Shalom Shalit
par Leila
mardi 1er septembre 2009
Minuscule acteur d’une guerre à laquelle il n’a rien compris, Gilad Shalit est devenu une figure médiatique de l’Etat hébreu. Espérons que sa mère, quand il sera libéré, aura une pensée pour les milliers de mères palestiniennes qui attendent leur fils détenu depuis dix ans dans les prisons d’Israël, et pour celles qui pleurent leurs enfants morts sous les tonnes de bombes qui ont écrasé Gaza en décembre dernier.


L’Etat d’Israël a été fondé en 1948, alors que l’Afrique était encore colonisée par des nations européennes. La création de cette enclave dans le monde arabe ne posait aucun problème à l’opinion publique française où dominaient des sentiments racistes et colonialistes. C’est pourquoi les massacres commis par les Juifs en Palestine, avant même qu’une résolution de l’ONU marque la naissance du nouvel Etat, sont passés inaperçus de ce côté-ci de la Méditerranée. On avait vu pire en Algérie, notamment à Sétif en 1945. Mais l’attitude des Français a beaucoup évolué depuis l’émancipation des pays africains, surtout depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Ils se sont mis à considérer les Arabes avec un certain respect, notamment parce qu’on voyait de nombreux Français d’origine maghrébine qui étaient parfaitement intégrés et s’élevaient dans l’échelle sociale.
L’Etat d’Israël est l’aboutissement d’un projet de conquête dont l’auteur est un Juif autrichien, Theodor Herzl. Le principal argument ayant conduit à sa création est que, d’après la Bible, la Palestine (le Pays de Canaan) appartient aux Juifs depuis plus de 2.000 ans. Il semblait donc normal à l’époque que les Juifs du monde entier puissent revenir y habiter. La mentalité des Israéliens n’a pas changé sur ce point. En outre, une grande partie de la population d’Israël y est implantée depuis plusieurs générations. Un citoyen israélien né en Israël, né lui-même de parents nés en Israël, se sent naturellement chez lui. À ce sentiment s’ajoute celui d’appartenir à une nation menacée de l’extérieur et contrainte d’assurer sa sécurité avec une armée importante. Le service militaire y est obligatoire : une situation unique dans le monde occidental. Chaque famille juive compte un ou plusieurs jeunes gens, garçons ou filles, sous les drapeaux. Alors que, pendant les premières années d’existence de l’Etat d’Israël, les Palestiniens - non seulement les musulmans mais aussi les chrétiens - devaient se défendre contre des envahisseurs juifs, ce sont maintenant les Israéliens qui estiment devoir se défendre contre de possibles envahisseurs arabes.
Cette situation n’est pas sans rappeler celle des Etats-Unis à l’époque de la conquête de l’Ouest, en plus petit. Les Palestiniens sont traités par les Juifs comme autrefois les peaux-rouges étaient traités par les blancs, avec des alternances de provocation et de répression. Israël est essentiellement une terre d’immigration, comme les Etats-Unis. C’est pour cela que beaucoup d’Américains éprouvent une sympathie particulière pour Israël, et pas seulement dans la communauté juive.
L’attitude des Israéliens à l’égard des Arabes n’a pas changé depuis la guerre des Six Jours, à la différence de celle des Européens. En 1967, une grande partie de l’opinion publique européenne était favorable à Israël, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un abîme d’incompréhension se creuse chaque jour davantage entre Israël et l’Europe, et les Israéliens ne semblent pas s’en rendre compte. Les dirigeants européens non plus. Tout le problème vient de là.
Les dirigeants français ont tort de présenter Gilad Shalit comme une victime du terrorisme. Né en Israël de parents français, il n’a jamais vécu en France. Avant sa captivité, il faisait son service militaire dans un régiment blindé, avec le grade de caporal. Il a ensuite été nommé sergent en reconnaissance de ses bons et loyaux services. Quand les Palestiniens l’ont capturé par surprise, il était aux commandes de tir d’un char Merkva de 50 tonnes armé d’un canon de 105 mm. Ses deux coéquipiers ont été tués, et les assaillants l’ont extrait du véhicule. Ce n’était donc pas le petit soldat sans défense auquel voudraient nous faire croire les médias. Il a certainement participé à des opérations de nettoyage. Il a peut-être des morts à son actif.
Le Hamas exige la libération de 1.000 prisonniers palestiniens en échange de Gilad Shalit. Ce geste pourrait être un premier pas vers la création d’un Etat palestinien libre et indépendant dans les frontières de 1967. Mais les négociations en Egypte sont au point mort.
L’Etat d’Israël est l’aboutissement d’un projet de conquête dont l’auteur est un Juif autrichien, Theodor Herzl. Le principal argument ayant conduit à sa création est que, d’après la Bible, la Palestine (le Pays de Canaan) appartient aux Juifs depuis plus de 2.000 ans. Il semblait donc normal à l’époque que les Juifs du monde entier puissent revenir y habiter. La mentalité des Israéliens n’a pas changé sur ce point. En outre, une grande partie de la population d’Israël y est implantée depuis plusieurs générations. Un citoyen israélien né en Israël, né lui-même de parents nés en Israël, se sent naturellement chez lui. À ce sentiment s’ajoute celui d’appartenir à une nation menacée de l’extérieur et contrainte d’assurer sa sécurité avec une armée importante. Le service militaire y est obligatoire : une situation unique dans le monde occidental. Chaque famille juive compte un ou plusieurs jeunes gens, garçons ou filles, sous les drapeaux. Alors que, pendant les premières années d’existence de l’Etat d’Israël, les Palestiniens - non seulement les musulmans mais aussi les chrétiens - devaient se défendre contre des envahisseurs juifs, ce sont maintenant les Israéliens qui estiment devoir se défendre contre de possibles envahisseurs arabes.
Cette situation n’est pas sans rappeler celle des Etats-Unis à l’époque de la conquête de l’Ouest, en plus petit. Les Palestiniens sont traités par les Juifs comme autrefois les peaux-rouges étaient traités par les blancs, avec des alternances de provocation et de répression. Israël est essentiellement une terre d’immigration, comme les Etats-Unis. C’est pour cela que beaucoup d’Américains éprouvent une sympathie particulière pour Israël, et pas seulement dans la communauté juive.
L’attitude des Israéliens à l’égard des Arabes n’a pas changé depuis la guerre des Six Jours, à la différence de celle des Européens. En 1967, une grande partie de l’opinion publique européenne était favorable à Israël, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Un abîme d’incompréhension se creuse chaque jour davantage entre Israël et l’Europe, et les Israéliens ne semblent pas s’en rendre compte. Les dirigeants européens non plus. Tout le problème vient de là.
Les dirigeants français ont tort de présenter Gilad Shalit comme une victime du terrorisme. Né en Israël de parents français, il n’a jamais vécu en France. Avant sa captivité, il faisait son service militaire dans un régiment blindé, avec le grade de caporal. Il a ensuite été nommé sergent en reconnaissance de ses bons et loyaux services. Quand les Palestiniens l’ont capturé par surprise, il était aux commandes de tir d’un char Merkva de 50 tonnes armé d’un canon de 105 mm. Ses deux coéquipiers ont été tués, et les assaillants l’ont extrait du véhicule. Ce n’était donc pas le petit soldat sans défense auquel voudraient nous faire croire les médias. Il a certainement participé à des opérations de nettoyage. Il a peut-être des morts à son actif.
Le Hamas exige la libération de 1.000 prisonniers palestiniens en échange de Gilad Shalit. Ce geste pourrait être un premier pas vers la création d’un Etat palestinien libre et indépendant dans les frontières de 1967. Mais les négociations en Egypte sont au point mort.