Témoignage d’un milicien de Wagner...

par rosemar
mercredi 15 mars 2023

"Sur le terrain, les soldats ukrainiens affrontent les miliciens de Wagner. Une équipe de Télévision a exceptionnellement pu rencontrer l'un de ces hommes, recruté dans une prison russe et capturé à Bakhmout.

C'est l'un de ses gardes qui emmène les journalistes jusqu'au prisonnier... la scène se passe dans un immeuble d'habitation, le cachot est un petit local sans fenêtre dont la porte est blindée.

Le détenu a tout juste 27 ans...

"Donc vous êtes Russe ?" interroge la journaliste...

"Oui", répond le prisonnier.

"Nous sommes tenus de respecter votre anonymat, et nous allons le faire.", dit la journaliste.

Le prisonnier n'est pas menotté, pendant l'entretien, un soldat ukrainien est présent.

Le soldat a été capturé à Bakhmout : ce jour-là, sa position est bombardée, et perdu, il saute dans une tranchée, pensant qu'elle est russe...

"Une fois dans la tranchée, à dix mètres de moi, j'ai vu les couleurs de l'Ukraine sur les uniformes des soldats, ça a été le moment le plus effrayant. Ils m'ont demandé : "Mais t'es qui toi ? t'es qui ?"

J'ai jeté mon arme, j'ai levé les mains en l'air, ils m'ont dit : "Tu veux rester vivant ? Rampe vers nous !"

Une capture trois jours seulement après son arrivée sur la ligne de front...

"Il y avait 93 hommes dans ma compagnie, sur le champ de bataille, je l'ai vu : la moitié d'entre eux sont morts."

Ce détenu a été recruté en prison : il purge une peine de dix ans pour trafic de drogue, complicité de meurtre, quand il voit arriver le chef de la milice Wagner.

"Prigojine est arrivé en hélicoptère, vous imaginez l'impression que ça fait sur des prisonniers... C'était le seul à porter un pistolet, alors que les gardes, les employés de la prison n'ont droit qu'à des bâtons", raconte-t-il.

 

Pour combattre en Ukraine, Wagner propose 100 000 roubles, soit 1 200 euros par mois. "J'en avais marre d'être en prison. J'ai signé pour six mois. Je me bats six mois, et je bénéficie d'une remise de peine. Et ils m'ont dit : 'Si Bakhmout tombe pendant votre contrat, alors vous rentrez chez vous tout de suite", ajoute-t-il. 

 

Après 21 jours d'entraînement, il a rejoint le front. 

"L équipement est correct, mais pas assez de nourriture, pas de combattants d'expérience, et pas de commandement... Pendant l'entraînement, ils essayaient de nous convaincre tout le temps : ils disaient qu'on n'était pas de la chair à canon, parce que tout le monde parlait de ça, mais dès le premier combat, j'ai bien vu, j'ai compris qu'on serait livré à nous-mêmes, ils s'en foutaient qu'on revienne ou pas, qu'on reste vivant ou pas", dit le soldat.

Il pourrait désormais être échangé contre des soldats ukrainiens.

Craint-il de retourner en Russie ?

"Il y a deux solutions : soit je finis en prison, soit ils me tuent, et pourtant, je n'ai révélé aucune information secrète. Je n'en ai pas... mais je ne pense pas rester vivant."

 

Le détenu dit être traité correctement, il devrait rejoindre dans les prochains jours un camp de prisonniers, quelque part dans ce pays qu'il a choisi de combattre..."

 

Un témoignage révélateur : des combattants recrutés dans les prisons, livrés à eux-mêmes, mal nourris, sans ordres précis...

Par ailleurs, dans des vidéos, des groupes de Russes mobilisés interpellent Vladimir Poutine. Ils se plaignent d’avoir été envoyés à l’offensive sans préparation, d’avoir été trompés sur leurs missions, ou de manquer de matériel.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2023/03/temoignage-d-un-milicien-de-wagner.html

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-rencontre-avec-un-milicien-de-wagner-capture-par-l-armee-ukrainienne_5696561.html

 


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