Sommes-nous un corps et un esprit et/ou vice-versa ?
par Jean Keim
mercredi 21 octobre 2020
La science nous apprends que nous somme individuellement un assemblage d’êtres vivants : les cellules.
Si sont regroupés ensemble deux pièces à assembler, une vis, un écrou, l’outil qui va bien et le temps qui s’écoule, et bien rien ne se passera jamais, sauf si un quidam qui passe dans le coin s’en mêle, ce qui est en soi déjà extraordinaire, il y a bien quelque chose plutôt que rien.
Logiquement certains se demanderont d’où viennent les composants de l’assemblage, c’est inévitable, chaque innovation est un petit miracle ; bien sûr il y a les tenants du hasard, seulement chaque miracle a autant de chance d’arriver qu’une tortue de remonter du fond de la mer une fois chaque million d’années et de passer la tête à travers une bouée à la surface, amenée par les vagues ; d’autres à une question du genre pourquoi, répondent... parce que ; il y a aussi les réponses rassurantes toutes faites dans les livres consacrés.
Je ne veux surtout pas introduire une puissance surnaturelle, la tendance est de s’en passer, pas plus d’ailleurs que je la réfute, mais chaque hypothèse comme dieu ou le hasard, résultant d’un questionnement renvoie sans fin à d’autres questionnements qui amènent d’autres hypothèses, d’aucuns genre Newton ou Einstein, trouveront une formule mathématique théorique qui semblera plus ou moins, et à l’intérieur de certaines limites (comme la vitesse de la lumière), expliquer la chose et cette formule deviendra une loi parfois érigée en dogme, en attendant de la remplacer par une autre qui semblera plus pertinente.
La vie sans l’électricité, sans la gravité, sans les étoiles, sans l’eau sur notre planète, sans le temps, peut être sans un observateur – poète si possible, ..., serait impossible, et chacune de ses conditions est en elle-même un mystère insondable.
Dans un organisme primitif un jour apparaît l’ADN, la Vie suit son cours, au fil du temps des cellules s’organisent pour donner l’organe de la vue, ce qui a nécessité pour le gérer d’autres associations qui ainsi ébauchent un cerveau, le cerveau a grossi ayant de plus en plus d’informations à gérer, la suite laisse à penser qu’un jour la conscience s’est invitée, il y a derrière tout cela une constance et une unité extraordinaire à laquelle il est impératif d’accorder de l’attention sinon nous perdons ce qui fait de nous spécifiquement des êtres vivants et humains.
Une formule (comme un mot) n’est pas la chose, la matière est toujours un mystère insondable même si la physique quantique et la relativité tentent de l’expliquer, encore et toujours en élargissant le questionnement, le vivant quant à lui n’est pas en reste.
L’être humain ne peut se contenter d’être objectif, dans cette posture il est bancal, il est placé au milieu de la menora, entre l’esprit et la matière, il n’a pas à choisir, le choix sera toujours une mauvaise décision, seul celui qui est perdu agit ainsi, les six autres branches convergent vers la colonne centrale, celle de l’homme, il observe et tente de trouver un équilibre entre la pensée qui non dévoyée est essentiellement pragmatique et un accès à l’intelligence, quand le silence mental permet l’ouverture de la porte.
Ce que j’appelle faute de mieux l’intelligence, est là avant le commencement et...
au commencement était le parler
et le parler était à dieu
et dieu il était le parler
Début de l’Évangile de Jean :
Les Évangiles - Traduction (de l’hébreu) de Claude Tresmontant
Illustration : menora ou chandelier à sept branches stylisée.