Sarkozy antisocial : la preuve par trois
par Olivier Bonnet
mardi 27 novembre 2007
Après son coup d’éclat initial du cœur de l’été, le vote de la loi mensongèrement dite « en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat » et son fameux « paquet fiscal », constitué de 14 milliards d’euros de cadeaux aux privilégiés, le pouvoir sarkoziste est bien obligé de compenser ses largesses sélectives par des économies - la France est « en faillite », déplore Fillon après avoir vidé les caisses ! Alors on tape les plus faibles. Ça commence par les franchises médicales, impôt frappant ceux qui sont coupables d’être malades, qui rapportera 850 millions. Ça continue avec le dossier de l’Allocation Equivalent Retraite : 953 euros par mois étaient jusqu’à présent accordés à des chômeurs non indemnisés disposant de 160 trimestres de vie professionnelle, mais n’ayant pas atteint l’âge de 60 ans, pour leur fournir un revenu de substitution en attendant qu’ils puissent pervevoir leur retraite.
Sortons les calculettes : la suppression de l’AER et de l’exonération de redevance pour séniors aux revenus modestes rapporteront environ 152 millions. Mais dans le même temps, voilà que cet incorrigible gouvernement recommence avec ses cadeaux ! Celui-ci est emblématique : la suppression de l’impôt sur les transactions boursières. Celles-ci étaient jusqu’à présent taxées de 0,3 % pour celles qui étaient inférieures à 153 000 euros, et de 0,15 % seulement au-delà. Mais il s’agit de rendre la Bourse de Paris plus compétitive, et l’on a donc décidé de laisser les spéculateurs faire leurs juteux bénéfices sans qu’ils ne contribuent plus un minimum à la solidarité nationale. Sarkozy prétend défendre la valeur travail, mais il favorise les rentiers ! L’impôt boursier aurait rapporté 260 millions d’euros en 2008. Voilà donc un rapprochement saisissant : après avoir piqué dans les poches des pauvres 152 millions, on garnit celles des riches de 260. Robin des bois à l’envers. Ce que notre camarade Fontenelle stigmatise ainsi dans un billet rageur de Vive le feu ! : "le régime haineux et revanchard qui prétend régner sur nos vies est absolument décidé, en même temps qu’il (res)serre jour après jour la ceinture des plus démunis, à maintenir aux plus fortunés un régime particulier, non de retraite mais d’impôts - en les comblant de présents dont le coût sera supporté par la collectivité. Absolument décidé à prendre aux pauvres, pour gaver les riches." AER, redevance et impôt boursier : Sarkozy antisocial, la preuve pas trois.