Sarkozyland : les affaires du moment V/V : Témoignage accablant contre les bœufs carottes ?

par Imhotep
mardi 24 janvier 2012

Vous vous souvenez que ces cuisiniers des bœufs carottes ont été mis à mal dans une affaire peu reluisante de tentative de déstabilisation d'un certain Yannick Blanc, proche du PS, en trafiquant des procès verbaux et en manipulant les faits, avec cette extraordinaire extravagance qu'ils ont laissé au contraire prospérer de la véritable corruption alors que des écoutes en révélaient les preuves.

Si vous voulez les détails c'est ici. Mais je remets cette partie qui n'a pas eu la publicité qu'elle méritait tant c'est ahurissant, vous pouvez sauter trois paragraphes plus loin si vous connaissez le bazar : 

Ce qui est proprement renversant est cette information gravissime, si tant est que, pour des raisons de basse police politique, le pouvoir casse des fonctionnaires n'est pas déjà extrêmement grave et en falsifiant des preuves (Mais la cible de l'IGS, c'est le bureau des affaires réservées. Quitte à fabriquer des preuves. C'est ce qui ressort de l'audition, le 15 septembre 2010, de Jean-Pierre Delcher, alors à l'IGS, aujourd'hui retraité. C'est lui qui est censé avoir signé le procès-verbal de synthèse mettant gravement en cause, le 19décembre 2007, Yannick Blanc. Que dit-il à la juge Jeanne Duyé, qui instruit la plainte de ce dernier ? Que cette synthèse ne peut avoir été écrite qu'à partir de 23h45 puisqu'elle reprend les passages d'une audition réalisée tard dans la soirée. Or, M. Delcher ne travaillait pas au-delà de 20heures, en raison d'une grave maladie. En conséquence, il ne peut avoir rédigé ce document. M.Delcher précise à la juge : "Pour ce qui est de la signature, ce n'est pas la mienne. Ce n'est même pas mon “gri-gri”. Ce n'est pas moi qui ai rédigé ce compte rendu. C'est monstrueux. J'ai l'impression que je me suis fait avoir…" Les magistrats enquêtent : qui a pu rédiger cette synthèse ? "C'est un style rédactionnel de commissaire", pense savoir le policier. Qui rappelle la très forte hiérarchisation du service. "Les OPJ étaient totalement sous contrôle", avait déjà indiqué Pascal Collot, l'ancien adjoint de M. Delcher. "La phrase incriminant M. Blanc ne pouvait avoir été rédigée que sous le contrôle et avec l'approbation du directeur de l'IGS et de son adjoint, voire sous leur dictée", avait-il certifié à la magistrate. Isabelle Sablayrolles, une fonctionnaire de l'IGS, n'avait pas hésité à parler de "censure", expliquant que "tout était relu à la virgule près". Jusqu'au commissaire divisionnaire Daniel Jacquème, actuel n°2 de l'IGS, qui a eu cette réflexion troublante devant les juges, le 14avril 2010 : "il fallait gérer politiquement la garde à vue de M. Blanc".) : Il [Jourdan nouveau juge] va, notamment, se pencher sur les retranscriptions des écoutes téléphoniques réalisées par l'IGS. Au tout début des investigations, deux services, l'Unité de soutien aux investigations territoriales (USIT) et l'IGS opéraient les mêmes interceptions. Mais il semble que l'IGS ait choisi son camp. En effet, en écoutant les conversations du commerçant suspecté de vouloir corrompre des fonctionnaires, la police des polices note qu'il est de mèche avec des enquêteurs du 3e district de police judiciaire de Paris (DPJ). Simon C.promet à ses interlocuteurs, moyennant leur intervention pour faire sauter des contraventions, des produits de beauté, des portables… L'USIT relève, le 6 mars 2007 : "Vous aurez plein de produits de beauté pour toi et ta femme et pour Christophe et sa femme", lâche le suspect, en ligne avec un enquêteur du 3e DPJ. Réponse du policier, retranscrite par l'USIT : "OK ben, c'est sympa, ça roule." Dans la retranscription de l'IGS, la réponse du fonctionnaire a disparu, remplacée par un laconique : "N'intéresse pas l'affaire en cours." D'autres extraits très gênants pour le 3e DPJ sont ainsi caviardés. Or, il apparaît que des policiers du 3e DPJ se font fournir gratuitement du matériel téléphonique, qu'ils jouent les intermédiaires auprès de collègues pour rendre service au commerçant, etc.

Ainsi donc, mais Hortefeux nous appris que la hiérarchie pouvait défendre des policiers qui faisaient des faux témoignages et pouvaient envoyer en taule un innocent pour couvrir l'un d'entre eux, nous découvrons que l'IGC qui a la preuve de la corruption d'enquêteurs du 3è DPJ, au lieu d'aller plus loin détourne ces conversations pour en faire accuser d'autres ! On tombe à la renverse et on a du mal à se relever. Plus pourri ? Difficile. Et le tout avec le manager général Nicolas Sarkozy.

Voilà que petit à petit, malgré toutes les dénégations des hauts responsables, proches de Sarkozy, des éléments nouveaux viennent s'ajouter et des documents compromettant sortent. Le Parisien a eu entre les mains deux courriers fort embarrassants pour les manipulateurs qui disent être aussi propres et blancs qu'un agneau qui vient de naître. Cela ne semble pas être l'avis des avocats des fonctionnaires injustement salis. Vous excuserez le fait de passer par Le NouvelObs, mais les liens vers le Parisien ne s'ouvrent que quand ils veulent (je vous le mets à tout hasard ici si chez vous les mystères de l'Internet ne sont pas impénétrables). "Le Parisien" a eu accès à des courriers signés par Michel Gaudin et Claude Bard, à l'époque numéro trois de l'IGS. Le quotidien affirme que, dans ces lettres, les deux hommes proposent de suspendre quatre des cinq policiers en avançant des éléments issus de leurs gardes à vue menées la veille. "M. Bruno Triquenaux a reconnu avoir délivré des attestations mensongères d'hébergement à des étrangers", rapporte "Le Parisien" d'une lettre signée par Michel Gaudin le 20 décembre 2007. Il affirme aussi que "Mme Nicot a reconnu avoir favorisé, de sa propre initiative et sans contrôle de sa hiérarchie, l'attribution ou le renouvellement de titres de séjour à des personnes en contrepartie de cadeaux", selon une autre lettre du 2 juin 2007 signée cette fois par Claude Bard.

S'ils ont eu accès à des éléments provenant de procès-verbaux de gardes à vue menées la veille de la rédaction des courriers, ou plus tard mais avant la fin de l'instruction, ils sont susceptibles d'être poursuivis pour violation du secret de l'instruction. "En cours d'instruction, selon le code de procédure pénal, personne n'a le droit de communiquer les procès-verbaux des auditions", expliquait début septembre au "Nouvel Observateur" la vice-présidente de l'USM (union syndicale des magistrats), Virginie Valton. Contacté lundi 23 janvier, Nicolas Léger, secrétaire national de l'USM, indique aussi que "toutes les pièces de procédure sont protégées par le secret de l'instruction pendant toute la durée de l'instruction, jusqu'à l'ordonnance de clôture."

Et donc l'avocat, lui, affirme que les deux hauts fonctionnaires ont violé, ou en ont fait le recel, le secret de l'instruction : L'avocat des policiers mis en cause en 2007, David Lepidi lui répond que le document auquel "Le Parisien" a eu accès "prouve que c'est inexact. Il est fait mention noir sur blanc de cette garde à vue et des déclarations qui auraient été faites durant celle-ci, alors que M. Gaudin n'était pas censé en avoir connaissance. De plus, M. Triquenaux n'avait aucune raison de se confier à quiconque hors procédure", déclare-t-il aussi au "Parisien".

Mais à ces derniers rebondissements Le Point révèle par deux fois des témoignages accablants et stupéfiants, comme on dit en Colombie.

Toout d'abord c'est un certain Delcher, malade, qui non seulement physiquement n'a pas pu rédiger le rapport qui lui est attribué mais en plus dit que sa signature a été falsifiée (Le Point) : Interrogé le 15 septembre 2010 par la juge d'instruction de Paris, Jeanne Duyé, Delcher conteste être l'auteur du P-V et il contre-attaque : "Si l'on a décidé de mettre mon nom à mon insu sur un procès-verbal, en imitant mon visa, pour y porter des accusations infondées ou mensongères à l'encontre d'un fonctionnaire de haut rang, c'est que le ou les auteurs connaissaient parfaitement l'état de santé physique et psychique qui était le mien. Il leur permettait de présager mon décès, susceptible d'intervenir avant que M. Blanc ne puisse engager une action à la suite des faits dont il a été injustement victime." […] "Je ne reconnais ni mon style d'écriture ni ma signature", affirme Jean-Pierre Delcher dans l'audition que le Point.fr a pu consulter. En raison d'une grave maladie, le commandant de police bénéficiait d'un emploi du temps allégé. Ainsi lorsque les gardés à vue sont présentés à l'IGS aux alentours de 23 heures, le policier a déjà terminé son service depuis quelques heures.

Voici aussi un autre témoignage décapant dans lequel le témoin affirme que l'IGS a exercé sur lui un change sexuel (Le Point) : EXCLUSIF. Scandale de l'IGS : un témoin victime de chantage sexuel

Le Point s'est procuré l'attestation d'un témoin qui aurait été victime de "fortes pressions" de la part de la police des polices.

"Quand j'ai dit que je ne signerais pas ce qui était écrit, ils ont dit qu'ils allaient s'occuper de ma femme enceinte et faire en sorte qu'elle soit reconduite en Russie. Ils m'ont aussi menacé de me retirer ma carte de séjour et de me faire repartir en Roumanie si je ne signais pas sans relire." Le Point.fr a pu se procurer un élément de l'enquête : l'attestation accablante d'Alexandru Moisei, un témoin entendu au début de l'enquête de l'IGS qui aurait été "truquée" à des fins politiques. Cet immigré roumain, qui avait obtenu une carte de séjour en juin 2007, raconte comment des policiers l'ont mis sous pression pour qu'il mouille un haut fonctionnaire.

[…]

Le témoignage d'Alexandru Moisei vient noircir encore le tableau. Ainsi, comme Le Point a pu le vérifier, Alexandru Moisei évoque de "fortes pressions" de la part des policiers lors de son audition "Ils interprétaient à leur façon ce que je disais, par exemple que je couchais avec Bruno Triquenaux (NDLR : l'adjoint de Yannick Blanc) et que celui-ci prenait de l'argent sur des cartes de séjour qu'il faisait. Quand j'ai contesté ce qu'ils avaient écrit, ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas passer trois quarts d'heure de plus avec moi, qu'ils étaient pressés et que je n'avais pas la possibilité de corriger."

Tout ceci nous indique que le livre sur Squarcini nest peut-être pas si faux. Non ?

Une république irréprochable : le Petit Robert va devoir changer la définition de cet adjectif.

 

 

Il nous reste un peu plus de trois mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.

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