Sans métapolitique, les Républicains n’ont plus d’avenir

par Ferréol Delmas
mardi 10 juillet 2018

Sans métapolitique, les Républicains n’ont plus d’avenir

Selon une estimation IPSOS, seulement 7 pourcents des jeunes français ont glissé un bulletin Fillon dans l’urne, au 1er tour de l’élection présidentielle. Au-delà des « affaires », ce résultat décevant doit nous interroger sur la capacité de la droite à se réinventer, mais également à revenir au pouvoir en appliquant réellement le programme pour lequel elle a été élue.

Sans métapolitique, les Républicains n’ont pas d’avenir. En effet, le parti traditionnel de droite, ce parti de gouvernement est devenu, pour l’opinion publique, « un parti gorafi ». A l’image du site satirique, notre mouvement politique offre continuellement son plus mauvais visage : Valérie Pécresse huée au Conseil national, polémique interne sur un tract… La vie d’un parti politique est intrinsèquement liée à ces désagréments, mais une formation politique est censée également nourrir le débat d’idées.

Quel doit être l’objectif de notre mouvement si ce n’est reconquérir le pouvoir pour faire triompher nos idées ? Aujourd’hui, il faut être lucide. Face au pouvoir macronien, non exempt de qualités, la droite traditionnelle doit elle aussi investir le domaine métapolitique, c’est-à-dire « ce qui se situe au-delà des affaires publiques ». Reconquérir le pouvoir, c’est avant tout reconquérir l’opinion. Cette stratégie, qui consiste à investir le champ idéologique et culturel afin de préparer la prise effective du pouvoir, est vitale, comme le souligne le philosophe Alain Badiou dans son Abrégé de métapolitique. Nous devons redevenir un parti d’idées, permettre aux intellectuels de droite de s’exprimer chez nous.

Sous l’impulsion de Laurent Wauquiez, des initiatives vont dans ce sens. Ainsi, des conventions sont organisées autour de spécialistes sur l’immigration, sur les institutions au sein de notre parti. De son côté, Bruno Retailleau, à la tête de Force Républicaine, organise des conférences, sur l’Europe notamment, pour lutter contre « la maladie chronique de la droite, l’apathie intellectuelle ».

En outre, le parti « Les Républicains » doit former sa jeunesse. « L’étude est le garde-fou de la jeunesse » disait le député Sosthène de la Rochefoucauld. Former les futurs cadres de notre mouvement afin qu’ils possèdent des bases solides est essentiel pour le renouveau à droite. A l’initiative, du député Julien Aubert, une école de formation va voir le jour dans le but de « réarmer idéologiquement » les militants.

Mais la droite doit aller encore plus loin. Réfléchir, former la jeunesse issue de nos rangs est une première étape. Pour lutter contre l’esprit de mai 68, pour remettre en avant l’idée d’autorité face au laxisme, pour défendre la vérité face à la désinformation, la droite traditionnelle doit, à son tour, créer des chaines d’information alternatives, fonder des journaux, participer à la création d’écoles.

"Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir" disait le penseur communiste Antonio Gramsci. Les défaites successives doivent permettre à la droite d'ouvrir les yeux sur ses limites, de les corriger et de préparer l'avenir dans des conditions optimales. 2022 est proche !

Jean-Michel Ferrand est ancien Député de Vaucluse.

Ferréol Delmas est Président de l'Union des Jeunes pour le Progrès (UJP) mouvement officiel des jeunes gaullistes. Il est également Secrétaire général des Républicains-Sorbonne.

 

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