Turquie : les Relations futures avec l’OTAN
par Dr. salem alketbi
vendredi 9 février 2018
La Turquie quittera-t-elle l'OTAN ? C'est une question importante après l'intensification de la discorde entre la Turquie et l'OTAN, en particulier les États-Unis.
L'opération de la Branche d'Olive, opération turque contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, n'était pas la raison principale derrière les relations tendues entre la Turquie et l'OTAN. L'opération marque un tournant dans les relations entre Ankara et Washington. De toute évidence, la Turquie est maintenant un ami proche de la Russie, la menace traditionnelle des États de l'OTAN.
Le différend turco-américain est susceptible de passer d'un conflit politique à un conflit militaire. Les forces de la Turquie et des États-Unis sont sur le point d’un affrontement à Manbij, en Syrie. L'administration Trump est consciente des conséquences du défi turc pour le rôle des États-Unis en Syrie.
Il y a d'autres questions non moins importantes que la question kurde dans les relations turco-américaines. Les deux parties sont préoccupées par l'avenir de la Syrie et les rôles russe et iranien dans la région.
Le différend intensifié entre Washington et Ankara a commencé avec l'annonce des États-Unis de former une troupe de 30 000 combattants contre le régime d'Al-Assad. La Turquie était attentive à la menace de créer une telle force et a mené une guerre dans le nord de la Syrie.
La France a rejeté l'idée turque d'envahir la Syrie.
Les signes de retrait de la Turquie de l'OTAN se répercutent maintenant dans les médias turcs. De nombreux observateurs turcs constatent que les alliances stratégiques ne permettent plus à Ankara de rester au sein de l'OTAN.
Le signal fort de la Turquie sur l'avenir des relations avec l'OTAN a été émis par l'accord des missiles S 400 russes. Comment la deuxième force de l'OTAN peut-elle obtenir des armes de la Russie ?
Il y a eu une coopération croissante entre la Russie et la Turquie ces dernières années. Les deux parties ont des intérêts communs, peut-être plus que les intérêts de la Turquie avec l'OTAN. Ankara a été claqué plus d'une fois par l'OTAN. La demande d'adhésion de la Turquie à l'UE a été refusée. L'image du fondateur moderne de la Turquie Mustafa Kemal Ataturk et le nom du président Recep Tayyip Erdogan ont été mis sur des plaques de cibles lors des exercices militaires de l'OTAN en Norvège.
Le terme insulte a été utilisé par les politiciens turcs dans leur réponse aux déclarations des dirigeants de l'OTAN. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a estimé que les déclarations récentes du président français Emmanuel Macron sur l'opération Branche d’Olive étaient une insulte. Macron a averti la Turquie que ses opérations contre les militants kurdes ne devraient pas être une excuse pour envahir la Syrie.
Ces remarques ont suivi la proposition de Macron pour que la Turquie coopère avec l'UE au lieu de rejoindre l’Union Européenne.
La proposition française a suivi une réunion entre Macron et Erdogan. Macron a tenté d'atténuer les implications de la proposition. Le président français a déclaré que le but de sa proposition était de maintenir les liens de la Turquie avec l'UE et de faire en sorte que son avenir repose sur la coopération avec l'UE. Cependant, le message était clair : il n'y a pas de place pour Ankara dans l'UE.
Le rejet par Macron de la demande d'adhésion de la Turquie à l'UE n'était pas une insulte. Le président Erdogan a montré une position inappropriée d'un pays revendiquant le pouvoir ou le prestige. « Nous ne pouvons pas continuellement demander à l'UE, ‘s'il vous plaît prenez-nous, aussi’ maintenant », a déclaré Erdogan.
La Turquie a reçu une série d'insultes successives de la part de l'OTAN et de ses partenaires européens. Il y a eu une crise de confiance croissante entre la Turquie et l'OTAN ces dernières années. L'Allemagne a retiré ses forces de la base d'Incirlik en Turquie. En fait, l'avenir de la Turquie au sein de l'OTAN est discutable.
Il est difficile de prédire la possibilité du retrait de la Turquie. Ce n'est pas si facile. Mais cela reste également problématique pour les pays européens, notamment compte tenu de l'incertitude quant à l'engagement de Trump à défendre ses partenaires de l'OTAN en Europe.
Ce n'est pas si facile. Les relations économiques et stratégiques font qu'il est difficile pour la Turquie d'être un ennemi de l'OTAN.