Un logement pour toutes et pour tous !
par CHALOT
lundi 8 août 2022
Le dessin de Sapiens qui illustre cet article, montre des acteurs sociaux associatifs qui se penchent sur le droit à un logement.
Ils sont des milliers et milliers dans ce pays à agir quotidiennement pour que personne ne se retrouvent pas à la rue.
Des associations réquisitionnent des bâtiments vides, voire des logements inoccupés depuis très très longtemps.
Il ne s'agit pas là de spolier quelques petits retraités vivant difficilement du fruit de leur épargne mais de s'en prendre à des biens abandonnés en vue de spéculations .
Il y a des centaines de milliers de biens en déshérence lors que des familles dorment à la rue par plein froid ou aujourd'hui en pleine canicule.
Il y a des êtres qui souffrent et qui risquent leur vie.
Que font les autorités locales ? Peu de choses alors qu'elles pourraient veiller et agir.
En Seine et Marne, dans une petite ville de la vallée de la Seine, une sexagénaire trouve refuge sous un porche, près d'un centre commercial, elle n'a rien où aller ce soir.
Informé, un militant de SOS avertit le 115 qui envoie la maraude. Celle-ci revient bredouille.
Pour avoir accès au 115, il faut téléphoner et madame n'a pas de téléphone.
Comment faire ?
Un autre bénévole a discuté avec cette dame et nous avons mis en place un dispositif de veille avec l'implication du pharmacien prêt à nous avertir au cas où cette femme n'aurait pas d'hébergement.... Un relais avec le 115 permettrait de la trouver.
Peut-on rêver d'une implication partenariale structurée entre les CCAS locaux, les associations de solidarité et le 115 ?
Ce n'est pas un rêve dont on a besoin mais d'une structuration.
Dans un article précédent paru sur Agoravox, le « coindubonsens » nous fait part dans le débat de cette remarque suivante.
« Rustines ou béquilles ...
Même si les termes vous déplaisent, c’est pourtant la réalité.
Vos actions n’ont de sens que parce qu’il y a dysfonctionnement des services collectifs.
Et l’idéal serait donc que ces services fonctionnent.
Vous aurez donc gagné quand vous serez totalement inutiles. »
Ce contributeur a raison et notre objectif vise notre inutilité et parfois nous constatons des avancées.
Il y a une petite dizaine d'années, jusqu'à une période toute récente, nos associations de solidarité, diverses sur le département et agissant assez souvent de concert interpellaient les autorités, les villes pour que les personnes dormant à la rue soient hébergées.
Il nous arrivait assez souvent d'alerter la presse et même quand il y avait une urgence absolue à payer des nuits d'hôtel à une femme battue qui cherchait désespérément un refuge.
Nous pallions à une carence institutionnelle.
Certes mais il fallait agir vite.
Je viens de reprendre l'état des dépenses que nous avons effectuées depuis deux ans avec les militants et militantes du réseau des colibris solidaires bellifontains et ceux qui constituent aujourd'hui l'association « SOS hébergement ».
Depuis six mois nous n'avons réglé que deux ou trois nuits d'hôtel.
La misère s'accroît mais le Préfet de Seine et Marne, alerté par les militants associatifs et le 115, agissent très vite et mettent à l'abri les personnes signalées.
C'est un résultat tangible et quand les CCAS, mobilisés par les les Municipalités et le Préfet, s'y mettront , nous pourrons faire autre chose, il y a tant à faire !
Nous n'en sommes pas encore là, mais nous avançons !
Jean-François Chalot