Scandale dans le sport

par Cédric Mercier
mercredi 19 février 2020

Après le cinéma, la politique, c’est maintenant le sport qui est touché par la vague « Me too » … Depuis une semaine, le chaos « Balance ton porc » s’est immiscé dans le monde du sport. Chacun son tour. Ceux qui se pensaient à l’abri doivent commencer à s’en mordre les doigts … « Pourvu qu’ils continuent à taper sur les acteurs, producteurs et autres cinéastes, pendant ce temps-là ils ne viennent pas mettre le nez ici… » … Loupé. La vague déferle maintenant : foot, patinage, rugby … Tout le monde prend la parole : femmes, parents, collègues, les langues se délient et parlent d’actes qui semblent fréquents et surement pas isolés. Sans tomber dans l’isolement et le cloisonnement de nos enfants qui nous amènerait, par facilité, à les mettre face à une console où, certes, ils ne risquent rien, et surtout pas de se faire des amis et de se dépenser, on en vient à se demander comment on les protège de ça, comment on leur en parle pour les aider à définir ce qui est normal ou ce qui ne l’est pas.

D’abord il y a eu Sarah Abitbol, puis Sébastien Boueilh. Tous deux victimes de violences sexuelles, ils ont pris la parole. La première a dénoncé son ancien entraineur à travers son livre, sans toutefois porter plainte contre lui, le second, attouché et violé pendant son enfance, a choisi la sensibilisation des rugbymens junior : il fait aujourd’hui le tour des clubs pour raconter son histoire et encourager les enfants à prendre la parole. Il y a aussi Saïd Chabane, président du SCO d’Angers, qui est de l’autre côté de la barrière : lui est accusé d’agressions sexuelles aggravées et de harcèlement sexuel par plusieurs femmes.

En parallèle, oui, les athlètes de haut niveau se rassemblent, clament leur indignation, proposent des pistes pour aider les victimes, encourager au dialogue, à la dénonciation. Parmi eux, Nathalie Péchalat, Teddy Riner, Marie Martinod, Astrid Guyart, Ophélie David … ils souhaitent tous apporter leur pierre à l’édifice et le disent eux-mêmes : ils ont tous, à un moment ou un autre, entendu des bruits de couloirs, eu des doutes sur telle ou telle personne … Mais n’ont jamais surpris, vu, été témoins de tels actes …

Alors oui, c’est bien. On en parle, trivialement, des têtes tombent, des grands noms sont mis en lumière, des responsables sont mis face à leurs actes, ou face à leurs responsabilités lorsqu’ils ont eu vent de tels actes et n’ont rien fait … On en remet une couche aux têtes blondes pour leur expliquer que leur corps est à eux et que « Non, on ne laisse pas un monsieur ou une dame te toucher là ou là » … Et …. Pouf. La vague passe. La tempête se calme, les réseaux sociaux reprennent leurs fils d’actu tranquilles, se re-remplissent petit-à-petit de vidéos « Insta », de selfies remplis d’emojis … Et la société remet bien vite le sujet sous son tapis rapeux, sale et déjà bien gonflé de scandales étouffés.

Alors la question se pose ? Dans tous les domaines confondus, que les victimes soient des enfants, des femmes ou des hommes, comment peut-on faire, chacun, au quotidien, pour rester en veille et détecter une éventuelle souffrance chez un collègue, un ami, une sœur ? Comment sort-on du « ça n’arrive qu’aux autres ? » ? Et lorsque ça nous arrive, qu’est-ce qui fait que l’on ne parle pas tout de suite, ou pas du tout, comment mettre en confiance pour encourager à la parole ?

 


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