Ukraine : Ça sent le Gaz de SHIT !

par Abdelkarim Chankou
samedi 26 février 2022

L’Amérique ne peut prospérer et garder son niveau et mode de vie que si l’Europe demeure un espace économique et financier de consommation, dépourvu de toute union politique ou militaire. L’Europe de défense, l’intégration politique sont des mots qui sonnent faux dans les grandes oreilles des Etats-Unis.

L'Ukraine apparaît comme le dernier rempart face à l'expansion de l'OTAN à l'est. @TV5MONDE.

 

Malgré ses apparences de méchant sheriff, Zelensky est en réalité un gentil cow-boy qui veille sur le bien-être des vaches de Big Brother qui l’a mis là. Devinez qui. Ce « qui » lui dicte sa conduite. Donc il ne peut négocier avec Poutine pour mettre fin aux hostilités. Big Brother qui sait que l’ordre mondial, né au lendemain de la 2e grande guerre, qui lui permettait depuis bientôt 8 décennies de tenir en laisse l’Europe occidentale et une partie de l’ex-bloc soviétique, est en mort clinique depuis Maastricht qui a marqué un début timide d’émancipation européenne. Donc il faudra un nouvel mordre mondial pour que l’Amérique continue à tenir la vieille Europe sous sa patte. C’est vital. L’Amérique ne peut prospérer et garder son niveau et mode de vie que si l’Europe demeure un espace économique et financier de consommation, dépourvu de toute union politique ou militaire. L’Europe de défense, l’intégration politique sont des mots qui sonnent faux dans les grandes oreilles des Etats-Unis. On ne se débarrasse pas comme ça de son bodyguard et de son avocat après 80 ans de service.

La crise russo-ukrainienne est du pain bénit pour l’Amérique dont le maintien de l’Europe dans son giron a toujours fait l’unanimité entre démocrates et républicains exceptées les gesticulations sans lendemain de l’ex-président Donald Trump. Cette crise arrive à point nommé. Elle intervient juste après le début de sortie de la crise sanitaire du Coronavirus qui a fragilisé les forces d’opposition au tout libéralisme dans le monde, et surtout après le départ de la chancelière allemande Angela Merkel et l’échec de son parti aux dernières élections générales, ce qui a ouvert une brèche dans le front européen dépendant du gaz russe.

Ces conditions réunies, il a donc suffit d’une petite étincelle pour allumer un Vladimir Poutine déjà gonflé à bloc comme une bonbonne de butane par les innombrables et interminables sanctions que ne cessent de lui infliger l’Occident sous la conduite de Washington. La flammèche c’est de pousser Volodymyr Zelensky et son gouvernement à demander l’intégration de son pays au sein de l’OTAN. La tuile ! Déjà que la Russie est entourée de pays membres de l’OTAN comme la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie à l’Ouest en plus de pays comme la Pologne via la frontière biélorusse, ajouter un vaste pays comme l’Ukraine à son flanc sud est tout sauf un geste amical. C’est cette stratégie américaine d’étranglement progressif de la Russie que Vladimir Poutine rejette en anticipant, sous prétexte de dénazifier l’Ukraine, l’envoi de ses troupes pour prendre Kiev et d’y installer un gouvernement proche de Moscou ou au moins neutre, c’est-à-dire autonome vis-à-vis de Washington et sa suite européenne. Un pouvoir ukrainien qui refusera de rejoindre l’OTAN. Le choix pour le patron du Kremlin s’avère dès lors simple : avorter le projet américain et risquer de lourdes conséquences économiques ou bien laisser faire et risquer son avenir politique voire sa propre vie.

http://chankou.over-blog.com/2022/02/ukraine-ca-sent-le-gaz-de-shit.html


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