Sécurité : Sarkozy a-t-il tous les torts ?

par Pierre Tebaldini
mardi 20 juillet 2010

A chaque événement urbain, nous nous reposons les mêmes questions. Mais réellement est-ce que le président de la république a vraiment tous les torts dans ce domaine qui est censé être celui qu’il maitrise le mieux ?

Les commentateurs se bousculent au portillon pour dénoncer l’échec de la politique de Nicolas Sarkozy dans le domaine de la sécurité publique. Il faut reconnaitre que l’ex-ministre de l’intérieur avait fait un passage remarqué dans son ministère. Il faut aussi avouer que le phrasé de Nicolas Sarkozy et ses répliques maintenant devenues célèbres laissaient présager d’un grand changement en matière d’insécurité.

Hélas, vous l’aurez sûrement remarqué, il y a toujours des vols, des braquages, des agressions, des violences urbaines. Les cités n’ont pas été nettoyées au «  Karcher  » et les habitants vivent toujours dans des conditions difficiles. En effet, les médias mettent en lumière des événements particuliers (par exemple à Grenoble) mais au quotidien, les personnes qui vivent dans ces cités subissent les nuisances répétées.

Lors de sa mission Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait supprimé la police de proximité. Ce n’est sûrement pas la meilleure idée qu’il ait eue. Par contre, certaines collectivités ont pris le relais considérant que la tranquillité et la sureté publique faisaient aussi partie du rôle de maire. Je vois bondir mes amis de «  gauche  » qui considèrent que seul l’Etat doit intervenir dans ce domaine. Or la loi est pourtant explicite concernant la police municipale  : La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques (article L212-2).

Cela ne veut pas dire pour autant que la police municipale doit avoir les mêmes rôles que la police nationale. La première, dirigée par le maire, peut jouer ce rôle de proximité, de prévention et la seconde gardant l’aspect répressif.

Le problème est que de nombreux élus ferment la porte à cette solution par simple dogmatisme. On peut évidement s’émouvoir de la baisse des effectifs de la police nationale mais le temps de l’émotion doit faire place au temps de l’action. Les maires ne doivent pas se complaire dans la complainte. Ils doivent prendre des mesures. Tous les citoyens ont le droit à la quiétude.

Evidemment, la première réponse que l’on me fera en ces temps difficiles est le coût. Quand on voit l’explosion des effectifs dans certaines communes, il n’est pas inconcevable de croire que la mise en place d’une politique de police de proximité ne soit pas si compliqué, si onéreuse. Enfin, s’il est vraiment impossible de réaliser des économies sur certains postes afin de ne pas avoir à augmenter la fiscalité, je pense que les habitants ne seraient pas contre une légère augmentation d’impôts si le service est vraiment rendu.

Oui, on ne peut pas dire que la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy soit une grande réussite mais si l’on veut réellement avancer sur le sujet, il faut que cela devienne une priorité de tous les élus. Je ne sais pas si «  Ensemble tout devient possible  » mais je suis persuadé qu’ensemble on peut faire reculer la délinquance.


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