Sherlock Holmes et l’étrange affaire du genre

par bakerstreet
vendredi 14 février 2014

 

« Le danger vient que derrière une idée de progrès social indéniable, idéaliste, comme celle du féminisme, soufflent souvent des courants d’air démagogiques, ou totalitaires, qui profitent de la lumière, et de la porte ouverte, pour s’engouffrer ! » 

Je revois encore Holmes, debout devant la bibliothèque de notre appartement au 221 B bakerstreet. Il sortit un lourd livre broché, coincé entre Keats et Shakespeare, et souffla sur la reliure, pour chasser la poussière.

« Si madame Hudson, notre logeuse, avait agi comme elle le fait ici, avec son plumeau, aux îles Galápagos, je doute qu’elle aurait changé quelque chose à l’évolution des espèces ! Connaissez vous ce livre, Watson ? »

« Mis à part Lewis Caroll, dont je suis de loin les aventures d’Alice, je vous confesse mon incompétence en matière de fiction, Holmes ! »

« Voyons, Watson, cela ne tient en rien de la fiction, ou du boniment de foire ! Darwin était comme moi un homme de méthode. Je dois dire que ses travaux m’ont beaucoup apporté. Dans la recherche du coupable, il faut s’en remettre bien sûr à nos intuitions. Mais seule la science et une technique d’investigation rigoureuse sont capables de nous éviter les erreurs liées à nos interprétations et à nos désirs ! »

Voilà donc les prémices de cette triste affaire, où à mon avis le mot sexe apparaît un peu trop souvent. Un médecin des corps est je le concède habitué à ces choses, mais pour celles de l’âme, je ne puis m’en remettre qu’à ce docteur Freud de Vienne. A son niveau une sorte de Holmes, si tenté on puisse rentrer avec une loupe dans un cerveau, et concurrencer le grand homme, qui m’a fait dépositaire de ses souvenirs.

Il sera ici sujet de beaucoup de livres ! …Certains criminels de nos jours opèrent avec cette méthode, et utilisent les mots avec l’efficacité des balles sortant d’un pistolet Browning. Sans vouloir faire l’apologie de « Jack the ripper », il m’arrive de regretter la vieille époque, et es manières plus abruptes de certains criminels de l’east end, ou de Whitechapel. Quoique je le confesse, les pires sont ceux de la city !

« Pour débusquer la pensée corrompue, liée à des intérêts particuliers qui agissent dans l’ombre, il n’y a guère d’antivirus, comme celui que vous passez en vain sur votre ordinateur, après avoir traqué Alice dans son terrier de lapin. Juste et encore cette bonne chère méthode, qui consiste à remonter aux indices, et à les faire parler. Mais fermez la porte, Watson ! J’aimerais assez que Moriarty, si d’aventure il venait traîner ici, ne saisisse pas notre conversation, pour en faire profit. … »

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 Parlons donc de cette affaire !

Tout ça ne vous semble-t-il pas un peu fort de cause à effet ?… Le discours actuel, sur le genre, est le même que l'on trouvait dans le livre d'Elena Belotti : " Du coté des petites filles", datant de 40ans. Un brin simpliste, et marchant d’ailleurs à l’emporte pièce, quand on se souvient d’un sophisme, qui apparaissait à la traduction.

Elle nous parlait ainsi du scandale du choix des couleurs, dés la naissance. Le rose, couleur tonique, stimulait les petits garçons, alors que la couleur bleue, sédative, faisait office contraire pour le conditionnement des filles. Sans doute voulait-elle prouver une fois de plus que tout est culturel.

Malheureusement, à trop vouloir en faire, on finit par se prendre dans le tapis de la traduction. Ces propos qui lui semblaient si subtils ne valaient qu’incompréhension des lecteurs étrangers, puisqu’en Angleterre comme en France, on sait que ces normes du rose et du bleu sont inversées….

L’auteur ne le savait pas, mais l’Italie, comme l’Espagne, avaient seuls gardé cette référence du bleu, pour les filles, comme référence à Marie. Il serait plaisant que tous les sophismes apparaissent à la traduction. Cela serait le meilleur encouragement pour apprendre les langues étrangères. Mais cela n’est d’ailleurs pas faux dans son principe : Aller voir ailleurs, sans aller jusqu’aux îles Galápagos, rabote bien des certitudes.

Les filles, nous dit-on encore aujourd’hui, sont encouragées dès la naissance à jouer à des jeux plus doux, et sont donc plus sages, alors qu’il est considéré comme normal, que les garçons soient plus turbulents. Par la suite, en dépit de bons résultats scolaires, les filles délaissent les filières scientifiques, les carrières d’ingénieurs, de décideurs, pour s’orienter par exemple vers les métiers du soin, peu qualifiés, et moins payés. Tout cela perpétuant la division traditionnelle des rôles, et excluant la femme des élites, en terme de représentation proportionnelle.

« Du coté des petites filles » fait partie des vieilles références qu’on ressort des cartons, et qui se voudraient toujours révolutionnaire, après un petit coup de lifting devant la glace. Mais le temps s'est il vraiment arrêté aux horloges ? Doit on faire comme s'il ne s'était rien passé du coté des femmes, et de la dynamique des sexes ?

Le combat à mener n'est il pas plutôt ailleurs ? Ne nous lance t'on pas un os à ronger, afin que l’on se déchiquette entre nous ? Et que gagne t’on, d'ailleurs, à déclencher, en 14, un nouveau front, en polémiquant sur le sexe des anges ? Peut-être bien veut on nous masquer le véritable scandale, en termes d’inégalités, qui est le gouffre abyssale qui s’est creusé entre les classes sociales !

 « Retour un peu plus loin vers le passé » : Me revient l'ouvrage de Simone De Beauvoir, et cette phrase aussi historique que l'appel du 18 juin du général de Gaulle.

 « On ne naît pas femme, on le devient.... C’est la formule qui résume l’ensemble de mes thèses, dira-t-elle lors d’un interview. Etre femme, ce n’est pas une idée naturelle, c’est le résultat d’une histoire. Il y a un destin biologique, historique, psychologique, qui définit la femme en tant que telle. C’est en particulier l’histoire de son enfance qui la détermine, et qui crée en elle l’éternelle féminin, la féminité ! »

 Impossible de contester l’excellence de la pertinence du castor, qui écrivit ce plaidoyer pour la femme à la fin des années 40, un réquisitoire à charge, et qui ne pouvait être que militant, sous couvert d’existentialisme.

 Mais tout militant est forcé d’aller à l’essentiel, surtout quand il est encore pionnier, dans la lignée d’Olympes de Gouges et des suffragettes anglaises, ces héroïnes courageuses, dont l’une n’hésita pas à se faire fouler par les chevaux, dans les derby d’Epsom, pour affirmer sa cause. Ceci afin de réveiller les consciences, de forcer le débat. Une technique de provocation pour obtenir des avancées, être reconnue, se mettre dans le courant du mouvement de l’histoire. On ne bouscule pas les choses à ce sujet en respectant les codes de l’escrime, en jouant à fleuret moucheté, mais en jouant des épaules, en s’affirmant, en détonnant. 

 La femme en France à cette époque ne vient que d’obtenir le droit de vote. Une fois mariée, elle perd toute indépendance. Elle est totalement liée aux décisions de son mari, quand à la recherche d’un travail, et même à l’obtention d’un carnet de chèques. 

 Toutefois, ce livre, malgré son excellence, n’est pas un évangile, et la formule célèbre, « on ne naît pas femme, on le devient », fut plus d’une fois remise en cause. En dehors de sa qualité de slogan réducteur, mais efficace, qu’en est-il de l’innée, du physiologique, du langage de notre corps et de ses hormones ?

C’est encore celui de l’espèce, qui vit en nous, au travers notre sexe, ses obligations, et ses besoins ! Pour ne pas parler de sa richesse ! N’y aurait-il pas, plutôt, à proclamer sa fierté d’être femme ? Sans doute que faire l’éloge de la féminité est insupportable, à cette époque, et ramène en mémoire cet argument à ceux justement qui ne lui trouve aucune autre qualité que celle de mère au foyer, de muse, ou de prostituée. Une femme qui étudie, ou même conduit une voiture surprend encore, et provoque des regards surpris, des ricanements...

 Beaucoup d’enthousiasme dans le monde pour « le deuxième sexe ». Ce livre tombait à pique. On solde là une culpabilité, devant des siècles d’oppression des femmes. Impossible à Beauvoir, sans doute, d’entrer dans ce processus de nuances. Pourtant, des milliers et des milliers de siècles d’histoire et de biologie sont derrière nous, structurent notre pensée et notre comportement.

 Reste que la dynamique est donnée, que certains reprendront à la lettre, sans se préoccuper de l’esprit. Nier la nature, faire parler la culture qui imposerait la règle, voilà le credo .

Elisabeth Badinter l’appliquera à la taloche, quand elle publiera en 1980 « L’amour en plus ». Elle remet en cause totalement notre conception de l’amour maternel, une sorte d’idée toute faite, selon ses analyses partisanes. 

Nous voilà donc devant ce que Sherlock Holmes identifierait comme les premiers zélateurs et écrivains du genre, qu’il faut bien voir comme une forme de révisionnisme, quand il désigne ce pauvre coupable : La culture, comme étant l’unique cause de notre condition, ou peu s’en faut…

Darwin, fin observateur des sociétés animales, avait beaucoup observé, analysé, et écrit. Il cite dans ses travaux, le chagrin des guenons quand elles perdent leur bébé, ou le zèle, qu’elles peuvent mettre parfois dans l’adoption de petits singes orphelins. Pour lui, pas de doute, l’affection maternelle faisait partie des instincts sociaux les plus puissants, allant jusqu’à l’esprit de sacrifice.

Pour Badinter, l’amour maternel est lié à l’histoire, pas à l’anthropologie, à la biologie ni aux sciences. C’est pour elle une idée neuve en occident, remontant tout juste à deux siècles. Ne lui parler pas des guenons et des singes ! Elle reste campée dans son salon, rodant autour de quelques siècles d’histoire parisienne et provinciale. Dans cette parenthèse, elle observe que l’attention aux petits n’était pas si fort.

Pour illustrer sa thèse, elle analyse et fait des statistiques à propos des enfants abandonnés ou laissés en nourrice, et s’appuie sur la littérature, faisant mention de femmes distantes, ou brutales…

Holmes n’a guère poursuivit son enquête sur le continent. Il a préféré revenir à Darwin, le socle tout de même de nos certitudes, sur l’origine et l’évolution des espèces. Un texte plus ancien que celui de Simone, mais qui tient tout de même la marée, car n’étant pas militant, ni fait d’approximations et de conviction personnelle. 

Sur cette route étrange peuplé de fantômes, une pancarte dirigée vers le futur nous renvoie pourtant vers le passé : Le créationnisme, bien vivant du vécu de Darwin, ( et qui refait surface) voulut d’ailleurs lui faire la peau.

Cette mystique religieuse n’est pas loin de cette pensée irrationnelle sur les genres, qui confond le monde tel que l’on voudrait qu’il soit, avec ce qu’il est.

Loin de toute polémique littéraire, crêpage de chignon, et bombage de torse et de poitrine, les neurosciences tranchent par leur impartialité. Les chercheurs ont en effet mis en évidence chez les mammifères une zone spécifique du cerveau qui stimule les comportements d’élevage. Un autre mécanisme déclencheur du comportement maternel provient de la prolactine, une hormone qui produit la lactation chez les jeunes mères.

Voilà quelques argument que développent pertinemment Sarah Blaffer, anthropologue, membre de l’académie des sciences américaine, et féministe elle même, dans un livre de 600 pages, intitulé « les instincts maternels » . Elle n’oppose pas inné et acquis, nature et culture, d’une manière naïve et partisane, comme l’avait fait les françaises. Mais il est vrai que les neurosciences n’étaient pas encore si développées à l’époque de leurs travaux. Pourtant, pouvait on douter de ce que notre intuition nous dit si clairement ? Faut il que l’on soit si coupé de nos sens, pour remettre en cause l’utilité de nos jambes pour marcher ?https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=16&cad=rja&ved=0CH8QFjAP&url=http%3A%2F%2Fbibliobs.nouvelobs.com%2Fessais%2F20100212.BIB0253%2Fune-chercheuse-americaine-repond-a-elisabeth-badinter.html&ei=GCL6UvCrG4ip7QaWzoEI&usg=AFQjCNFJIhphzPpGQWzIFwmzeck79ZYxuQ&sig2=1gjd7dACS-QRsF0xtHzetQ

Il se pourrait bien, parfois, que l’intelligence sèche soit proche de la stupidité, débarrassée des gardes fous du doute, toute imprégnée de l’arrogance de ses théories, et de l’urgence de proclamer au monde des vérités nouvelles, qui s’arrange de quelques distorsions…Mais c’est pour la bonne cause, n’est ce pas…. C’est de là, ne l’oublions pas, que sont sorties les concepts de race, en prise direct avec le colonialisme, avec un changement de rame de métro à la station « classes sociales ».

 On n’a vu ce que ce genre de prosélytisme, bardé de certitudes, a pu produire de monstruosité, du coté de Pol Pot, et d’ailleurs, travaillant sur le concept de l’homme nouveau. Il s’agit toujours d’en finir avec les archaïsmes, et de dénoncer les réactionnaires qui s’opposent. La rééducation est tentante, avant d’envisager des mesures plus expéditives.

COMMENT FONCTIONNE L’ABCD DE L’EGALITE

Il se décompose en séquences pédagogiques adaptables, de la grande section de maternelle, au CM2. Les enseignants, formés à la discipline, ont à leur disposition un panel d’outils pour « aider à cette prise de conscience des préjugés » (sic…), et doivent intégrer ces supports aux matières traditionnelles, qui deviennent ainsi un tremplin à cette propagande. Cela pourra prendre la forme de « conseils », pour que l’enfant prenne conscience de la forfaiture de la culture d’hier, du sport aux séances de lecture, où les enfants, apprendront, au travers de la lecture des contes, combien ils se laissaient avoir à la manipulation.

 Pas trop difficile à comprendre comment les filles vont faire un sort à ces histoires minables de prince charmant ! Schémas, argumentaires, toute une logique mathématique impitoyable qui va passer à la moulinette ce pauvre loup gris, et délivrer le petit chaperon rouge naïf, de son ventre, bien plus aisément qu’avec le couteau du chasseur. Ne comptez plus que la belle au bois dormant, sédatée sans aucun doute par la pilule du viol, continue à dormir cent ans.

 Le pouvoir, ah, le pouvoir ! Ce serait donc l’oméga de l’activité humaine, et la pierre centrale sur lequel reposerait tout ce brillant édifice. Les filles sont invités à ne plus se laisser faire, mais à se battre avec les dents. 

Ca va saigner dans les chaumières, les contes de Grimm et de Perrault 2, la revanche du genre, pire que dans Harry Potter où déjà Hermione tient ferme le manche du balai volant ! Et Cendrillon va se faire un plaisir de décrocher dans une belle arabesque de boxe française, un coup de savate à celui qui prétend vouloir la marier !

 Passons bien sur cette pauvre Pénélope, complètement « has been » figée dans son rôle de femme au foyer, attendant qu’Ulysse revienne enfin de croisière, où il s’est tant et tant saoulé, que le livre des ses hallucinations et de ses délires, ne tiendrait pas dans un manuel de pédagogie déconstructive. Les mythologies grecques, à mon avis ça va donner occasion de détricoter plus d’une toison d’or, et je ne suis pas sûre qu’Ariane ne retrouve ensuite son chemin dans toutes ces boules de laine emmêlées ! 

 Qui voudrait ressembler à cette gourde de Pénélope, hein, les petites ? Vous n’auriez pas envie plutôt d’être chef de chantier, ou mieux, ingénieur, plutôt que de faire dans le soin merdique et déconsidéré. Regardez donc Margaret Thatcher, un modèle, qui a si bien réussi en Angleterre, en virant tous les mineurs de fond ? Un bon exemple bien de chez nous : Jeanne d’Arc, une fille moderne n’acceptant pas les stéréotypes de bergères, et choisissant elle aussi une carrière de dame de fer, première moulure. Quoique voilà un exemple sulfureux, la pucelle ne s’appartient plus et est déjà louée comme tête de gondole dans les défilés du front national.

 Inutile de parler en plus des dommages collatéraux liés au mot « pucelle », en terme de stigmatisation des filles.

 Faudra donc associer une cellule de soutien psychologique à l’étude de certains personnages.

 Tout cela pour dire combien que cet ABCD, vaillant petit livre rouge, et des heures de stage ne seront pas de trop pour éclairer nos profs, qui auront à faire à ces légions de gamins ayant lu le « guide du zizi sexuel » avec son Titeuf si vivant, son humour à la testostérone, tartiné comme de la crème nutella.

Il semble qu’à l’éducation nationale, le dogme n’est parfois la peau dure ( mais je parle ici des cabinets du ministère, et de ses zélateurs). Cette affaire n’est pas sans ressembler à celle liée à l’apprentissage de la lecture. Pendant des années on nous martela que la méthode en tant que telle n’existait pas….

 Las…il a fallu encore les avancées des sciences cognitives pour montrer que le cerveau d’un enfant de cinq ans, n’était pas compatible avec cette méthode d’apprentissage, et ne pouvait que créer des dégâts difficiles à réparer….

DU COTE DES PETITS GARCONS….

 Titeuf représenterait-il un stéréotype, ou une réalité : Pas besoin d’être grand clair toutefois pour sortir une évidence connu depuis la nuit des temps. Les garçons sont en général plus indociles et remuants que les filles.

Depuis quelques temps, moult articles et études confirment un nouveau fait : Les garçons décrochent de plus en plus. Les garçons doivent faire plus d’effort que les filles pour maîtriser leur agressivité, ils sont dans le contrôle permanent, obligés de se raisonner. On sait depuis le moyen age que le verbe est féminin, et l’acte, masculin. On sait aussi que les garçons ont statistiquement plus de mal que les filles à exprimer leurs émotions, et qu’ils sont moins à l’aise dans l’expression.

 Dans le numéro de juin 2013, la revue « Books », a traduit un article de Newsweek : https://www.google.fr/url?sa=t&...

Extraits :

« Depuis une vingtaine d’années, le système éducatif américain se focalise sur une forme quantifiable et étroitement définie de la réussite scolaire, affirment les experts, et cette vision réductrice nuit aux garçons. Ceux-ci sont différents des filles du point de vue de leur biologie, de leur développement, et de leur psychologie – et le corps enseignant doit apprendre à tirer le meilleur de chacun. « Des personnes animées des meilleures intentions du monde ont mis en place un modèle éducatif qui fait complètement l’impasse sur les différences biologiques », explique le Dr Bruce Perry, un neurologue de Houston qui défend les enfants en difficulté. »

« Des universitaires, notamment Christina Hoff Sommers, de L’American Enterprise Institute, imputent la responsabilité du décrochage des garçons aux dévoiements du féminisme. Dans les années 1990, confie-t-elle, alors que les filles progressaient clairement et régulièrement vers la parité à l’école, les enseignantes féministes continuaient à les juger défavorisées et leur prodiguaient un maximum de soutien et d’attention. De leur côté, les garçons, dont les performances avaient déjà commencé à péricliter, étaient abandonnés à leur sort, et on laissa leurs difficultés s’aggraver ».

Pas besoin d’être grand clair, pour voir la chambre d’écho, le lobbying se faisant de pays en pays, et obéissant aux même principes réducteurs. L’intérêt de l’enfant sera t’il sacrifié pour l’intérêt de quelques minorités agissantes, déformant la défense des grands principes éducatifs.

 La simple observation de la nature nous montre comment chez tous les mammifères, les autres animaux, nos frères, les différences entre males et femelles sont tout aussi présentes que chez nous, dans la morphologie, le comportement. Comment la négation des modèles et de la nature ne pourrait-elle pas se faire autrement que par des pratiques ressemblant à du refoulement, ou a de la castration ?

 Toute cette argumentaire veut évidemment se mettre en place à une époque où l’enfant est fragile, modelable. Cela est une circonstance aggravante, autant au niveau du cynisme, que des résultats : Si les modèles d’identification un peu simplistes ( pompier, infirmière, soldat, institutrice) existent chez les enfants ainsi, c’est qu’ils obéissent à des nécessités de structuration.

 Reste ensuite le temps et la mesure des connaissances aux enfants pour s’en écarter, en toute liberté et sans contrainte idéologique. L’école, c’est de l’apprentissage, de la socialisation. Laissez donc l’éducation aux parents ! Que va-t-il se passer quand ceux-ci s’opposeront aux messages militants de l’école ? Devront-ils se faire imposer des stages de rééducation, eux aussi ?Je frémis en pensant aux messages ambivalents et contradictoires, dont les plus faibles, les plus désarmés, les enfants bien sûr, devront faire forcément les frais, accroissant encore un peu plus, le front des inégalités.

 Du reste, indépendant des représentations sexuelles, on ne la fait pas aux enfants. Y a t’il un gosse à 5 ans, pour rêver de devenir statisticien, boursicoteur, chasseur de tête, ou premier ministre ? Voilà pourtant bien de bons et vrais métiers de pouvoir, dont tant de militants voudraient voir les filles se saisir, afin d’acheter des montres Cartier. 

Du COTE DES PETITES FILLES

 C’est vrai, voilà le cœur du problème : Les filles ont beau être bonnes à l’école, elles ne sont pas représentées d’une façon satisfaisante, nous dit-on, dans ce qui serait « l’élite »….Sympa de mépris même pas déguisé, d’ailleurs, pour les métiers du soin, qui contrairement à ce qu’on nous chante, demande un vrai professionnalisme, des connaissances, et une grande humanité. Voilà encore un message consternant de ce catéchisme : Faire l’apologie d’une certaine réussite autoproclamée, et mépriser des métiers qui seraient plébéiens, ringards. Pas payés, c'est vrai, le mot est lâché, et révélateur de l'oméga des valeurs actuelles : Tu ne seras considéré qu'au travers de ce que tu gagnes, pas de ce que tu fais, ni de ce que tu es...On peut se demander alors pourquoi ne pas resserrer l'échelle des salaires arbitraires, afin que les valeurs suivent....

« T’as pas d’autres rêves que de te voir en Bécassine ? »

 Mais on a beau chasser la nature, voyez vous, elle revient au galop, et une explication toute simple s’impose. Dans ce jeu guerrier qu’est la réussite sociale, les filles ont elles vraiment envie de mettre une tenue de gladiateur, et d’écraser tout ce qui les concurrence ?

POUR QU’ALICE, AU PAYS DES MERVEILLES DU GENRE, NE REPARTE PAS EN COURANT

Il faut changer le monde ! Arrêter la course vers le précipice est la seule issue !

Force est de constater que les valeurs d’agressivité, d’hégémonie, de jobardise, sont bien issues d'un modèle archaïque et patriarcal, ne prêchant que par sa capacité à s'emparer du pouvoir, par n'importe quel moyen, à seule fin d'intérêt personnel.

 Le cynisme de l’économie libérale, incitant les hommes à tirer profit de tout, en basé sur sa capacité à entretenir et à se développer sur les clivages, la compétition, l’individualisme, sous couvert de liberté, pousse d’ailleurs certainement à la roue de l’entreprise.

On ne met plus en cause le renard libre, dans le poulailler libre, quand on se préoccupe uniquement du genre du renard, liant les seules évolutions de la société et cet attrape nigaud idéologique.

Car, que propose et que vise ce foutu programme : non pas changer les valeurs mortifères d’une société prédatrice, mais permettre aux femmes de s’en emparer à leur tour, en leur donnant les ficelles, et les ambitions en kit, à monter elles mêmes ! Mais faudrait-il qu’elles en aient simplement envie !

A-t-on simplement d’ailleurs l’ambition de résoudre des choses essentielles, qui les aideraient à être plus efficace, mais liées à l’état de la société, pas au frein à main qu’elle aurait oublier de desserrer sur leur bagnole : Je veux parler de la création de crèches, par exemple. Mais je fais là référence à un certain type de société, à caractère social, bien peu abordé dans ce débat. On préfère traiter l’idéologie, que l’intendance. Ca coûte bien moins cher !….

Malgré leurs qualités, les femmes ont elles vraiment désir de s'aventurer dans cette jungle ? Est ce que ça en vaut le coup ? En tout cas, il faudra que beaucoup forcent leur nature heureuse, moins agressive que celle des mâles dominants ! Mais c'est vrai, il ne faut pas parler de nature, qui comme le genre, n'existe évidemment pas, dans cette farce orwellienne, où bientôt on supprimera les mots pour désigner la différence sexuée.

Si on veut que les femmes se mobilisent, abandonnons ce gros hameçon de pêche au gros, changeons de paradigme. Le monde est épuisé par un modèle bourré de testostérone qui a fait son temps.

A tous les niveaux, notre planète adepte du body building est proche du collapsus. 

 Plus que jamais, comme disait Aragon : La femme est l’avenir de l’homme. Il faut bien sûr entendre le propos au niveau des valeurs, d'un changement de projet, vers une société moins matérialiste, plus soucieuse de l'autre.

 Rien à voir avec la remise en question du choix des déguisements de pompiers et de ballerines pour les enfants, des contes qui ont bercé notre enfance et nous ont permis de grandir.

 La conscience de soi ne peut avoir de valeur qu’en la mettant à la mesure de la conscience du monde. Dans le magazine « Elle », au delà des querelles stupides sur fond de guerres de sexes, le philosophe Matthieu Ricard, pratiquant du bouddhisme, nous parle ainsi, : « La mauvaise conscience de soi est celle qui est promue de manière presque fanatique, aux Etats Unis : Chaque petite fille est une princesse, chaque petit garçon est le meilleur, unique au monde. On donne un « prix de bonne participation » même au dernier qui n’a fait aucun effort, selon l’idée qu’il faut augmenter l’estime de soi par tous les moyens. Ors, toutes les études montrent que cela donne surtout des gens extrêmement désagréables, narcissiques et égoïstes. https://www.google.fr/url?sa=t&...

 On ne trouve pas tous les jours une Miss Thatcher pour nier les valeurs de l’éternel féminin : Beaucoup de qualités qui représentent justement les valeurs dont les sociétés modernes doivent s’emparer : Travailler en groupe, être attentif à l’autre, empathique, patient, soigner, réparer, tout cela dans la complémentarité des sexes et des différences.

 Le « care », comme disent les anglais. La troisième dimension qui manque.

 

N’est-ce pas élémentaire, ma chère Watson ?


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