Tout le monde est gaulliste... mais seulement le « 18 juin » !

par Valentin Lagorio
samedi 20 juin 2020

Tout le monde est gaulliste...mais seulement le « 18 juin » !

 

Jeudi 18 juin, nombre de Français ont salué la mémoire de cette figure tutélaire qu’est le Général Charles de Gaulle, l’Homme qui incarna la résistance, qui incarna la France, cette France qui ne se soumet pas, qui ne rompt pas !

La mémoire du chef de la France Libre, du Libérateur, l’Homme de Bayeux, du 4 septembre 1958, le fondateur de la Cinquième République, l’Homme du Québec Libre, de Phnom Penh, du 30 mai 1968, du 27 avril 1969, appartient à tout le monde ! Comme le disait Nathalie de Gaulle, arrière petite fille du Général Charles de Gaulle, ce dernier appartient au « domaine public ».

 

Nombre de personnalités politiques, publiques, ont également rendu hommage à « l’Homme du 18 juin » (le Général n’aimait pas être réduit à cette date !) et c’est bien là que le bât blesse.

 

Je n’ai pas la prétention d’avoir la science infuse, ni de décerner des brevets de gaullisme. En revanche, lorsque des personnalités publiques travestissent, salissent la mémoire du Général de Gaulle et son héritage politique, je me dois d’intervenir.

 

Saluer, commémorer l’anniversaire des 80 ans de l’Appel du 18 juin 1940 est respectable, tout à fait normal. En revanche, vouloir s’accaparer le Général de Gaulle et crier partout « je suis gaulliste » ne vous le fait pas devenir.

 

En effet, lorsque la droite française, qui n’est plus tellement ce qu’elle est puisque elle a perdu sa dimension nationale (souverainisme), reprend à son compte la silhouette du Général de Gaulle, il y a de quoi tiquer.

Car depuis la création du Rassemblement pour la République en 1976 avec ceux qui ont trahi Jacques Chaban-Delmas deux ans plus tôt (Pierre Juillet, Marie-France Garaud, Jacques Chirac), la droite n’a de cesse avancer à contre courant du gaullisme, négligeant les idées d’indépendance, de souveraineté. La création de l’UMP a été le dynamitage final du gaullisme à droite, Les Républicains étant la continuité.

La gauche n’est pas mieux lotie, elle a contribué à la destruction des acquis sociaux du Conseil National de la Résistance.

La droite, comme la gauche (qui a perdu son côté social), ont détruit les fondements de l’Esprit du 18 juin, ont démantelé notre souveraineté et notre dignité à la fois populaire, nationale, même internationale !

 

Inutile de s’attarder sur le Rassemblement National (héritier d’une extrême-droite anti gaulliste) et La France Insoumise qui n’ont absolument rien de gaulliste, le premier n’a cessé de cracher son venin sur le Général au sujet de l’Algérie, a fait volte-face sur une sortie éventuelle de la France de l’Union européenne, quand l’autre ne jure que par une sixième République qui nous replongerait dans les airs moribonds de la quatrième République.

 

Encore moins sur le cas du Président de la République qui a une croyance folle dans l’idée que l’économie (néolibérale de surcroît !) doit tout diriger, qui s’assoit sur la réalité nationale en voulant davantage de « souveraineté européenne ». Mais l’Europe n’étant qu’un agrégat de Nations, il ne peut y avoir, par conséquent, de souveraineté dite européenne. Un Président qui fait de la France une « start-up nation ».

 

Décidément, les impostures se trouvent partout ! Malheureusement pour eux, les principes, autant que les mots, ont une valeur, une éthique, une morale ! Car se servir de l’image de de Gaulle à des fins clientélistes est abject, surtout quand on ne sait pas définir le gaullisme en le classant dans un camp bien précis.

 

Car, le gaullisme est un état d’esprit, un état d’action, celui de résister contre un système, une philosophie, une éthique, une morale. Vos trois piliers ne sont pas forcément ceux du gaullisme authentique.

Le gaullisme repose sur quatre piliers :

L’indépendance nationale et la souveraineté populaire.

Le rassemblement des Français, pour la France.

Les deux axes fondamentaux suivants prouvent à bien des égards que bon nombre de personnalités politiques ne connaissent rien au gaullisme.

La défense et le respect des Institutions de la Vème République, c’est-à-dire un État fort et dirigé où les citoyens prennent part activement à la vie politique du pays.

La troisième voie sociale, celle de la Participation, le combat pour une justice fiscale et sociale.

Gaullistes ? Ils le sont tous, mais seulement quand ça les arrange. Ils sont dans un gaullisme de commémoration, ils n’ont pas de « permanence gaulliste », d’essence gaulliste.

 

Ce sont un peu des gaullistes sélectifs en somme, ils prennent ce qui les intéressent.

 

Or, « commémorer le gaullisme » ne suffit pas à être gaulliste, faire du gaullisme politique tout en gardant une certaine définition du gaullisme (celle écrite plus haut) est la meilleure façon d’aller au bout de ses convictions !

 

Devant l’abaissement de l’État, la déliquescence de notre société, devant un pouvoir qui capitule devant des « foules minoritaires » qui éructent leur haine anti-France, devant la nouvelle hégémonie ; économique et politique ; de l’Allemagne en Europe, c’est bien l’Esprit de résistance qui doit nous guider et nous rassembler.

 

Valentin Lagorio, secrétaire général adjoint à l’Union du Peuple Français.


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