Signalétique routière : les panneaux de la honte !

par Fergus
mercredi 22 octobre 2008

Le mois de septembre s’est achevé sur une nette baisse du nombre des victimes de la route : 108 vies ont été épargnées (-25,2 %) et le nombre des blessés a reculé de 1898 (-20,8 %). Un résultat encourageant qu’il faut saluer sans réserve et dont il convient d’attribuer le mérite à la politique de sécurité routière conduite depuis six ans par un pouvoir politique pas toujours aussi bien inspiré. Il existe pourtant encore des pistes d’amélioration, des possibilités de diminuer plus encore le nombre des drames qui, chaque année et le plus souvent de manière aveugle, frappent les familles de notre pays. En voici deux que je livre à votre réflexion :

La première concerne la signalétique. Comme le montrent les photos jointes, de plus en plus de panneaux routiers, victimes d’une peinture de très mauvaise qualité, sont dégradés quand ils ne sont pas devenus carrément illisibles au fil du temps. Ceux-là ont été photographiés en Bretagne, mais il en existe probablement dans toute la France, rares ici, nombreux ailleurs. Personnellement, j’en ai vu en Normandie, en Auvergne, dans les Pyrénées, en Provence et en Aquitaine ! Or, ces panneaux sont à l’évidence dangereux parce qu’ils détournent de manière anormale et prolongée l’attention des conducteurs peu familiers des lieux. Résultat : nombre de ces automobilistes, particulièrement des touristes, des VRP ou des visiteurs occasionnels, commettent des fautes de conduite directement induites par l’impossibilité de s’orienter correctement en abordant un carrefour ou un rond-point : coups de freins intempestifs, changements brusques de direction, arrêts d’urgence. Des fautes qui sont à l’origine de nombreux accrochages et, parfois, hélas ! d’accidents plus ou moins graves.

Ce problème existe depuis des années, mais rien ne montre, malheureusement, qu’une solution rapide doive lui être apportée. Et pour cause : tout le monde s’en lave les mains, des municipalités aux pouvoirs publics en passant par la gendarmerie et les associations ! Ayant pris conscience du problème après l’accident de l’un de mes voisins, j’ai contacté, il y a de cela deux ans, la mairie de ma propre commune, victime de ce désolant syndrome. Sans résultat. J’ai alors écrit au ministère de tutelle, au délégué à la Sécurité routière, à la LCVR (Ligue contre la violence routière), à l’Association des citoyens de la route. Sans susciter la moindre réaction. Devant l’indifférence générale, j’ai même envoyé un courrier, accompagné de photos, au Canard enchaîné. Sans plus de résultat : black-out total sur le sujet. Compte tenu de mon emploi du temps chargé à cette époque, j’ai alors purement et simplement abandonné ce dossier.

Depuis, j’ai découvert Agoravox, et je pense aujourd’hui, alors que les statistiques mensuelles de la sécurité routière viennent d’être publiées, que ce site, par son sérieux et sa notoriété, peut constituer un vecteur d’alerte efficace en direction des pouvoirs publics pour que soit mis fin à une anomalie d’équipement beaucoup plus dangereuse qu’il n’y paraît au premier abord. Amis blogueurs d’Agoravox, je vous laisse le soin d’en juger.

La deuxième piste concerne le gonflage des pneumatiques. Comme chacun sait, des pneus sous-gonflés peuvent éclater à tout moment et provoquer des accidents d’autant plus graves que cet éclatement survient à grande vitesse sur route ou sur autoroute. C’est pourquoi il est indispensable que les conducteurs puissent régulièrement vérifier la pression de leurs pneumatiques. Ce qui, pour vous, pour moi, et pour l’écrasante majorité de nos concitoyens, ne peut se faire qu’en deux types d’endroits : les stations-service, d’une part, et les points de gonflage situés aux grandes barrières de péage des autoroutes, d’autre part.

Et c’est là que le bât blesse. Car si les seconds sont en général opérationnels et bien entretenus, ils sont également très rares ; et tout le monde n’utilise pas les autoroutes. Quant aux stations-service, nombre d’entre elles posent problème. À commencer par celles des supermarchés dont les gonfleurs sont trop souvent vandalisés et de plus en plus souvent payants (jusqu’à 50 centimes !). Restent les autres, celles des réseaux de distribution des compagnies pétrolières, mais là aussi le vandalisme et le péage gagnent du terrain, sans oublier la mauvaise humeur des gérants dont certains interdisent carrément l’usage du gonfleur aux « non-clients ». En résumé, il devient de plus en plus difficile de vérifier la pression de ses pneus. Une aberration quand on voit les dégâts matériels et humains que peut causer l’éclatement d’un pneumatique !

Ce sujet n’est certes pas des plus importants ni des plus urgents dans une actualité dominée par la crise financière, les risques de récession et la perspective très déplaisante d’une remontée du chômage. Son traitement n’en serait pas moins bienvenu de la part d’autorités qui, régulièrement, affirment dans les médias que tout doit être fait pour diminuer toujours plus le nombre des victimes de la route !

Documents joints à cet article


Lire l'article complet, et les commentaires