UMP, à la recherche des adhérents perdus

par Frednetick
vendredi 15 décembre 2006

Ce pourrait être le titre du prochain Spielberg, mais ce n’est que le feuilleton que vient de lancer ce matin Le Canard enchaîné.

L’UMP aurait égaré près de 175 000 adhérents.

Comme toujours dans les domaines sensibles, la prudence est de mise, suivez donc le guide en faisant attention de ne pas écraser les oeufs.

Publiée dans Le Canard enchaîné de ce matin (14 décembre), le récit d’une intrusion dans le système informatique de l’UMP nous révèle que le fichier des adhérents du premier parti de France ne contiendrait que 125 953 noms, bien loin des 300 000 fièrement revendiqués par la majorité en place.

Bien que pouvant paraître anecdotique, cette "information" est cependant révélatrice d’un état de fait inquiétant. La course au "toujours plus", transposition politique du jeu adolescent de celui qui a la plus longue, ne jette-t-elle pas le discrédit sur ceux qui, depuis le 21 avril 2001, tentent de nous convaincre que l’action publique doit être transparente et participative ?

Combien de fois a t-on entendu Nicolas Sarkozy mettre en avant ces 300 000 adhérents pour "prouver" la vitalité du projet qu’il propose aux Français ?


Que restera-t-il de cet engouement pour la chose politique, s’il s’avère que 175 000 militants sont des fantômes ?

Le lecteur averti ne manquera pas de faire le rapprochement avec les affaires judiciaires qui, après moult détours dans le labyrinthe de la Justice, ont finalement fait le jour sur les électeurs fantômes des arrondissements parisiens.
L’on croyait ce temps révolu, il n’en est rien.

Pour faire bonne mesure, le PS, visité lui aussi, aurait rajouté une bonne dizaine de milliers de militants dans la balance, histoire d’atteindre, en décembre 2005, le chiffre rond de 150 000 adhérents.

A l’heure où la majorité des Français déclare n’avoir qu’une confiance limitée dans ses dirigeants politiques, votant aux extrêmes pour signifier leur méfiance, cette information pourrait se révéler au mieux inquiétante, au pire désastreuse.

Un motif de satisfaction toutefois : l’UMP a, semble t-il, trouvé le moyen de cloner son président, le nom de Nicolas Sarkozy figurant vingt fois dans le fichier desdits adhérents.
Un grand pas en avant pour la science, un grand bond en arrière pour la vérité.

"Comme toujours, si cette information venait à être infirmée, le département d’Etat nierait avoir eu connaissance de mes déclarations. " Cette tribune s’autodétruira bientôt.


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