Sur la prostitution
par Brath-z
jeudi 22 septembre 2011
Vous vous en souvenez peut-être, c'était il y a plus d'un an, en mars 2010. Chantal Brunel, députée UMP, ancienne porte-parole de l'UMP, avait provoqué au sein de l'actuelle majorité un mini-séisme en demandant la réouverture des maisons closes. Les journaux avaient embraillé sur le sujet au lendemain du premier tour des élections régionales, ce qui avait provoqué la fureur de Jean-Luc Mélenchon face à ahuri d'apprenti journaleux toujours prêt à embrayer sur tout et n'importe quoi pourvu que ça ne concerne pas l'argumentaire de son interlocuteur.
Depuis 2009 existe le STRASS, "syndicat du travail du sexe", "indépendant et autogéré", qui réclame la dépénalisation pure et simple de la prostitution.
Enfin, tout récemment, j'ai eu l'occasion de mener un débat mouvement avec des amis de gauche "bien-pensante" sur le sujet.
Cet article est une reprise d'un article de mon blog.
Il est temps que je donne en ces lieux mon opinion sur le sujet.
C'est clair, net et précis : je considère la prostitution comme une activité tendant à avilir la personne humaine.
Jusqu'à présent, pour tenter de me convaincre que la prostitution était légitime à être légalisée, on m'a régulièrement sorti trois arguments. Tous trois fallacieux.
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On m'a dit que certain(e)s n'avaient pas le choix que de se prostituer pour survivre. C'est vrai. D'autres n'ont pas le choix de voler pour survivre. Va-t-on légaliser le vol pour autant ? Va-t-on le réglementer ? Certainement pas. S'il est évident qu'il faut faire preuve envers celui qui viole la loi pour défendre son existence de toute la mansuétude possible, et ne pas le considérer comme coupable de principe, il serait faux de penser que la résolution de sa situation trouverait source dans la légalisation de son état.
C'est en réglant le problème social et seulement ainsi qu'on donnera au miséreux réduit aux plus extrêmes nécessités, contraint de voler, de se prostituer, ou pire encore, pour simplement survivre, une amélioration de sa condition.
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On m'a aussi rétorqué que, et c'est vrai, il se trouve des individus qui trouvent avantage et satisfaction à se prostituer. Cet argument est plus fallacieux encore que le précédent. L'humanité est ainsi faite qu'il se trouvera toujours facilement les tendances les plus malignes soutenues sans contrainte par quelques individus.
Va-t-on prendre prétexte du désir de certains d'être asservis pour rétablir l'esclavage ? Non. Ce n'est pas au bon gré de tel ou tel qu'il faut se référer, mais bien à ce que l'intérêt général commande. Mon opposition à cet argument est la même qui me fait rejeter l'idée selon laquelle il faudrait sanctuariser le contrat plutôt que la loi.
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On a aussi souvent argué que la prostitution (pardon, "le travail du sexe") était "un métier comme un autre". C'est faux. Marchander l'usage de son corps n'est pas "un métier comme un autre". Un "métier comme un autre" marchande une force de travail, et non une disposition loisible d'un élément fondamental de l'intégrité individuelle.
Que cela soit ou non librement consenti, la marchandisation du corps, c'est-à-dire d'une partie même de la personne, s'oppose aux droits les plus fondamentaux et les plus élémentaires de la personne humaine, droits qui sont inaliénables et imprescriptibles. Pareille situation ne peut être considérée comme ordinaire.
Le sens même de la civilisation est d'empêcher, y compris quelques fois contre leur gré, les êtres humains d'être avilis et exploités. C'est pourquoi je m'oppose à toute légalisation de la prostitution.