Souveraineté ! La voilà l’identité nationale !

par Axel de Saint Mauxe
samedi 7 novembre 2009

Un débat sur l’identité nationale ? Cette initiative est décidément à l’image de la déshérence intellectuelle et spirituelle de notre démocratie.
 
Notre société française a en effet, comme le disait Claude Lévi-Strauss « cette conviction obstinée qu’il suffit de trancher les problèmes sur le papier pour en être débarrassé aussitôt. »
 
Polémiques en tout genre, lois votées à foison sur tout et n’importe quoi, puis inappliquées, tabous, stigmatisation des mal-pensants, débats sans issue, tels sont les symptômes d’une nation qui ne se projette plus dans l’avenir.
 
 
D’où viennent donc nos difficultés ? Peut-être faudrait-il faire appel à Freud ! Nous évoquions dans un précédent article l’existence de grands tabous qui se sont imposés au prix d’actes de terrorisme intellectuels, et qui sont, à notre sens à l’origine de cette déshérence.
 
Sarkozystes, socialistes, communistes, trotskystes, nationalistes, écolos-gauchistes vont donc s’étriper sur les médias pour savoir si un blanc est plus français qu’un métis ou un musulman, car hélas, c’est bien sur cette question inepte que va s’orienter la discussion.
 
Essayons d’élever le débat, et levons le tabou de la souveraineté nationale, bafouée par les constructivistes européens.
 
En moins de trente ans, sous prétexte de développement économique et de paix, au prix de fausses promesses, mais aussi de menaces, les dirigeants européens ont accouché d’une monstruosité.
 
Quelle est cette monstruosité ? Nous pourrions dire, pour faire simple, « l’Europe », terme habituellement utilisé pour désigner les institutions supranationales ! Nous ne tomberons pas dans ce piège. Cette monstruosité, c’est cet ensemble institutionnel, sans identité, basé à Bruxelles, à Francfort, parfois à Strasbourg.
 
A force de compromis bancals, d’élargissements successifs et du sacro-saint « principe de subsidiarité », cet ensemble supranational a acquis un pouvoir énorme, presque absolu.
 
A tel point que les politiciens nationaux eux-même le disent : ils ne peuvent rien, c’est l’Europe ! Fiscalité, immigration, droit social … tout doit passer par l’Europe.
 
L’Europe, c’est « la nation de l’avenir » semblent nous dire les européistes les plus idéalistes. Ah bon ? Il faudrait pour commencer que tous les peuples européens aient les mêmes aspirations, les mêmes angoisses, la même vision de l’état, la même vision de l’économie... or c’est loin d’être le cas.
 
Il suffit de voir l’indigence des débats dans l’hémicycle bruxellois, un univers aseptisé, où les spécificités de chacun doivent s’effacer pour laisser la place à ce consensus mou contrôlé par les lobbies ploutocratiques.
 
Moins de 10% des députés européens représentent les citoyens français (et encore, nous sommes l’un des peuples les mieux représentés). Dès lors, comment accepter que 80% de notre législation soit votée à plus 90% par les autre peuples européens, qui plus est pratiquement sans débat ?
 
Le résultat ? Des lois, des politiques économiques subies, pour lesquelles personne ne se souvient avoir voté pour ou contre.
 
Coincée dans ce carcan européen, la France ne fait plus rien. Impossible de lancer un programme scientifique international ou une action de coopération sans que la Commission Européenne ne vienne y fourrer son nez (rappellez-vous de l’Union pour la Méditerrannée), avec les échecs que l’on connaît (Galiléo).
 
Dès lors comment le peuple français peut-il se projeter dans l’avenir ?
 
Beaucoup de mouvements politiques ont identifié cette problématique, à gauche (Jean-Luc Mélenchon notamment) et à droite (Nicolas Dupont-Aignan, la partie gaulliste de l’UMP, le Front National).
 
Une autre Europe est possible. Si certains choix sont difficilement réversibles (monnaie unique), préférons au principe de subsidiarité, la notion de délégation de souveraineté, ciblée sur des problématiques précises, avec une durée limitée, sans adhésion obligatoire.
 
Surtout, il ne faut pas craindre le terrorisme intellectuel, les invectives lancées par les fédéralistes (voir les blogs de donneurs de leçons tels Les coulisses de Bruxelles ou Taurillon).
 
La sortie de ce bourbier technocratique sera longue et difficile, mais en reprenant le pouvoir qui lui a été confisqué, le peuple français, comme les autres peuples, reprendra confiance en lui, et aura rémédié à une bonne partie de sa crise identitaire.
 
 
 

Lire l'article complet, et les commentaires