Un gouvernement Mondial ?

par Henri Diacono
samedi 28 juin 2014

 « Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et disposé à marcher vers un gouvernement mondial…La souveraineté supranationale d’une élite d’intellectuels et des banquiers qui est surement préférable à l’autodétermination nationale que l’on pratiquait les siècles passés. » Ces propos publics, significatifs et tellement d’actualité, ont été tenus par le plus milliardaire des milliardaires de la planète, alors qu’il était âgé de 76 ans, David Rockefeller. A Essen en Allemagne, il y aura très bientôt un quart de siècle, en 1991. Le plus gros actionnaire, entre autres multiples possessions de choix, de la compagnie pétrolière Exxon, et financier en son temps (dans les années 30) de l’eugénisme aux USA puis au nazisme ne s’était pas gêné, avant de prononcer cette prophétie de « remercier les principaux médias américains et mondiaux d’avoir gardé pendant près de quarante ans le silence sur cette décision. » Il était à l’époque l’un des principaux rouages du fameux et fumeux groupe opaque dit de Bilderberg, formé de capitalistes, politiciens et propriétaires de médias, tous occidentaux, européens et américains. 

 Une telle déclaration, peu divulguée aujourd’hui, ne faisait que confirmer les révélations faites en 1967 (selon Wikipédia) par un journaliste qui avait également dévoilé que les Etas Unis (bien entendu) dirigeraient ce gouvernement mondial. Reprenant à son compte l’article de ce journaliste, en 1977, le quotidien français Libération devait en faire de même, toujours selon la même source. Celle ci a ajouté enfin, que Denis Healey, l'un des initiateurs de la conférence de Bilderberg de 1954 et membre du Comité Directeur pendant 30 ans, expliquait en 2001 : « Dire que nous cherchions à mettre en place un gouvernement mondial unique est très exagéré, mais pas totalement absurde. Nous autres à Bilderberg pensions qu'on ne pouvait pas continuer à se faire la guerre éternellement et à tuer des millions de gens pour rien. Nous nous disions qu'une communauté unique pouvait être une bonne chose.  »

Afin de mieux cerner le pouvoir de ces « hommes » voici dans le détail la liste établie par Wikipédia, d’une partie de ceux qui ont participé à la réunion de Bilderberg en 2009, tenue du 14 au 17 mai à l’Astir Palace de Vouliagméni (station balnéaire proche d’Athènes), en Grèce « … se trouvaient le vicomte Davignon, ancien vice-président de la Commission européenne et président honoraire du Groupe Bilderberg ; Francisco Pinto Balsemao, ancien premier ministre du Portugal ; Franco Bernabè, PDG de Telecom Italia et vice-président de Rothschild Europe ; Carl Bildt, ancien premier ministre de la Suède ; Kenneth Clark, ancien ministre conservateur et actuel ministre de la Justice au Royaume-Uni ; Richard Dearlove, ancien chef du service de renseignements britannique MI6 ; Claudio Bertarelli, obscur homme d'affaires proche parent de Sir Evelyn de Rothshild et héritier des fondateurs de Merck-Serono ; Dnaid Graham, PDG de la Washington Post Company  ; Jaap De Hoop Scheffer, secrétaire général de l’OTAN ; John Ker, membre de la Chambre des lords britannique et président de Royal Dutch Shell ; Jessica Matthews, présidente de la Dotation Carnegie pour la paix internationale ; Richard Perle de l’American Enterprise Institute ; Romano Prodi, ancien premier ministre italien ; J.Robert S.Prichard, PDG de Torstar Corporation et président émérite de l’université de Toronto ; Peter Sutherland, ancien directeur général du (GATT), premier directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et actuellement président de British Petroleum (BP) et de Goldman Sachs International ainsi que membre de la direction de la Royal Bank of Scotland, président de la Commission trilatérale, vice-président de la Table ronde des industriels européens et membre de longue date de Bilderberg ; Peter Thiel, membre du conseil d’administration de Facebook, Jeroen van der Veer, PDG de Royal Dutch Shell ; Martin Wolf, rédacteur en chef adjoint et journaliste économique du journal Financial Times et finalement Fareed Zakaria, journaliste américain et membre de la direction du Council on Foreign Relations. »

 Sans vouloir contredire le patriarche de l’empire familial des Rockfeller, il serait vain de retrouver dans ce panel constituant un éventuel gouvernement mondial, un quelconque intellectuel et à priori philosophe ou savant. En outre ; compte tenu de sa qualité, il provoque bien des interrogations et constats à tout ce qui précède. Tout d’abord que cette décision – sans tenir compte des peuples concernés, considérés par ces « messieurs » comme quantité négligeable – aurait été prise entre 1951 et 1954, soit peu de temps après la deuxième guerre mondiale, alors que les Etats Unis avaient largement pris pied en Europe de l’Ouest afin de s’opposer au monde communiste, à l’Est. Donc que les rapaces capitalistes de haut vol conduits par les yankees étaient déjà aux aguets. Ensuite les propos de David Rockefeller sont d’une franchise à la fois déroutante et terrible. Un pouvoir mondial entre les mains « de…banquiers (voir plus haut) ». Suivent ensuite des paroles au ton très politique du dénommé Denis Healey, à savoir le gros, l’énorme, prétexte « …qu’on ne pouvait se faire la guerre éternellement et à tuer des millions de gens pour rien. » Alors que les guerres n’ont cessé d’enrichir les…riches, les banquiers et leurs valets soi-disant intellectuels mais seulement patrons de presse (en France notamment).

  Enfin, à y regarder de très près l’histoire sur une période plus ou moins récente de la planète, cette unicité tant souhaitée par les comptes en banque, bien fournis et apatrides, semble bien, à travers ses guerres ou remous dits « terroristes », provoquant des millions de morts en un demi-siècle (et qui perdurent), n’être que manœuvres et donc manipulations, profitables financièrement en outre, de la part de ce gouvernement qui cherche à devenir « mondial », à travers des chefs d’Etat qui n’ont été (à part le français Charles De Gaulle) que de simples marionnettes. En s’installant « économiquement », par la force quelquefois, sur des terres richissimes, on y gouverne à loisir par chef, local et servile. Et malheur à ceux qui s’y opposent encore comme la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan ou le Pakistan.

 Bon nombre de faits l’attestent. Depuis la deuxième guerre d’Indochine, le soulèvement hongrois, les indépendances africaines et la création d’Israël, puis la chute du mur de Berlin, la dislocation de l’URSS, les paradis fiscaux, le profond élargissement de l’Union Européenne qui a succédé au rapprochement entre l’Allemagne d’Adenauer et la France du général De Gaulle, le basculement de la Chine dans le capitalisme, les doux yeux à l’Inde et à l‘Afrique entière et surtout, surtout la fameuse mondialisation, avec toujours à la barre les alliés devenus inséparables que sont nord américains et européens aux deux bannière étoilées et aux deux monnaies qui font loi.

 Au fait, pourquoi donc le 26 juin 2014, Obama a-t-il demandé au Congrès US de voter une aide de 500 millions de dollars aux « opposants modérés » du régime syrien, pourquoi le même jour le chef du gouvernement israélien propose aux pays arabes « modérés » de les aider à se débarrasser du terrorisme ? Pourquoi le ministre des affaires étrangères amerloque se rend en Arabie Saoudite et pour quoi le chef islamiste tunisien est « convoqué » à Paris d’où il s’en revient doux comme un agneau ? Enfin pourquoi Poutine, soudain moins vindicatif, commence à faire ami-ami avec les occidentaux ? Et puis il y a la Libye, le Nigéria, le Soudan, l’Irak où on envoie des conseillers ou des estafettes (armées dans certains cas) et où on protège des dissidents ou des contrevenants.

 Les réponses coulent de source et doivent faire plaisir à Monsieur Rockfeller et ses amis. Mais ceux-ci oublient une vérité biblique. Dame Nature a horreur du chiffre UN et ne peut continuer à vivre qu’avec le chiffre DEUX uniquement. Tout comme au premier jour de sa création..


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