Tout faire pour rendre impopulaires les grèvistes
par Christian
samedi 9 octobre 2010


Mais à quoi donc servent les Parlements en France depuis 2007. Les deux chambres ont normalement mission de proposer et/ou amender les lois avant de les adopter par vote. Or, depuis la Présidence de Nicolas SARKOZY, on voit bien que les lois et leurs amendements viennent directement de l’Elysée et sont le fruit de la réflexion orientée des conseillers spéciaux du Président.
Inquiet par la menace de grèves illimitées qui se dessinent, Nicolas SARKOZY, met la pression pour que le Sénat adopte avant le 12 octobre les articles de la réforme des retraites relatifs aux bornes d’âges 62 ans avec décote, 67 ans à taux plein.
C’est donc en tordant le bras aux sénateurs que Nicolas SARKOZY entend faire voter ces articles, principal objet du désaccord avec les organisation syndicale et plus largement une majorité de Francai(se)s. S’il y parvient, le mouvement social deviendrait de facto impopulaire, puisqu’il suffira que le gouvernement argumente que les grèves ne servent plus à rien puisque la loi, au moins en ce qui concerne le chapitre de l’âge légal, est adoptée.
Ce qui au demeurant est faux, car même si le projet de réforme est adopté par le Sénat, il lui faudra encore passer en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale en des termes identiques au dernier mot du Sénat. Pour être appliquée, la loi devra ensuite être promulguée par décret au journal officiel et ne pourra être appliquée que 1 jour franc après sa publication à Paris et un jour franc après la réception en préfecture du dit journal officiel
SARKOZY espère créer et instrumentaliser l’impopularité du mouvement social. Il ne faut donc pas se laisser berner par un discours qui viserait à ruiner la légitimité du mouvement social au motif que les choses sont immuables. Pas plus qu’il ne faudra accepter que le gouvernement n’exerce l’odieux chantage de la responsabilité des grévistes sur l’économie du pays. Lire ici.
Je voudrais conclure ce billet en remerciant, au nom de tous ceux qui ne pourront pour de légitimes raisons faire grève, ceux qui s’engageront dans cette dure épreuve pour le bien du plus grand nombre
Les Français vont enfin pouvoir relever la tête.