Tenue d’été interdite au lycée

par Fulcanelli
samedi 7 septembre 2013

C’est la rentrée … et avec elle son cortège de bêtises comme seule peut en véhiculer l’Éducation Nationale.

Bêtises ! Caricature même, et abus d’autorité de petits chefs d’établissement en mal de reconnaissance ou soucieux de plaire à leurs enseignants.

Dire que l’École n’est plus en phase avec la réalité du monde moderne est un constat récurent. La présenter comme le dernier ilot d’autorité de socialisation, objectifs qui entrent dans sa mission, je le reconnais, dans des quartiers pas toujours faciles, est une mauvaise approche de sa relation avec les enfants et les ados.             

L’École, c’est avant tout la négation de l’individu en tant qu’Être, accompagnée d’une volonté effrénée de nivellement des personnalités. Surtout les plus fortes, et bien sûr, on nivelle rarement par le haut.

Les exemples ne manquent pas

Le refus d’accéder à leur établissement pour cause de tenues jugées inappropriées en est un des derniers exemples en date. Cette semaine, des lycéens se rendant au lycée polyvalent Blaise-Pascal de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) se sont vu interdire l’entrée à cause de leur tenue jugée « inappropriée » ; short pour les filles et bermuda pour les garçons alors que la météo prévoyait 34°.

Ou encore, la cinquantaine d’élèves qui n’ont pas été autorisés à pénétrer, mercredi matin, dans le lycée professionnel Paul-Valéry à Menton (Alpes-Maritimes) parce qu’ils été vêtus de jeans et de baskets. Le proviseur adjoint, loin de se poser la question de la justesse de l’indignation des parents et des élèves, pense que les lycéens finiront par « rentrer dans le moule ». 

Dictature de la pensée unique et médiocre, d’un autoritarisme d’un autre âge

Le primaire, lui aussi, est victime de tels abus d’autorité

Le port de la casquette est prohibé dans bons nombres d’établissements. Il ne s’agit pas là d’une mesure hygiéniste mais d’un préjugé sur la connotation banlieue liée à la tenue vestimentaire qui conduit à l’assimilation casquette = caillera. Ces apriori ne peuvent qu’être entretenus par ces postures.

C’est le cas à l’école primaire des Grésillions de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où, malgré l’ensoleillement de la semaine de rentrée, la directrice interdit le port de la casquette alors que ne sont plus à démontrer les risques d’exposition au soleil.

Cet établissement, à la pointe de l’intelligence, va même jusqu’à autoriser les cartables à roulettes … à condition qu’ils soient portés sur le dos des élèves, dont certain ne font même pas le double du poids de leur cartable, car les roulettes « ça fait du bruit » déclare la directrice.

Tout le monde a vécu ou s’est vu rapporter de telles décisions arbitraires, ineptes et inefficaces. La colère des parents, tout comme la révolte des élèves, conduisent à la déconsidération des acteurs de L’École Publique. Même si je déplore cette situation, je ne peux que constater qu’ils l’ont bien cherché.

Des enseignants mal à l'aise avec les "jeunes"

S’entendre dire qu’on ne peut autoriser des tenues qui peuvent s'avérer négligées dans un environnement éducatif démontre à quel point les enseignants sont à l'avant-garde de la réaction et du conservatisme. Je ne crois qu’ils le soient idéologiquement, sauf quelques uns peut-être. Non, ils le sont par confort et conformisme. Quand les enseignants deviendront-ils des éducateurs ? J’en connais et je peux vous garantir que les enseignants qui ont fait ce pas en sont sortis grandis et mieux considérés.

Il faut remettre l’École au cœur de la société et lui permettre de s’ouvrir et de se réformer. Augmenter la participation des parents et des entreprises dans le parcours pédagogique. Y associer le monde associatif et refondre les contenus et les rythmes. Il faut sortir l’École de son enfermement et son rigorisme éducatif.

La médecine a fait son « coming out » en commençant à reconnaitre le patient comme autre chose qu’une mécanique à réparer, l’École devrait sérieusement penser à faire le sien en reconnaissant l’élève comme « un individu ».


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