Ségolène Royal : une femme d’honneur
par Allain Jules
mercredi 17 février 2010
Alors que la France vit un véritable drame avec la crise qui la frappe avec acuité, alors que les privilégiés se comportent comme des enfants gâtés face à ce peuple qui souffre, c’est le branle bas de combat pour conserver, qui, son poste, qui, sa chasse gardée, qui, ses acquis. Plus de solidarité, de fraternité. Ce ne sont pas les déclarations tapageuses ou les insultes qui font la valeur d’un homme ou d’une femme politique, ce sont ses actes. C’est parfois contradictoire d’entendre ceux qui prônent le respect mais ne respectent rien. Sans grandeur de l’âme, Heure par heure, la fébrilité des uns et des autre se manifeste entre invectives et violences verbales. Une politique de caniveau. Une seule personnalité politique, malgré toutes ces attaques aussi ridicules les unes que les autres, reste digne : Ségolène Royal.
Aux petites phrases assassines qui émaillent la Sarkozye décomplexée, vous ne verrez jamais le nom de Ségolène Royal associé aux lyncheurs, mais, plutôt, l’objet du lynchage. Il est toujours amusant d’écouter ceux qui disent d’elle, que c’est un accident de l’histoire. Si, si, beaucoup de gens le pensent, croyant qu’elle est arrivée là, par hasard, sur le devant de la scène politique française. Oui, comme ça, ex-nihilo. Ce qu’il faut leur dire en réalité, c’est que la France après le hold up électoral de 2007 qui a fait de 53% de la population de vrais cocus, ce qui fut là, un vrai accident de l’histoire, doit prendre exemple dans la gestion du Poitou-Charentes. On voit bien où va la France d’aujourd’hui. Une France où la fraternité fout le camp, constitué de clans, d’amis du Fouquet’s, enclin à tout accaparer au détriment des plus faibles.
Ne sachant donc sur quel pied danser pour attaquer le bilan plus que positif de la gestion de la région Poitou-Charentes, d’une main de fer dans un gant de velours disent d’autres, la dernière argumentation à la mode est donc l’insulte. Un bel exemple de démocratie et pour les jeunes aussi. Mais, aussi, Ségolène Royal, au vu des sondages fait par les officines proches du pouvoir qui sont obligés de faire profil bas, cartonnent toujours. Même les porte-flingues attitrés du camp adverse manquent finalement d’inspiration. Les attaques personnelles, les accusations de nazisme pour tenter de discréditer son adversaire ne marchent plus.
C’est vrai que, lorsqu’on calomnie, il reste toujours quelque chose. Mais, au-delà de tout ce cirque, une femme d’honneur a fait son apparition dans le paysage politique français, forte comme un roc, encaissant tous les mauvais, les basses besognes de ses adversaires, sans jamais répliquer. C’est assez rare et personne ne dira le contraire. Si pour des régionales, il y a une telle violence, pour l’élection présidentielle de 2012, celle qui n’a jamais attaqué ses petits camarades risque de véritablement être le souffre-douleur des autres. Heureusement, la force de ses convictions ne permettra pas qu’elle lâche prise. Elle en a vu d’autres. La présidente sortante du Poitou-Charentes, Ségolène Royal était dernièrement sur le plateau de France3, seule sa sagacité a parlé. Un cas d’école dans l’ambiance nauséabonde actuelle.