Ukraine : combien valent la Crimée et le Donbass ?
par Aimé FAY
mardi 20 février 2024
En 2014, la Russie gouvernée par Poutine, la même Russie qui a reconnu l’indépendance de l’Ukraine en 1991, envahit le territoire ukrainien de la Crimée, puis l’annexe, au mépris de la propre signature russe et du droit international.
Suite à cette nouvelle prédation - après celles, en 2008, de l’Abkhazie et de l’Ossétie, deux provinces de la Géorgie - l’Occident organise quelques réunions, mais reste finalement au pied du mur, tellement l’arsenal nucléaire russe lui fait peur. L’Occident s’est-il soudainement rappelé qu’avec un nucléaire moins important, le russe Khrouchtchev, alors président de l’URSS, avait ordonné, lors de la crise de Cuba en 1962, le lancement d’une torpille nucléaire contre la flotte des États-Unis basée en Floride. Le commandant du navire de guerre russe, Vassili Arkhipov, chargé d’appuyer sur le bouton "start" de la torpille nucléaire, refusa d’exécuter l’ordre. La 3ème guerre mondiale fut évitée ! Et… contre toute attente, le valeureux commandant Vassili Arkhipov ne fut ni exécuté, ni mystérieusement empoisonné – il est vrai qu’à cette date Poutine n’avait que 9 ans - ni même envoyé au goulag avec toute sa famille. C’était un Russe d’une autre époque !
Le 24 février 2022, Poutine déclenche son Opération spéciale. Opération grâce à laquelle la Russie devait, en 3 jours seulement, réduire au silence Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky, le président de l’Ukraine, et prendre possession de la totalité du pays. Puis intégrer l’Ukraine dans la Fédération de Russie.
Finalement, pour Poutine, ces 3 jours sont devenus un calvaire interminable, qui se poursuit depuis presque 730 jours. Les combats continuent, et l’armée russe, soutenue par ses nouveaux alliés : l’Iran pour les drones et la Corée du Nord pour les munitions, n’a jamais pu démontrer sa capacité à battre, de manière conventionnelle, la petite armée ukrainienne… soutenue par l’Occident. On remarquera, ici, la qualité des nouveaux alliés de Poutine. Deux pays dirigés par des dictateurs parmi les plus sanguinaires de la planète !
Aujourd’hui :
- L’armée russe occupe quelque 21% du territoire de l’Ukraine ;
- La ligne de front est figée, malgré 2 ou 3 km² gagnés récemment par Poutine.
- D’après les experts : aucune des deux armées ne semble pouvoir l’emporter ;
- Le maître du Kremlin dit être ouvert à la négociation. Le Président ukrainien aussi. Mais le premier veut garder les territoires qu’il a volés à l’Ukraine, alors que le second désire que le prédateur russe se retire totalement de son pays, comme le droit international l’exige.
Alors, sachant que :
1° l’orgueil de Poutine, l’empêchera de perdre cette guerre, et qu’il ne rendra jamais le Donbass ni la Crimée.
2° l’individu du Kremlin, lasser de ne pas gagner peut à tout moment suivre l’exemple nucléaire de Khrouchtchev en 1962.
3° par ailleurs, l’Occident ne permettra jamais à l’Ukraine de perdre cette guerre, car « l’appétit venant en mangeant » le nouveau dictateur de Russie, alors vainqueur, voudra poursuivre son impérialisme prédateur vers : les Pays baltes, la Finlande, la Pologne et la Moldavie, notamment. Rappelons-nous que l’une des causes de la 2ème guerre mondiale fut la faiblesse de l’Occident qui a permis à Hitler d’annexer plusieurs territoires avant d’envahir la partie Ouest de Pologne, le 1er septembre 1939 - Pour mémoire, 15 jours après Hitler, son allié Staline (hé oui, la Russie a été l’amie de l’Allemagne nazie, de 39 à 41) a envahi à son tour la partie Est de la Pologne, comme l’avait prévu le pacte germano-soviétique du 23 aout 1939.
4° une partie importante du Donbass et de la Crimée est russophone, et que les récentes élections - mêmes bidonnées - organisées par Poutine dans ces 2 régions, ont montré qu’une large majorité de la population voulait être rattachée à la Russie.
Face à ce constat, la SOLUTION ne serait-elle pas de vendre à la Fédération de Russie le Donbass et la Crimée !
Une telle démarche ne serait pas nouvelle dans l’histoire. En 1867, la Russie a vendu l’Alaska aux États-Unis. En 1803, la France a vendu la Louisiane aux États-Unis.
Alors, une fois la méthodologie arrêtée en termes d’opportunité, de faisabilité et de réalisation, il conviendra, simultanément :
1° d'organiser, sous l’égide d’une équipe de l’ONU dirigée par un non-occidental, par exemple par un Chinois, un référendum dans le Donbass et la Crimée avec la question suivante : Voulez-vous que votre région devienne Russe ?
2° de faire estimer, par l’Ukraine et la Fédération de Russie, le prix de vente du Donbass et de la Crimée. En cas de désaccord, s’en remettre à un cabinet international qui aura l’agrément des parties, mais aussi de la Chine, de l’Inde et de l’ONU.
3° de faire signer par la Fédération de Russie un acte par lequel elle reconnait que l’Ukraine est un pays totalement souverain dans ses nouvelles frontières, terrestres comme cybers, et, totalement libre de ses futurs choix… sauf bien sûr celui d’attaquer la Fédération de Russie.
Cette solution, bien que très injuste pour l’Ukraine qui perdra quelque 21% de sa superficie et de sa création de richesse (approximation en termes de PIB), nous semble aujourd’hui la seule pouvant mettre un terme à la guerre scandaleuse de prédation menée par Poutine, au nom de la Russie, contre son voisin ukrainien.
Une chose est certaine : si la Russie n’avait pas eu l’arme nucléaire, jamais son dictateur ne serait allé aussi loin !
De fait, une fois la paix signée, la communauté internationale devra en tirer les leçons, comme elle a su le faire en octobre 1945 en établissant la Charte des Nations unies.
L’ONU devra être réformée, ainsi que le Conseil de sécurité.
Si rien n’est changé, qui empêchera un pays, même minuscule comme la Corée du Nord, disposant de l’arme nucléaire, de faire « une 2022-Poutine », contre n’importe quel autre pays ne disposant pas d'armes de dissuasion ?
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