Trump/Juncker : c’est moi le gros, toi le petit !

par Clark Kent
vendredi 27 juillet 2018

Dans un monde où les institutions supranationales monopolisent le business, que reste-t-il aux états-nations pour garder le moindre contrôle de leurs économies et de leurs structures politico-administratives ?

Le mercredi 25 juillet, le président des Etats-Unis a accueilli le président de la Commission européenne à la Maison Blanche, et on peut difficilement imaginer un couple moins bien assorti :

Le vieux continent et l’ancien, ou bien deux vieux incontinents ?

La raison du voyage de Juncker était, parait-il, d’éviter la guerre commerciale que Trump avait déclarée avec ses nouveaux tarifs sur le fer, l'acier et l'aluminium, l'UE en général, et l'Allemagne en particulier, craignant l'impact probable sur les exportations de voitures.

Sa mission semblait donc urgente, et après deux heures de tête-à-tête, les deux compères annonçaient qu'un accord avait été conclu : « une nouvelle phase dans la relation entre les Etats-Unis et l'Union européenne, une phase d'amitié étroite, de relations commerciales fortes". Le lion venait d’accorder au représentant des souris le droit de lui acheter le fromage.

Le but de l'accord consiste en une promesse de l'UE d'acheter plus de fèves de soja et de gaz de schiste aux États-Unis en contrepartie d’un gel de nouvelles taxations par les États-Unis sur les voitures européennes. Cela n’empêchera pas une guerre commerciale, mais les places financières ont sabré le champagne : le gigantesque marché du gaz passe sous le nez de Poutine contre un plat de lentilles.

Oliver Trump n'aime pas perdre son temps avec des finesses. Et Stan Juncker est arrivé avec une feuille de route bien précise rédigée par VAG-BMW-Mercedes : "J'avais l’intention aujourd'hui, de conclure un marché, et nous avons conclu un marché." Marché peut-être, mais marché de dupes, et comme toujours, les dupes sont les citoyens des nations européennes qui paieront cher un mauvais produit fourni par des compagnies privées américaines pour préserver les intérêts de groupes transnationaux d’origine européenne.

Cet accord a été conclu au nom des populations de l’Europe par le représentant d’une institution qui a été incapable de sécuriser ses frontières, connait des tensions à propos des dumpings sociaux et commerciaux internes, a provoqué la résurgence d’idéologies nationalistes dont les tribuns ont accédé à des fonctions gouvernementales, dont tous les membres n'ont pas rejoint la monnaie commune et qui a contribué fortement a accentuer les clivages sociaux (richesses) et sociétaux (cultures).

Pourtant, si l’UE était une fédération, comme le sont les Etats-Unis, ses représentants auraient le même poids que leurs concurrents, car les deux unités géographiques représentent des forces économiques équivalentes. Or, non seulement l’U.E. n’est pas une fédération, mais elle esrt de courroie pour maintenir la dépendance des pays membres de l’union à l’oncle Sam à travers l’OTAN, l’OMC, le FMI , etc… et lui a même fourni de nouveaux affiliés en agglutinant d’anciennes « démocraties populaires ».

Avant que les oppositions politiques, économiques et sociales ne finissent par la désintégrer, l'UE tente de faire croire qu’elle traite sur un pied d'égalité avec America First USA en appliquant la vieille recette du pâté d’alouette ; moitié-moitié, un cheval, une alouette.

Dans un monde où de puissants groupes commerciaux, industriels et financiers transnationaux peuvent manipuler des chargés de mission non élus en concluant des contrats léonins, que reste-t-il comme marge de manœuvre pour les pays industrialisés de taille moyenne avec une économie de taille moyenne dont le petit monarque prétend assumer le contrôle ? 

 


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