Seize millions d’euros dans la poche d’un patron

par Henri Diacono
mercredi 28 mars 2012

Seize millions d’euros ! Non, les enfants, il ne s’agit pas de loto ou de quinté hippique. Ce pactole plus qu’indécent, je dirai même d’une ignoble provocation, en cette « période de crise » (selon notre cher Président-Candidat), est celui que va encaisser, sourire aux lèvres et si on en croit La Tribune, un autre Président français, mais versé dans les affaires celui-là et non la politique.

Oyez, oyez, citoyens, lisez avec moi ce que je viens découvrir, ahuri, consterné puis horrifié !

« Maurice Levy va recevoir le plus gros chèque de sa vie : près de 16 millions d’euros. C’est le méga-bonus que Publicis versera sous peu au président de son directoire. En effet, dixit La Tribune, le gourou de la publicité bénéficiait depuis 2003 d’une « rémunération différée » : une partie de son salaire variable a été mise de côté pour lui être versée en 2012. Ce bonus était soumis à plusieurs conditions (être toujours chez Publicis à fin 2011, et remplir des objectifs financiers) qui ont toutes été remplies.
Ce super bonus s'ajoutera à la rémunération régulière de Maurice Levy. Celle-ci était composée jusqu'à présent d'un salaire fixe, plus un bonus variable, sans compter des actions et des stock options. Toutefois, à compter de 2012, Maurice Levy a renoncé à son salaire fixe pour ne plus toucher qu'un bonus variable. Mais ce "sacrifice" -sur lequel il a communiqué à l'automne- pourrait ne pas en être vraiment un.
 » 

Je vous dirai que je n’ai pas pigé grand-chose dans ce labyrinthe financier que seuls les drogués du portefeuille et de biftons, souvent à la limite du vol pur et simple, savent construire. Il n’empêche que ce montage n’aurait pas les allures d’un sacrifice, comme en rajoute le quotidien économique.

« En effet, il (M Lévy) pourra paradoxalement toucher plus d'argent dans ce nouveau système : son salaire sera désormais plafonné à 5 millions d’euros par an, alors qu’auparavant le plafond était de seulement 3,6 millions d'euros - un plafond qui a d’ailleurs été atteint ces trois dernières années. ». 

A ce salaire, toujours selon ce journal, se rajoutent en 2011, 6,6 millions d’euros supplémentaires en exerçant des stock options. Une somme venant gonfler les 2,6 millions d’euros en actions de performance pour 2010. A son départ du groupe, prévu dans quatre ans, car l’automne dernier, son mandat de Président du Directoire de Publicis a été reconduit jusqu’à fin 2015, il touchera en outre une indemnité de non concurrence de 5,4 millions d’euros.

Selon les statuts de la société, Maurice Levy, qui vient d'avoir 70 ans, peut rester membre du directoire jusqu'à 75 ans, soit jusqu'à début 2017. Rappelons qu'il s’était prononcé l’été 2011 pour une "contribution exceptionnelle des plus riches", mais s’est récemment élevé, le petit cachotier, contre la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d’euros par an.

Au fait ce monsieur n’a pas crée Publicis de ses mains. Il l’a simplement géré. Pas mal non pour un tel travail ? Qu’en pensent les petits employés ou actionnaires de la Société ? Mais qui sont les administrateurs qui décident une telle gabegie ?


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