Tuerie de Toulouse et le piège de la récupération
par Imhotep
mardi 20 mars 2012
Une telle barbarie ne laisse quiconque indifférent. Que cela se passe en période électorale donne un écho particulier à l'horreur. Il est alors difficile de juger quelle sera la bonne attitude, la nôtre, celle des candidats. Lorsque je parle de bonne attitude j'entends par là celle qui est juste et non celle qui communique bien ou qui est jugée comme pertinente. Nous nous trouvons dans la double situation d'être nous-mêmes sous le choc tout en voulant consciemment ou non, porter un jugement sur l'attitude de ceux qui se présentent à cette élection présidentielle.
Ce court texte a pour objet de lancer un débat, de poser quelques questions d'y apporter des réponses partielles et non certaines.
En fait, il semble qu'il y ait deux questions principales.
La première serait de se demander de quelle façon publique se doit de réagir un(e) candidat(e) lorsqu'une pareille tuerie a lieu. Il y a bien sûr la stupeur, l'incompréhension, l'indignation, le recueillement, la tristesse, la solidarité. Ce sont des sentiments. Il y a des actes.
Fallait-il aller à Toulouse sachant qu'un candidat porte sur ses épaules une lourde responsabilité tout autant qu'il ne représente pas que lui-même mais tous ceux qui croient en lui, il devient une parole multiple, un symbole, le représentant de tous ceux qui veulent au travers de lui prouver leur solidarité avec les familles, les proches des victimes ?
Fallait-il suspendre la campagne ? Un jour (ce jour) ? Deux jours ?
Fallait-il annuler un meeting ou au contraire le conserver pour y aller, non faire un meeting politique, mais pour respecter ceux qui s'étaient déplacés et qui n'étaient la cause de rien pour, pendant cette réunion, exprimer sa tristesse, sa solidarité, sa peur, sa colère, pour former un groupe entier qui envoie le même message de compassion et tenter de réfléchir à ce qui s'est passé ?
La seconde tient du fait de cet acte qui suit un autre acte, une autre tuerie à Montauban suivant une première à Toulouse même. Une telle barbarie ne peut venir que d'un fou de haine. Tuer un enfant de quelques années n'a aucune explication humaine si ce n'est une violence profonde et inextinguible. De là devons-nous nous poser la question de savoir si ces trois tueries ne relèvent que de la maladie mentale, ou d'une haine ordinaire poussée à son paroxysme ?
Est-ce l'ambiance générale qui pousse à de telles atrocités ou bien est-ce indépendant de tout contexte ?
Y a-t-il des catalyseurs dont la responsabilité est politique ou n'est-ce une manière de voir que politicienne de le supposer ?
Est-ce indécent d'en parler, ne faut-il pas attendre que les élections soient passées ou au contraire le faire car c'est un sujet de société qu'il faut aborder ?
Si vous avez des réponses, d'autres questions elles seront les bienvenues. Je me sens un peu égaré.
Vignette Wikipédia