis par les russes, et mis en avant dans nos médias. Mais pas un mot sur ceux commis par les ukrainiens auparavant envers les séparatistes. Et non, il n'a aucun intérêt à envahir l'Europe de l'ouest, d'ailleurs il n'aurait pas le pouvoir de le faire : ce n'est ni Hitler, ni Staline.

Assez de désinformation. Nous avons le droit de contester, de réfléchir, de nous informer librement. Quand en France on commence à s'informer sur Radio-Londres ou sur RT, c'est qu'il y a un problème interne à nos médias. Assez de complots, assez d'hypocrisie, oui à l'information libre et transparente.

 


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