Sarkozy et Hollande ne furent pas de grands hommes

par NAMASTE
samedi 7 janvier 2017

Les grands hommes (1) se font rares. Cependant, un jour prochain, quelque part, l'un d'eux se lèvera. Entendons par là quelqu’un de l’envergure des Gandhi, des Jaurès et autres Mandela. Par abnégation humaniste, il renoncera unilatéralement à l’armement nucléaire du pays dont il sera le chef des armées.

Malgré leurs efforts acharnés, nos Chirac, Sarkozy et autres Hollande n’auront pu atteindre la stature d’un tel homme (2).

UNILATERALEMENT est ici le mot le plus important. Bien entendu, on peut appeler à un renoncement multilatéral aux armes nucléaires. Cela ne mange guère de pain et donne bonne conscience sans trop se mouiller. Cela maintient le statu quo. Le grand homme en question ne sera pas celui qui signera un arrêt multilatéral, protégé par la multitude anonyme des autres dans un mouvement moutonnier, mais celui qui foncera seul, à l’image de la Liberté de Delacroix ne se contentant pas, cette fois, de guider le seul peuple de France mais voulant arracher l’Humanité à ses vieux instincts de mort.

Evidemment, rien à voir ici, avec les petits œufs administratifs que les hommes politiques nous pondent vaniteusement de temps en temps pour tenter d’établir la pérennité d’une trace historique insignifiante : 35 heures, placement DSK, revenu universel, interdiction des sacs plastiques, prohibition de la fessée et autres gadgets de petite intendance. Rien à voir non plus avec les pétards sociétaux - pas toujours francs-maçons - pour faite ch... les religions (3) tels que le mariage pour tous, la théorie du genre, la promo de l’avortement, la PMA, l’euthanasie et autres GPA... Même plus sioux que la fête de la musique de Lang. Encore plus balèze que la suppression de la peine de mort (4). Et, bien sûr, plus mastard que les grands travaux lesquels ne devraient jamais suffire pour faire les grands hommes.

Un jour qu'il faut espérer proche, le président d'un grand pays décidera unilatéralement de mettre son arsenal nucléaire au rebut. Cet humain méritera de reposer au panthéon des hommes de bonne volonté. Si, par malheur, il n’était pas français, alors la France ne serait plus qu'un falot évanescent. Les Lumières - ces people avant la lettre qui firent si habilement leur trou au XVIIIème siècle – seront balayées comme des condoms avachis que les techniciens de surface évacuent les lendemains de partouze. A l’occasion des vœux, nos Présidents ne pourront plus dire " la France est un pays admiré, attendu et même espéré partout dans le monde " à l’instar de F. Hollande, il y a quelques jours.

Qui oserait affirmer que le général de Gaulle, ce visionnaire, ne déciderait pas de nous défaire, dans le monde d'aujourd'hui, d'un armement qu'il avait estimé approprié dans les circonstances prévalant au milieu du siècle dernier ?

Il faut un courage soutenu par le dégoût de l'horreur pour jeter ses armes quand on n’y est pas forcé. Nul besoin d’être psychologue pour savoir ce qui se passe dans la tête des hommes d’état lorsque, droits comme la justice dans une tribune d’honneur, ils assistent aux parades militaires, les jours de fête nationale : le spectacle martial leur titille le petit Kim Jong-un qui sommeille au fond de chacun d’entre nous. Alors, l’honneur d’être le chef de guerre présidant aux destinées d’un « état nucléaire » comme celui du Coréen, vous enivre de dopamine. C’est humain quoi ! On raconte que les Romains, pourtant voués à la décadence, l’avaient compris dont les généraux vainqueurs étaient flanqués d’esclaves qui leur répétaient sans cesse " N’oublie pas que tu es mortel " alors qu’ils remontaient triomphalement la Voie Appienne. Avons-nous vraiment progressé depuis ?

Dans son dernier bouquin (5), Michel Onfray nous annonce la fin de la civilisation judéo-chrétienne. Dans le même temps, François Fillon clame son appartenance à ladite civilisation. S’il est élu, aura-t-il le courage, dans un ultime baroud d’honneur, de se hisser à la hauteur du dernier grand homme occidental ? Ou, comme ses prédécesseurs, se contentera-t-il des banales estrades de 14 juillet ?

 

(1) Par « homme » entendons « être humain » c’est-à-dire « homme ou femme »

(2) La guerre froide prit fin en 1991. Quatre années plus tard, J. Chirac fut président de la République de 1995 à 2007. Quatre ans s’écoulèrent donc entre la fin de la guerre froide et celle du mandat de F. Mitterrand.

(3) La catholique en tête

(4) Plus facile d’y renoncer que de faire le sacrifice de la vente d’armes n’est-ce pas ? Ou que de s’interdire un permis de tuer par drone interposé.

(5) Décadence, Flammarion


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