Saisie ou mise sous séquestre de l’Ocean Viking
par Eric F
samedi 12 novembre 2022
Dans l’épisode en cours de l’Ocean Viking, il y a eu un chantage humanitaire de telle sorte qu’il était impossible à l’État de refuser l’accueil du navire dans un de nos ports.
La première remarque est qu’effectivement les autorités françaises ne pouvaient pas agir autrement que de tenir compte de l’urgence absolue pour les passagers de ce navire, il n’était plus possible de différer la prise en charge et de renvoyer vers d’autres rivages. Dont acte !
Mais au lieu de s’en prendre à l’Italie qui n’est pas la cause première du problème, il faut éviter à tout prix que ne s’instaure une liaison récurrente des navires relayant les passeurs, vers nos ports.
Pour cela il existe une solution simple (cela a déjà été fait à titre temporaire, et aussi pour l'Aquarius) : saisir/mettre sous séquestre l’Ocean Vicking au motif d’introduction sur le territoire de personnes n’ayant pas d’autorisation, et complicité de fait avec les passeurs (même sans mauvaise intention).
Il y a des juristes compétents dans nos ministères pour engager la procédure d’urgence la plus adéquate, au besoin tenant compte qu’il s’agit d’un port militaire. Ce qui prévaut c’est l’intérêt national.. En tout cas il faut procéder dès cette affaire et non pas menacer « pour la prochaine fois », on sait que ça ne sert à rien. Il y aura de multiples recours, donc il faut voir à adapter l’arsenal législatif afin de simplifier le parcours juridique pour l’avenir (quitte à émettre des dérogations sur certains accords internationaux et la CEDH).
Si on veut réduire les risques de noyade, et maîtriser par ailleurs les flux migratoire plutôt que des les subir passivement, il faut dissuader l’embarquement risqué (même des nourrissons : mise en danger irresponsable), et les trafics (pseudo-mineurs isolés), et pour ça dissuader le relayage par des bateaux affrétés à l’intention d’effectuer le trajet jusqu’aux côtes européennes depuis la sortie des eaux territoriales du sud-méditerranée.
Le navire ainsi saisi pourrait notamment être utilisé par nos autorités pour patrouiller afin de secourir et ramener les embarcations en péril sur leur côte de départ, voire pour le rapatriement des OQTF vers leur continent d’origine -il faudrait un hub de retour, pourquoi pas les enclaves Ceuta et Mellila, en inversant leur implication-.
En matière humanitaire, tout cas individuel est poignant, mais l’escalade migratoire ne saurait constituer une solution pérenne. Il n’y pas ici d’Eldorado croulant sous des ressources débordantes et inexploitées (or ou pétrole des Amériques de naguère).
Quant à la pénurie de personnel dans certains secteurs, il y a un taux de chômage considérable de jeunes dans bien des quartiers. Faute pour eux de traverser la rue, on fait traverser la mer à d'autres, on ne nous dira pas qu'il s'agit d'un problème de formation professionnelle, elle se fait sur le tas (y compris pour certains l'acquisition de la langue française). Un plan d'incitation à la mobilité inter-cités et une valorisation de l'emploi par rapport aux revenus d'assistance s'avèrent plus que jamais nécessaires.