« Saigneurs » de la guerre et otages halal
par usbek
vendredi 26 septembre 2014
Le rapt, la captivité et la mort d'Hervé Gourdel sont une illustration pathétique des politiques et des propagandes actuelles.
Venu en Algérie avec un visa de tourisme (donc sous la garantie de l'État algérien, en principe du moins), Hervé Gourdel, guide français de haute montagne, espérait faire tranquillement une excursion dans un parc naturel de la Grande Kabylie. En compagnie d’une vingtaine d'Algériens (dont certains étaient sans doute, sous le masque de prétendus touristes, des complices des futurs ravisseurs), H. Gourdel est enlevé le dimanche après-midi ; les captifs locaux sont rapidement relâchés, seul l’otage français étant retenu.
Un communiqué est diffusé dès le lundi, menaçant de mort l’otage français si les Français n'interrompent pas les frappes aériennes conduites en Irak avec les Américains.
En début de semaine, la prudence totale est de rigueur du côté français ; si l'on annonce des frappes de la part des Américains et des autres pays de la coalition participant à cette action, on précise très haut, urbi et orbi, manifestement à l’attention des ravisseurs, en raison de la présence de l'otage français et sans doute pour le protéger, que la France ne s'associe pas à ses actions militaires. Qu’on se le dise !
La chronologie précise est ici essentielle ! En fait, la protection de l'otage était assez illusoire et le délai accordé n’était que de 24 heures ; ce qu'on espérait du côté français était clairement que le gouvernement algérien qui, pour ne pas perdre la face devant l'opinion internationale, avait aussitôt lancé à grands bruit, des centaines d’hommes dans de vastes opérations de recherche des ravisseurs et de leur otage ; on attendait donc de toute évidence des résultats concrets rapides et on pensait récupérer très vite Hervé Gourdel.
Or ce dernier a vraisemblablement été égorgé dès le mercredi matin (si l'on en juge par l’examen précis des images de la vidéo réalisée en cette occasion) et la nouvelle a été confirmée dans la journée du mercredi. L'otage est étant déjà mort et les recherches du gouvernement algérien s'étant révélées vaines, sur le moment du moins, le gouvernement français vire de bord lof pour lof ; on y prend une posture héroïque et martiale, affirmant aussitôt que des frappes aériennes vont reprendre, ce qui s'est passé dès le jeudi, l'annonce étant bientôt faite que ces actions pourraient même s'étendre à la Syrie… si ce n’est déjà fait.
On retrouve donc ici le processus de mise en scène et de filmage des exécutions par égorgement qui semble désormais tellement plaire aux djihadistes et aux foules moyen-orientales ; ces vidéos sont directement inspirées de pratiques plus anciennes qui avaient lieu surtout en Palestine où diverses productions vidéo publiques consistaient dans des scènes où l'on découpait en morceaux, à la tronçonneuses et vivants, de prétendus traîtres ou espions palestiniens qualifiés d'agents israéliens, ce qui était d’ailleurs peut-être vrai, du moins on l’espère pour eux ! Ces spectacles étaient sonorisés sur un fond de récitation de versets du Coran !
Les « saigneurs » de la guerre sainte vont-ils se spécialiser désormais dans l’abattage « halal » des otages ? Non, il n’y a pas de fautes sur ce mot qu’on écrit souvent à tort « hallal », Allah seul sait pourquoi avec deux l/ailes (comme les anges ? On sait que la « dhabiha » en cause exige strictement l’égorgement des victimes ; dès lors quoi de plus logique pour les otages, même si l’on n’en est pas encore à les manger ?
Les saigneurs de la guerre sont-ils devenus les héros favoris de ka production cinématographique arabe ? Il faudra songer à y ajouter dans le même registre les amputations pour le châtiment des voleurs condamnés et les lapidations pour les femmes adultères ou réputées telles. Nul doute qu'émerge bientôt un festival islamiste pour ce genre de film où la récompense suprême sera naturellement un sabre d'or !