Si l’idée de griller un chien sur un BBQ vous révulse, pourquoi serait-ce « acceptable » pour un cochon ?

par Anissa Putois
vendredi 23 août 2019

C'est une scène inattendue qui s'est déroulée aujourd'hui au Champ de Mars. Un barbecue était installé sur une des pelouses du parc, sur lequel grillait ce qui ressemblait fortement à… un chien. Il ne s'agissait en fait bien sûr pas d'un véritable canidé mais d'un accessoire plus vrai que nature, au sein d'une mise en scène visant à sensibiliser les passantes et passants au fait qu'il n'est pas plus cruel de cuisiner et de consommer un chien qu'un cochon ou tout autre animal.

En cette veille de la Journée mondiale pour la fin du spécisme, événement annuel ayant lieu ce samedi 24 août, l'objectif est de souligner l'emprise de l'idéologie préjudiciable qu'est le spécisme. L'action de PETA (ponctuée par des pancartes proclamant « Chien ou cochon : quelle différence ? Devenez végan ! » et « Tous les animaux comptent. Devenez végan ! ») rappelle que lorsqu'il s'agit de leur capacité à souffrir et de leur intérêt à vivre, un cochon n'est pas bien différent d'un chien.

Qu'est-ce que le spécisme ?

Aujourd'hui, vous en avez sans doute entendu parler. Il s'agit de l'idéologie qui postule une prétendue supériorité de l'humain sur les autres animaux afin de justifier de les traiter comme s'ils n'étaient que des marchandises et qui établit des hiérarchies illogiques entre les intérêts de différentes espèces : par exemple, qu'un chaton est chouchouté comme animal de compagnie tandis qu'un agneau soit égorgé et consommé.

Pourquoi est-ce si essentiel de mettre le spécisme au défi pour pouvoir un jour y mettre fin ? Basée sur des distinctions qui n'ont rien de scientifique, ce mode de pensée permet de justifier les pires formes de maltraitance systémique que notre société fait subir aux animaux.

Prenons les cochons : en France, ce sont plus de 25 millions de ces individus qui sont tués chaque année dans les abattoirs. Cela alors que des études ont démontré que ces animaux ont des capacités cognitives égales aux chiens, et peuvent se montrer tout aussi joueurs et affectueux. Mais à cause de la manière spéciste par laquelle les différentes espèces sont catégorisées, les cochons subissent des pratiques qui seraient illégales si les victimes étaient des chiens. Dans l'industrie de la viande, les jeunes porcelets se font couper la queue et castrer sans traitement antidouleur. À l'abattoir, ils sont suspendus la tête en bas et égorgés, souvent alors qu'ils sont encore conscients, sous les yeux terrifiés de leurs congénères.

Derrière chaque morceau de chair, c'est quelqu'un qui a souffert

En pleine saison de barbecues estivaux, il est vital de rappeler que chaque animal qui finit sur le grill était un individu intelligent, sensible et qui voulait vivre.

Quiconque se sentirait choqué par cette manifestation ou écœuré par l'idée de manger de la viande de chien se doit de remettre en question sa consommation d'autres animaux. Aucun être sensible ne mérite d'être tué pour finir dans nos assiettes. Étendons notre compassion à tous les animaux en faisant la transition vers une alimentation végane.

Avec la quantité d'alternatives à la viande disponibles, il est aujourd'hui plus facile que jamais de se nourrir de manière variée et délicieuse sans que ni chien ni cochon (ni n'importe quel autre animal) n'ait à finir sur un grill.


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