Samedi, gare de Lyon, les déboulonneurs

par Paul ORIOL
lundi 4 mai 2015

Les déboulonneurs (1, 2) protestent par des actions de désobéissance civile contre l'invasion de la publicité qui privatise et pollue l'espace public et gaspille de l'énergie. Ils ont organisé, samedi 2 mai, leur 65ème action parisienne de barbouillage de panneaux publicitaires depuis 2005.

Pla Aligre, consignes et informations

Place Aligre, consignes et informations

Pla Aligre, consignes et informations

Au rendez-vous place Aligre, des informations ont été données sur la campagne ainsi que des consignes pour une opération de désobéissance civile, pacifique, non-violente : il était évident que la police interviendrait mais il fallait éviter tout affrontement.

Une trentaine de personnes se sont ensuite rendues en cortège avec mégaphone et distribution de tracts à la gare de Lyon.
Les déboulonneurs ont alors entrepris de barbouiller quelques panneaux pendant que certains d'entre eux distribuaient des tracts pour expliquer leur action.

Comme prévu, l'opération a été rapidement interrompue par la police et 7 d'entre eux ont été interpellés et dirigés vers le commissariat de la gare de Lyon et ensuite transférés, menottes aux poignets, au commissariat du 20ème arrondissement de Paris.

Les déboulonneurs assument leur actionLes déboulonneurs assument publiquement leur action, les victimes

Ils sont appréhendés par la police

Par ces actions pacifiques, ils contestent la privatisation de l'espace public, l'apologie de la consommation, le gaspillage : « A l'échelle de la planète, la publicité engouffre plus de 14000 milliards d'euros par an : c'est le premier budget mondial à égalité avec les dépenses militaires ».

S'il est possible de défendre sa «  part de cerveau libre » en éteignant la radio, la télé ou en regardant ailleurs, il est difficile d'échapper à la publicité qui envahit nos rues et nos places encore plus quand elle est faite de panneaux lumineux...

Les revendications des déboulonneurs sont simples :

- respecter la loi, ce que ne font pas un tiers des panneaux publicitaires ;

- aligner les règles de l'affichage publicitaire sur celles de l'affichage associatif ou politique (affiches de 50cm x 70cm) ;

- limiter la densité de l'affichage ;

- interdire les panneaux lumineux et animés.

Dans les mois qui viennent, des procès auront lieu contre des déboulonneurs en juin à Lille et, au mois de septembre, à Paris, la partie civile ayant fait appel d'un jugement de relaxe pour une de leurs actions de mars 2013.

Par leurs actions illégales mais non violentes, barbouillage de panneaux publicitaires, assumées publiquement et devant les tribunaux, ils s'adressent aux citoyens pour faire évoluer la loi. C'est possible !
Ainsi, l’article L. 621‑29‑8 du code du patrimoine prévoyait « dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisation de travaux sur les immeubles classés ou des demandes d’accord de travaux sur les immeubles inscrits, l’autorité administrative chargée des monuments historiques peut autoriser l’installation de bâches d’échafaudage comportant un espace dédié à l’affichage ».
Ce texte a été abrogé le 12 mars 2015 (3).

Ce n'est qu'un début. Les déboulonneurs ont encore beaucoup de travail devant eux.

1 - http://www.deboulonneurs.org

2 - http://telebocal.org/actu/les-deboulonneurs-anti-publicitaire/

3 - http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2064/AN/1005.asp

Les malheureuses victimes


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