Souchiens, souchois, souchais, souchains, faites votre choix

par siatom
mardi 2 janvier 2018

Finkielkraut en employant l’expression non-souchiens à propos de l’absence de la banlieue aux obsèques de Johnny a suscité un tollé sur les réseaux sociaux et pourtant deux éminents hérauts assermentés de la bien-pensance, le journaliste Laurent Joffrin et le sociologue Dominique Wolton, semblent avoir fait la même observation, le premier pour en faire le simple constat et le second pour déplorer de n’avoir pas vu « dans ce rassemblement français la présence de ce qui fait l’identité française, ce qui fait son extraordinaire diversité ».

En poursuivant cette sommaire analyse sociologique, l’on peut ajouter également qu’il y avait peu de non-souchiots et de souchiots, souvent plus enclins à s'enthousiasmer pour la scansion agressive des rappeurs, question de génération sans doute.

Chacun ses idoles, le 7 mai 2012, notre sociologue avait du se réjouir de voir cette belle diversité en liesse célébrer Place de la Bastille l’avènement d’un autre artiste engagé très prometteur mais qui n’avait pas su renouveler son répertoire et dont le tube entêtant ‘’l’inversion de la courbe du chômage‘’ avait fini par lasser.

Si seul, l’un de ces trois observateurs fait débat, c’est que les deux derniers se sont abstenus de reprendre le néologisme inventé par Houria Bouteldja, tête de gondole médiatique du Parti des Indigènes de la République.

Celle-ci, s’était expliquée en ces termes un soir de juin 2007 dans l’émission de Frédéric Taddéi "Ce soir ou jamais" « C'est le reste de la société occidentale, enfin de ce qu'on appelle, nous, les Souchiens - parce qu'il faut bien leur donner un nom -, les Blancs, à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation » sans même provoquer quelques haussements de sourcils réprobateurs chez les autres invités faisant preuve en la circonstance d'une coupable complaisance.

C’est généreux de sa part de vouloir nous enseigner l’histoire de l’esclavage et comme nous ne voulons pas être en reste, nous nous ferons un plaisir de lui offrir le livre ‘’Le génocide voilé’’ de l’anthropologue sénégalais Tidiane N’Diaye sur la traite négrière arabo-musulmane bizarrement occultée et qui se perpétue en Libye.

Sans doute faut-il y voir la volonté affichée aussi par la grande spécialiste Christiane Taubira de « ne pas faire porter aux jeunes maghrébins sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes », on en déduit que les souchiots ont génétiquement l’échine à la fois plus robuste mais aussi plus souple, plus flexible, ne craignant pas la courbure.

Si l’on en croit notre inventive néologisatrice, il ne faut voir aucune malignité dans la fabrication du terme souchiens conçu à partir de l’expression ‘’Français de souche’’.

Normalement, ce genre d’explication vaseuse devrait nous inciter à montrer les crocs mais en adorables toutous que nous sommes, nous nous contenterons de lui rétorquer qu'elle avait à sa disposition à l'instar de ceux utilisés fréquemment pour former des gentilés d'autres suffixes moins ambigus et moins humiliants.

Le titre de ce billet en donne quelques exemples qui auraient pu agréablement se substituer à celui retenu.

Pour conclure cette chronique canine, nous nous réjouissons de pouvoir remuer la queue en signe de gratitude et de nous féliciter que les indigènes de la république n’aient pas été encore contaminés par l’écriture inclusive et semblent imperméables au féminisme militant occidental, car nous aurions eu droit pour accompagner les souchiens aux charmantes souchiennes et à leur progéniture féminine les si gracieuses souchiottes.


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