Sarkozy en garde à vue : cette fonction présidentielle qu’on assassine

par Henry Moreigne
mercredi 2 juillet 2014

Dans l'abaissement général, pour ne pas dire la déliquescence, que connaît notre société depuis quelques décennies, un palier vient d'être franchi. Il ne s'agit pas de prendre la défense de Nicolas Sarkozy mais de relever que la mise en garde à vue d'un ancien Chef de l'Etat, membre du Conseil Constitutionnel, est une aberration qui ne fait rien avancer au plan judiciaire mais qui contribue seulement à décrédibiliser un peu plus la fonction présidentielle dont la place est centrale dans nos institutions.

Il faut être fou, inconscient ou animé d'une haine peu ordinaire pour se satisfaire de voir placé un ex président de la République en garde à vue comme une petite frappe de quartier. A quoi sert cette procédure d'un autre temps, brutale, dégradante et privative de liberté ? Les policiers en charge du dossier vont-ils mettre des coups d'annuaire, promettre une cigarette ou un sandwich contre quelques révélations supplémentaires ? Evidemment non.

Qu'on le veuille ou non, un Chef de l'Etat, ou un ancien membre du gouvernement ne peuvent être des justiciables ordinaires. Si la justice doit passer elle doit être entourée de multiples précautions pour éviter des règlements de comptes politiques a posteriori ou ce qui pourrait être interprété comme tel. 

L'animal politique Sarkozy avait bien cerné François Hollande pendant la campagne présidentielle en comparant le candidat socialiste à un charmeur de serpent dont le son de la flûte est redoutable. Ces deux personnages politiques sont finalement les deux faces d'une même pièce. Nicolas Sarkozy par ses turpitudes a profondément dégradé la fonction présidentielle et le respect qu'on lui doit. Mais François Hollande par ses louvoiements et ses mensonges éhontés, loin de redresser la situation n'a de cesse de l'aggraver. Le pire sans doute est de faire prendre sinon des vessies pour des lanternes, la médiocrité pour de la normalité.

 


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