Sarkozy-Bruni, ils se sont fait buzzer les faux-culs mais pas faux-cons du PS

par Bernard Dugué
jeudi 27 décembre 2007

La vie médiatique se refuse à la trêve des confiseurs. Nicolas Sarkozy, en charmante compagnie, oblige les opposants du PS à suivre dans une partie de poker perdue d’avance, c’est dire le piètre état de la gauche française qui, pour exister, a besoin de Nicolas Sarkozy. La dépêche de l’agence Reuter titre sur un nouveau tohu-bohu déclenché autour des vacances du président Sarkozy. Ce qui signifie qu’il y eut un premier tohu-bohu et qu’une réplique de la secousse médiatique s’est produite, déclenchant une seconde vague du tsunami "indignatique" des préposés à l’indignation. Et l’artillerie hautement efficace des caciques du PS de tirer dans cette cible en carton-pâte. La foire du trône socialiste ne détrônera jamais celui qui est sur le trône. Ah, quelle trône de guerre, ces fantassins du PS impuissants face aux stratèges du blitzkrieg médiatique, jouant une étrange déconfiture.

Les responsables du PS sont à l’image des piètres tacticiens de l’étrange défaite de 39. Ils sont positionnés derrière une ligne de Maginot morale et dès que Sarkozy franchit selon eux cette ligne, ils tirent et avec quels arguments ! Prenons Ségolène Royal, affirmant que Sarkozy met en cause l’indépendance et la dignité de la fonction présidentielle. En quoi le fait de se faire prêter un jet mettrait en cause l’indépendance de l’Elysée et en quoi est-ce indigne de se faire prêter un j(ou)et de luxe pour un président qui aurait pu utiliser en catimini l’Airbus officiel pour combiner une visite officielle et un séjour privé, sans qu’on n’y trouve rien à redire. Sarkozy serait à la botte des milliardaires ajoute Ségolène, un milliardaire dont les affaires dépendent de l’Etat. C’est tout faux, car Bolloré n’émarge que peu dans les marchés publics, qui lui servent d’argent de poche alors que son statut dans le monde des puissances le place comme un nain de jardin face à la taille du géant EADS ou Total. Ségolène Royal a la mémoire courte, elle ne se rappelle plus le pillage des fonds publics sur fond d’affairisme entre énarques et monarque du temps de Mitterrand, ce jeu de fric qui a coûté quelques dizaines de milliards d’euros aux contribuables français, mais dans son esprit aveuglé par une paille égyptienne érigée en poutre, ce n’est qu’une paille dans les affaires de l’Etat, absoute par l’amnésie du temps qui dit qu’il y a prescription face au droit d’inventaire citoyen.

Montebourg, ce disque rayé jouant une mélopée de Robespierre, se répète, en clown inquisiteur d’une terreur jouée en mode comique, il nous sert un hypothétique marché d’homme d’affaires rusé, hypothèse sans fondement mais tout aussi pathétique que les atermoiements de Royal. Comme si Sarkozy avait un besoin vital et urgentissime d’un Bolloré même pas dans les grosses fortunes. Et Jean-Paul Huchon, séjournant lui aussi à Louxor, déplorant le manque de retenue de Sarkozy alors que les Français peinent au pouvoir d’achat. D’où parle Huchon, d’un bidonville du Caire qui a bien voulu lui louer un souk pour le prix de son Smic d’élu régional ? C’est un peu se foutre de la gueule des gens. Surtout quand on est soupçonné de quelques filouteries et autres bizarreries avec les marchés publics et qu’on a été condamné en première instance à six mois avec sursis, un an d’inéligibilité et 60 000 euros d’amende pour prise illégale d’intérêt. C’est à se demander si notre Huchon n’envie pas le train de vie de Sarkozy, lui qui n’a que les moyens d’un quatre étoile ; tandis que Montebourg, ça doit lui foutre les boules de voir le président se taper un top model de l’hyper classe. Et d’être sous les feux de la rampe, lui qui rampe sans pouvoir y accéder sauf pour quelque bourde sur le compagnon de Ségolène !

Ce voyage d’un couple d’adulescents présidentiel a quelque chose de rafraîchissant, ridicule certes, mais ridiculisant de ce fait ceux qui, bavant sur ces jours d’alcôves, se croyant des blanches colombes, se trouvent transformés par la magicienne Bruni, non pas en pourceaux, mais en piètres crapauds en attente de quelques minutes de célébrités, les Royal, les Huchon, les Montebourg, devenus comiques médiatiques, faux-culs d’un show de Lafesse scénarisé par Andy Warhol.

On aurait escompté plus de hauteur, plus de rigueur, plus de combativité sur les choses essentielles et notamment le discours de Latran où quelques attentats à la République et ses instits ont été commis, mais il est avéré que nos dirigeants politiques s’infantilisent, ils ne lisent plus, sauf quand il y a des images. De ce fait, ils ont tiré dans l’épaisseur du monde imaginal, perdant leurs munitions tels des fantassins visant un mirage. Les socialistes bon teint et bien installés, tout comme la gauche en général, n’ont plus la verve de la critique, le soucis des citoyens, le maintien de la civilisation. Ils se ruent dans des opérations de tir médiatique orchestrés par une instance présidentielle qui reste maître du jeu et, sans doute, doit s’amuser en secret de ces représentants de gauche qui se roulent dans la farine. Tel est non plus le bon plaisir, mais le double plaisir, comme il y a une double peine, de notre cher président, jouissant de son séjour en Egypte, tel un Moïse maître de son destin, de sa traversée du futur, et se gaussant des plaies que s’infligent les socialistes et leur peuple d’esclaves des idées collectivistes.

Ils ont buzzés, nos deux tourtereaux. Pour preuve ce diagramme proposé ci-dessus, grâce aux outils de blogpulse ; Sarkozy et Bruni, unis dans une même noce médiatique, entraînant l’Egypte dans la valse des mots cités. Ainsi va le monde de l’indignation, de la réaction ; tel un cirque fou dont on ne saura même plus qui en tient les ficelles, mais dont on connaît les vedettes. Au fait, quel est l’opposé du faux-con ?


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