Un journaliste israélien prétend faire un test et ne reçoit que ce qu’il induit

par Gérard Dahan
mardi 20 octobre 2015

A propos du reportage sur Envoyé Spécial :
"Est-il dangereux de porter une kippa dans la rue en France ?" 

Vendredi 16 octobre sur France 2, Envoyé Spécial dans le cadre d'un reportage sur la montée de l'antisémitisme en France, a voulu reprendre le "test" d'un journaliste israélien Zvika Klein, vu sur Internet plus de cinq millions de fois.

Zvika Klein, après avoir marché 10 heures dans Paris et sa banlieue,une kippa sur la tête accompagné d'un garde du corps, dit avoir été insulté, avoir essuyé des crachats et avoir "risqué sa vie".

" J'ai eu peur pour ma vie, j'étais une cible avec ma kippa ; et il rajoute dans son article : quelques minutes de plus et on se faisait lyncher"

Guilaine Chenu, la présentatrice explique qu'ils ont chercher à reproduire ce test, en reprenant "le même procédé, mais sans obtenir les mêmes résultats...".
Thierry Vincent un journaliste français se promène durant 65 heures avec une kippa, sans garde du corps dans Paris, en banlieue et dans des quartiers réputés difficiles de villes de province.

 

Les deux "tests" réalisés étaient-ils identiques ? Absolument pas.


Ces deux "tests" étaient des mises en situations où le testeur avec une kippa "interagit" avec les lieux qu'il traverse et les gens qu'il croise. Or l'attitude des deux testeurs a été totalement différente.

L'apparence

- L’israélien porte une kippa blanche trés visible et des tsitsits, des tresses qui dépassent de ses vêtement ; une apparence relativement orthodoxe.

- Le journaliste français, ne porte qu'une kippa noire plus discrète.

Les façons de marcher et de se comporter :
1. Le journaliste israélien a les épaules rentrées, il marche rapidement. Il est refermé sur lui-même. Il ne se se retourne et ne regarde pas les personnes qui lui parlent ou l'interpellent.
Il n'adresse pas la parole aux gens (en fait on saura plus tard qu'il ne parle pas français et donc qu'il ne comprend pas ce qu'on lui dit), il semble avoir peur (il s'est d'ailleurs fait accompagner d'un garde du corps...)

Il ignore ostensiblement les groupes de jeunes qui lui adressent la parole pas forcément agressivement et adopte un comportement qu'on pourrait interpréter comme étant à la limite du mépris.

2. Le journaliste français a, au contraire, une attitude beaucoup plus décontractée et ouverte : Sac à l'épaule, il avance lentement, regarde les gens, va vers eux, leur répond de façon cordiale, voire amicale. Il discute et plaisante et parfois même, prend l’initiative du contact. Il se tourne vers les jeunes et les femmes qui lui adressent la parole.
On lui répond de façon cordiale avec parfois des propos de tolérance concernant la kippa qu'il porte.

A l'évidence les 2 "tests" donnent des résultats qui ne sont en rien comparables.
 Ce n'est pas les protocoles de test qui sont en cause, mais l'attitude des deux testeurs.
Ils ont des comportements totalement différents et les réactions qu'ils déclenchent sont liés à leur façon d'interagir avec leur environnement.
En définitive, les deux "testeurs" ont reçu en retour ce qu’eux même exprimaient et renvoyaient à leur entourage.
Mépris et peur pour Zvika Klein, le journaliste israélien, décontraction et cordialité pour Thierry Vincent, le journaliste d'envoyé spécial.

 

Zvika Klein a-t-il risqué sa vie ? Absolument pas, en revanche, un des jeunes aurait pu s'offusquer de son absence de réponse et le prendre à parti.

 

Il n'est pas question de ma part de nier la hausse des manifestations d'antisémitisme et les témoignages des personnes qui vont par la suite s'exprimer dans ce reportage, mais de dénoncer un faux test réalisé par un journaliste qui a juste induit lui-même ce qu'on lui a renvoyé.


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