Un bon conseil (d’Etat) : méprisez la laïcité

par Pierre Régnier
jeudi 21 juillet 2011

Mais attention, n'en restez pas là, ajoutez que vous y êtes "très attaché", qu'elle garantit "la stricte neutralité de l'Etat", qu'elle est un indispensable "pilier de nos institutions", un précieux complément des droits humains, un outil solide pour la réalisation de nos beaux objectifs officiellement proclamés de Liberté, d'Egalité et de Fraternité.

Bref, ne la méprisez que dans les faits, pas dans l'abstrait. 

C'est, ce 19 juillet, le Conseil d'Etat qui apporte sa pierre - la plus solide - à une vieille et très respectée tricherie "républicaine". Il confirme une fois de plus qu'il n'y a pas opposition entre la stricte neutralité de l'Etat et l'aide concrète apportée par lui - et qu'il faudrait amplifier - aux religions. Plus précisément aux plus importantes d'entre elles.

En 2006, à la demande de Nicolas Sarkozy le Rapport Machelon avait déjà bien préparé la voie (1)

Le Président de la "laïcité positive" savait qu'il pouvait compter sur les "religieux de pouvoir" anti-laïcs, mais aussi sur bon nombre de "bouffeurs de curés" pour lesquels les plus dangereuses entorses à la laïcité sont et restent celles qui profitent à l'Eglise catholique.

En novembre 2000 le Haut Conseil à l'Intégration disait en conclusion d'un rapport sur "L'islam dans la République" que « la laïcité n’est pas une notion dont le contenu se serait figé il y a un siècle : elle se nourrit des évolutions de la société, des attentes du corps social comme des exigences de l’Etat de droit ».

Tout est là, et particulièrement le pire.

Car notre époque est caractérisée par une quasi-officielle absence d'adversaires de la laïcité… et une très large adhésion politique, à droite comme à gauche, à son contournement pour plaire à un courant politico-religieux dominant.

Celui-ci se base sur une vieille idée stupide extrêmement dangereuse, mais que tout le monde veut croire très saine : l'acceptation et le traitement des religions par l'Etat laïc doivent être indépendants du contenu théologique de celles-ci 

Et donc, si le contenu théologique est criminogène, cela ne doit pas influer sur l'analyse et le traitement de la laïcité par des institutions importantes comme le Conseil d'Etat.

Outre qu'une exception particulièrement hypocrite est faite pour ce qu'on définit comme étant des sectes et non pas des religions, durant la dernière décennie cette aberration a conduit les forces politiques à chercher avec obstination les moyens de contourner, en en déformant le sens, les lois sur la laïcité pour permettre à l'islam de rejoindre le judaïsme et le christianisme en moyens de fonctionnement (construction de mosquées, notamment, puisqu'il y en a en France beaucoup moins que d'églises).

Si ce contournement constitue bien "une évolution de la société" faut-il pour autant considérer qu'il est l'application d'une "attente du corps social" ? Je considère qu'il est en réalité une sous-estimation et une volonté d'ignorer, pour le moins, les véritables "exigences de l'Etat de droit".

La nouvelle conception de la laïcité s'installe A LA PLACE de l'Etat de droit

Cet égarement s'est accentué alors même que, durant la même décennie, les bases théologiques de la violence islamique montraient une application grandissante dans les attentats du 11 septembre à New York, dans ceux qui ont suivi à Londres et à Madrid, dans les meurtres et les destructions d'églises après les dessins danois, dans les tentatives répétées des pays islamisés de déformer, à l'ONU, la définition des droits humains pour y inclure l'interdiction de critiquer les religions, dans les massacres de chrétiens d'Orient…

En France, une lamentable paresse intellectuelle chez bon nombre de politiciens et de journalistes spécialisés, des bas calculs électoralistes, des manipulations d'organisations officiellement "anti-racistes", mais aussi la bonne vieille "philosophie" franchouillarde des "bouffeurs de curés" ont permis l'installation durable d'une monstrueuse tricherie : l'islamophobie serait de la xénophobie et du racisme.

Puisse le Conseil d'Etat se ressaisir, regarder en face la dangerosité islamique et réorienter ses réflexions relatives à la laïcité vers ce qui me paraît une urgente nécessité  : LIER le droit de pratiquer un culte religieux AU CONTENU de ce culte.

Même si ce n'est pas, ici, le seul Conseil d'Etat qui est concerné, mais bien plus encore le Gouvernement, le Parlement et les Partis politiques, je pense qu'il y a urgence à exiger des religions - de TOUTES les religions - qu'elles rejettent très publiquement et très clairement ce qui, en elles, est enseignement de croyances directement ou indirectement criminogènes. (2)

(1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-rapport-machelon-une-offensive-13855

(2) http://www.centpapiers.com/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse-1/38279


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