Suspension des allocations familiales pour violences scolaires : Jean-Michel Blanquer dans les pas de Sarkozy 

par CHALOT
samedi 12 janvier 2019

En 2006, Sarkozy et le Ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, inventent "le contrat de responsabilité parentale", permettant au Président d'un Conseil Général, de demander à la CAF de suspendre les allocations familiales aux parents d'élèves, dont les enfants troublent le fonctionnement de l'école.

Un certain Jean-Michel Blanquer, était directeur adjoint du cabinet du Ministre de Robien !

En 2013, le Parlement, à majorité socialiste, avait abrogé la loi ! Aujourd’hui, Monsieur Blanquer devenu Ministre la ressort de ses archives !

Tout comme en 2006, le CNAFAL s’oppose totalement à une mesure qui est contre-productive et qui stigmatise, la plupart du temps, des familles en graves difficultés. Pour autant, pour les enfants mineurs, le CNAFAL n’ignore pas la responsabilité juridique des parents, mais aussi la responsabilité éducative de la République et notamment le devoir de prévention de la délinquance, tel que défini par Victor Hugo et d’autres !

Pour le CNAFAL, c’est la « chaîne » du signalement en amont, des difficultés de l’enfant et de son traitement qui s’est effondrée !

En 1998, le signalement des enfants en difficulté scolaire dans les collèges, y compris comportementale, était regroupé au sein d’une commission police-justice-Protection Judiciaire de la Jeunesse, services départementaux de la protection sociale et de la prévention de la délinquance.

Un suivi individualisé était mis en place, avec également la mise en place des « écoles de la 2ème chance », qui ont un bilan plutôt positif.

Aujourd’hui, la Protection Maternelle et Infantile, la prévention de la délinquance, compétences des départements, sont sinistrés, faute de moyens et de volonté politique ! Les moyens des CAF ont également été réduits. Ajoutons à cela, l’absence de mixité sociale des quartiers et la réduction des personnels de l’Education nationale. Cherchez l’erreur !

De plus, en 15 ans, la précarité des familles s’est accrue : des enfants et des jeunes mineurs, vivent en habitats précaires, surpeuplés ou à l’hôtel ; d’autres ne mangent pas à leur faim. D’autres, encore, sont livrés à eux-mêmes, faute d’éducateur de rue !

Ce qui nous est proposé aujourd’hui, c’est de traiter l’effet par la cause ! Après d’autres, le Ministre de l’Education nationale, veut‑il être un pompier pyromane ?

D’abord la prévention sociale en amont, avec visite systématique à domicile, ensuite on peut sanctionner.

 Le CNAFAL s’opposera énergiquement à cette proposition, si elle est acceptée !

 

Jean-Marie Bonnemayre,
Président du CNAFAL.
 

Jean-François Chalot,
Secrétaire général.


Lire l'article complet, et les commentaires