Trump, ce redoutable simpliste

par JosephActu
mardi 19 septembre 2017

Souvent critiqué voire sous-estimé par d’influents milieux, l’homme fort des Etats-Unis incarne un style décontracté ancré dans sa méthode présidentielle et qu’il ne cesse de mettre en avant dès que l’occasion se présente. L’un des derniers exemples en date, l’attentat à la bombe du métro de Londres, à l’issue duquel Donald Trump a qualifié les assaillants de « terroristes ratés » qui étaient connus des services de police… britanniques. Dans une salve de tweets, le président américain a appelé à se montrer « proactifs et méchants » face à ce phénomène.

On l’associe aux termes de « honte », « ridicule » et on le qualifie de « sale type », mais il n’en a que faire. Porté au pouvoir par une majorité d’électeurs américains en 2016, le locataire de la Maison-Blanche a clairement pris ses aises en installant à la tête de l’Etat sa façon de faire. Ce style, Trump l’avait depuis le début de sa campagne pour la primaire des républicains et sans doute depuis bien plus longtemps encore…

Une chose est sûre, si cette méthode n’a rien de semblable avec celle qu’ont connu les Etats-Unis lors des présidences précédentes où les chefs d’Etat tentaient au maximum de lisser leurs propos, de ménager les sphères influentes du système social, ou encore de sourire tant bien que mal lorsqu’ils rencontraient un dirigeant avec lequel les relations diplomatiques n’étaient pas au beau fixe. Ceux qui souhaitent reprocher au maître actuel des Etats-Unis d’Amérique d’être un acteur de cinéma qui se comporte différemment selon qu’il soit en public ou dans sa vie privée ont de quoi hésiter, car peut être seraient-ils alors contraints de dégager ce même défaut de l’esprit des ex-présidents. Surtout que l’on pourrait douter d’une telle affirmation. En effet, ce Trump qui n’accorde que peu d’attention à la polémique, qui se donne à cœur joie de récidiver après avoir fâché un allié de longue date de l’Amérique, pourquoi cacherait-il sa pensée ? L’épisode des suprématistes blancs dont le président a à un moment refusé de condamner les actions, provoquant un tollé dans son propre parti et au-delà des frontières américaines, n’est-il pas un exemple parmi des dizaines que l’ex-magnat de l’immobilier laisse percevoir la véritable idéologie à laquelle il aspire ?

Tout compte fait, cette expression de rage qui apparaît sur son visage chaque fois qu’il annonce un danger ou lance une accusation est ce qui lui permet de faire refléter l’image d’un homme réfléchi et incorruptible qui place sa nation au-dessus de tout. C’est peut être même cette expression qui offre une certaine crédibilité aux projets qu’il porte. Car si sa cote de popularité se situe aux alentours de 38,5%, ce niveau est loin d’être la catastrophe annoncée, ce niveau était proche de celui de nombreux hommes politiques français qui ne sont pas présidents… D’ailleurs, son discours lui-même montre à quel point le chef de l’Etat américain ne cherche pas à soigner ses propos. Après la bombe artisanale qui a explosé dans une rame de métro de Londres, il a déclaré qu’il fallait être « méchants » avec les terroristes. Méchants ! Si ce mot est avant tout celui qu’utiliserait un enfant, il a le mérite d’illustrer la volonté ultra-répressive du président à l’égard de ceux qui oseraient flirter avec le terrorisme. Après tout, pourquoi utiliser des termes techniques si celui-ci suffit à éclairer le citoyen sur la politique à mener…

Outre ce simplisme littéraire, le président apparaît comme un protecteur du peuple. Ce pays qui a connu la guerre, les armes, le courage, le succès, pourrait-il avoir à sa tête un capitaine qui donnerait l’impression de vouloir quitter le navire ou de déshonorer son équipage par une prétendue lâcheté ? Face à la Corée du Nord, Donald Trump a donné le ton en défendant une philosophie qui consiste à dire : ‘’vous avez découvert le missile nucléaire, mais, nous, on en a des milliers. Alors que craindre de vous ?’’ Quelle autre réponse un protecteur des Etats-Unis et de son peuple pouvait-il apporter pour illustrer sa vaillance ? Barack Obama prônait une politique d’apaisement avec ceux qui n’étaient pas en bons termes avec les Etats-Unis. Certains, proches du milieu influent des conservateurs, et même parfois des démocrates, ont ainsi compris la faute que pouvait revêtir une telle tactique car elle pouvait apparaître comme affaiblissant la main de fer américaine. Une ligne rouge pour un Américain !

Si le comportement du président Trump est loin de faire l’unanimité, il continue néanmoins de susciter la curiosité de ceux qui, habitués à des présidences qui se ressemblent toutes, recherchaient une manière différente de gouverner. Ce n’est pas pour rien que cet homme, d’abord inconnu de la sphère politique, a réussi en un peu plus d’un an à écraser ses adversaires à la primaire des républicains, puis à conquérir la Maison-Blanche où il a pris ses fonctions en janvier 2017, après avoir prêté serment…


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