Sale temps pour les trolls !
par Piere CHALORY
lundi 30 septembre 2013
La semaine dernière, plusieurs Web-évènements ont conduit à la prise de mesure radicales concernant les ''trolls'', particulièrement aux Usa et en Angleterre. Mais vraisemblablement, la France devra bientôt s'aligner. D'ores et déjà, Facebook annonce du ''lourd'', y compris pour les ''frenchies-trolls'' cyber délinquants.
Aux Usa d'abord. Lundi, Nick Denton, de Gawker Media a révélé des changements importants au système de commentaires des sites du Groupe. Modifications qui permettront selon lui ;
"une discussion vraiment intelligente entre les lecteurs, à partir d'un nouveau concept de détection et filtrage, suivi de l'élimination des trolls »
Partout le mot d'ordre est lancé ;
''Don't feed the troll'' ! (Ne nourrissez pas le troll) ;
En clair ; on doit ignorer le troll, ne jamais répondre, ne jamais cliquer sur un lien, ni sur un article douteux. Tous les opérateurs du Web disent la même chose ;
''Si le ''troll'' existe c'est grâce à vous, si personne ne lit la prose du troll, celui-ci disparaît, c'est ''simple''.''
Gawker Media est un groupe de médias en ligne américain et un réseau de blogs, fondé et dirigé par Nick Denton à New York. Parmi les groupes dont l'activité se concentre sur les blogs, il est considéré comme l'un des plus connus et des plus populaires.
Début 2010, la holding possédait déjà dix blogs dont Gawker.com, Lifehacker, Gizmodo, io9, Kotaku, Gawker.tv... Tous les articles de Gawker sont publiés sous la licence Creative Commons.
En 2006, Gawker Média générait 4000 dollars/jour de recette publicitaire, soit environ 1,5 millions par an. 3 ans plus tard, soit en 2009, les bénéfices issus de la publicité étaient de 60 millions/dollars/an ! Soit 40 fois plus en 3 ans. La valeur de Gawker Média étant alors estimée à 300 millions de dollars.
On comprend que Nick Denton veuille rester discret sur les bénéfices générés aujourd'hui par son Web-groupe, mais on imagine qu'en 2013, Gawker Media doit peser assez ''lourd'' financièrement parlant.
Toute une batterie de mesures techniquement très pointues vont donc être progressivement mises en place pour lutter contre cette nuisance pénible que constituent les ''trolls''. Là encore, on n'en sait pas beaucoup plus, mais Denton voulant à tout prix conserver les commentaires sur les blogs, ne jamais les supprimer, et surtout en ayant les moyens, promet de ''remettre de l'ordre sur le Web'', et de protéger les utilisateurs 'normaux', sur ses médias en tout cas.
Le mardi de la même semaine,
YouTube a annoncé une nouvelle stratégie pour promouvoir des commentaires pertinents et de qualité, en les reliant, entre autre, aux profils Google+ des utilisateurs.
Et ce même jour, la revue Popular Science a expliqué qu'elle allait fermer complètement les commentaires sur son site Internet, en raison du résultat d'une étude commanditée pour la circonstance, qui suggère que les commentaires négatifs changent la perception et la crédibilité de l'article en entier, pour l'ensemble des lecteurs, et donc les ''trolls'' ridiculisent en quelque sorte le site & la revue elle même.
Les pertes financières pour Popular Science sont donc évidentes, ce qui l'a conduit à supprimer son blog, quitte à perdre en audience.
Comme on peut le lire sur cette ancienne couverture de Popular Science, cette revue existe depuis 1872 !
Popular Science Home (Accueil)
Dans le cadre 'scientifique', il est clair que les revues de vulgarisation du type Science et Vie ou Popular Science formatent en quelque sorte l'opinion publique.
Ces publications ''techno-mainstream'' font partie du paysage scientifique politiquement correct. Ce qui est ''hors norme'' y est délibérément absent, ou tourné à minima en dérision. Ovnis, mystère, ''paranormal'' n'existent pas pour ces gardiens du temple scientiste, jusqu'à plus ample informé. Le but de cette humanité à têtes chercheuses ''bien pensantes'' défini dans ces revues grand public se rapproche un peu de la recherche ''transhumaniste'', même métaphorique. Il s'agit de façonner de manière structurelle l'homme, jusqu'à en faire un ''immortel'' dénué d'esprit, fut-il humoristique à défaut de Spirituel.
Partant de là, nombre de puissants lobbies (pro nucléaires, politiques, etc), aux ordres d'intérêts colossaux et aux moyens financiers correspondants, rétribuent d'abord des ''rédacteurs'' aux ordres. Mais emploient aussi des ''trolls'', souvent les mêmes d'ailleurs, dont la mission est d'appuyer, ou d'infirmer par des commentaires ''manipulateurs'', positifs ou négatifs, méprisants ou approbateurs, les articles scientifiques par exemple, en fonction de leur point de vue intéressé ; mercantile, 'politique' ou étatique.
Mais ces ''web appréciations'' à but frelaté ont fini par causer un préjudice financier dépassant le but recherché. Ce qui a conduit Popular Science, vénérable publication cent quarantenaire à se passer de commentaires au sens propre pour stopper l'hémorragie.
Sur tous les blogs, plates formes d'information, journaux en lignes, même sur les sites ecommerce, pour d'autres raisons, concurrence notamment ; la section ''commentaires'' devient donc un véritable enjeu économique, qui justifie des débats acharnés pour savoir si les sites doivent modérer ou supprimer des commentaires.
Selon Claire Rasmussen, co-présidente du contenu stratégique chez Nerdery , un des plus gros sites américains de référencement de sites d'entreprises ;
''il faut réfléchir en priorité sur l'opportunité de permettre des commentaires sur tout les Web-sites, l'interactivité générée par les commentaires postés étant un des moyens les plus significatifs d'augmenter l'audience d'un site.''
Claire rassmussen définit ensuite les ''tenants et les aboutissants'' ;
''Si vous n'avez pas les ressources financières nécessaires pour surveiller adéquatement les conversations, ou si vous ne pensez pas que les clients ou les lecteurs vont participer activement, activer la fonction commentaires est un mauvais choix pour votre entreprise. "
Une erreur que beaucoup d'organisations font, continue Madame Rasmussen.
''Vous devez également impérativement examiner si « vous avez les ressources en personnel pour gérer effectivement les commentaires et répondre aux commentaires positifs », dit-elle. Si quelque chose nécessite une réponse de la société, il est important d'avoir quelqu'un au courant et disponible, ou bien ceci peut ternir votre image de marque.''
''….des préoccupations similaires s'appliquent également aux sites e-commerce, car quelques critiques négatives peuvent affecter la perception du produit. Dans toute situation où la rétroaction ou discussion est activée, il est important de consacrer les ressources de l'entreprise nécessaires pour surveiller et réagir . Par extension, les blogs présents sur les plates formes d'informations, tirant leurs revenus de la publicité en ligne, se doivent absolument de revêtir une apparence sérieuse, et une tenue langagière correcte à minima dans tous les commentaires. Tout cela faisant partie intégrante de l'image de marque du site, qui une fois dégradée fera fuir les lecteurs, les clients, et sera très difficile à ''réhabiliter''.
Dans le cas de la suppression totale des commentaires sur Popular Science, Claire Rasmussen déclare :
« La modération n'aurait pas été possible pour raison de coût. Je suppose qu'ils ont pris en compte le type de ressources dont ils disposaient''
FACEBOOK contraint à révéler l'identité de trolls
L'an dernier, une femme britannique a remporté une décision de justice obligeant Facebook à dénoncer les utilisateurs qui l'avait harcelé.
http://www.theguardian.com/technology/2012/jun/08/facebook-revealing-identities-cyberbullies
Brookes Nicola avait été faussement accusée d'être pédophile et trafiquante de drogue par les utilisateurs – connus sous le nom de trolls - sur Facebook.
Facebook, qui ne contestait pas la décision, va maintenant révéler les adresses IP des gens qui l'avaient abusé afin qu'ils puissent être poursuivis.
Suite à cette histoire, le gouvernement britannique a mis en place de nouvelles mesures ''anti-trolls''.
Les nouveaux pouvoirs qui seront ajoutés à la loi sur la diffamation, rendront ce processus beaucoup moins long et coûteux, selon le gouvernement Britannique.
Répondre aux demandes des diffamés donnera au site Facebook une plus grande protection (financière) contre les poursuites, dans le cas d'une action en diffamation.
Les nouvelles règles s'appliquent à tous les sites - peu importe où ils sont hébergés - mais dans l'immédiat le demandeur doit être en mesure de montrer que le Royaume-Uni était le lieu de l'infraction.
''Fin des rumeurs calomnieuses''
Actuellement, en termes juridiques, chaque "hit" - visite - sur un article diffamatoire peut être considéré comme une infraction distincte. Vous imaginez ce que cela signifie en termes financier pour l'hébergeur.
Cela signifie que de nombreux sites Web vont supprimer les articles dès qu'une action en diffamation est faite – à tort ou à raison.
« Les opérateurs de site sont en principe responsables en tant qu'éditeurs pour tout ce qui apparaît sur leurs sites, même si le contenu est souvent déterminé par les utilisateurs »,
a déclaré le secrétaire à la Justice Ken Clarke.
« Notre approche proposée signifie que les exploitants de sites Web ont une défense contre la diffamation tant qu'ils identifient les auteurs de matériel prétendument diffamatoire quand la demande est faite par un plaignant."
M. Clarke a déclaré que les mesures signifieraient la fin de "rumeurs calomnieuses et allégations" publiés en ligne sans crainte de la punition adéquate.
Apparemment, aux Usa et au Royaume Uni, et vraisemblablement partout et très bientôt, désormais, les trolls auront beaucoup de soucis à se faire...
Et surtout n'oubliez pas ; Don't feed the troll* !
No clic, no reed, no answer*...
Ne pas cliquer, ne pas lire, ne pas répondre...
Piere Chalory 28 septembre 2013
http://www.bbc.co.uk/news/technology-18404621
http://www.adventuresofgreg.com/HPVlog/photos/PressClips/big/DSC03287.JPG
http://www.youtube.com/t/community_guidelines?hl=fr&gl=FR