Un monde parfait

par joshuadu34
vendredi 31 octobre 2008

Je me souviens d’un temps où tout allait bien. Les bourses montaient, gagnant 140 % en à peine plus de dix ans. Nous n’étions officiellement en guerre contre personne, le niveau de vie augmentait pour PRESQUE tous...


D’accord, les salaires, eux, ne montaient pas ! Mais comprenez-les bien, nos patrons ! Pour leur bien-être, pardon, pour le maintien du système, pour éviter la catastrophique crise qui ne manquerait pas d’apparaître si nous réclamions un peu du bien-être qu’ils s’octroyaient, il était quand même nécessaire de se serrer la ceinture !

Et ma foi, tout se passait « normalement »... Hormis, bien entendu, pour les PRESQUE, c’est-à-dire les retraités qui touchaient moins que le minimum nécessaire à leur survie, pour les handicapés placés sous le seuil de pauvreté, pour les Rmistes et les chômeurs, victimes des délocalisations sauvages nécessaires à l’augmentation du rythme de vie de ces patrons, pour les travailleurs qui voyaient fondre leur pouvoir d’achat année après année et augmenter proportionnellement le niveau d’effort qu’on leur réclamait alors que le peu d’acquis sociaux obtenus après de dures luttes disparaissaient, pour les femmes au foyer à qui on reconnaissait à peine le droit de « citoyenner », pour les travailleurs immigrés avec papiers qu’on exploitait honteusement, les plaçant volontairement dans une vie tellement proche de ce que l’on peut lire de l’esclavage qu’on créait plusieurs générations de révoltés chez leurs descendants, pour les malades désignés comme responsables, coupables, de n’être pas bien portants et de creuser le trou de la Sécu, pour les biens portants coupables, eux, de ne pas en faire assez pour le rester, de ne pas manger leurs cinq fruits et légumes par jour, de ne pas acheter leurs cigarettes sans les consommer pour participer à l’impôt sans risquer de cancer, pour les amoureux qui risquaient, les inconscients, le sida, pour les célibataires qui, eux, risquaient la dépression, pour les syndicalistes qui plombaient l’atmosphère bienveillante des entreprises en réclamant le maintien de conditions de travail dignes et d’un minimum de sécurité sur le lieu de travail, pour les militants et contestataires qui usaient volontairement les matraques achetées si chèrement aux sociétés et qui coûtaient si cher en écoute, en espionnage, et en logement carcéraux, pour les enfants qui croulaient dès leur naissance sous les dettes de leurs prédécesseurs et obligeaient l’Etat à dilapider le peu d’argent qu’il a en éducation plutôt qu’en armes de destruction massive ou en dons à nos braves et si courageux capitalistes de patrons, pour les étrangers chez eux qui n’avaient pas de quoi manger, pour les étrangers ici qui n’avaient pas de quoi se loger, pour les pauvres officiels qui n’avaient pas de quoi se loger et se nourrir... bref pour 95 % de la population mondiale !
Mais tout se passait bien ! À peine 15 % de la population des pays riches croulaient sur l’or accumulé sur le dos des 85 % restant (si on considère la population mondiale, on en est même à un rapport de 5/95) !
Et patatras ! Tout s’écroule, c’est la crise ! Le CAC 40 s’effondre, entraînant une récession sans précédent  ! Rendez-vous compte : la BNP voit son résultat de bénéfice passer de 7 308 milliards d’euros à 7 822 milliards soit à peine plus de 5 % d’augmentation ! Et encore ne sont-ils pas les plus touchés par cette crise ! Le Crédit agricole, par exemple, doit se contenter d’un modeste résultat de 2 503 milliards d’euros ! A peine de quoi vivre décemment pour les dirigeants sur leur yacht ! Et à peine de quoi payer le parachute de tous ces employeurs qui prennent des risques avec l’argent des autres (en le perdant), à peine de quoi nourrir la population mondiale pendant deux ans !
Il va falloir que la population se serre un peu plus la ceinture  ! Sinon, rendez-vous compte de la catastrophe pour les populations, pour les retraités qui toucheraient moins que le minimum nécessaire à leur survie, pour les handicapés placés sous le seuil de pauvreté, pour les Rmistes et les chômeurs, victimes des délocalisations sauvages nécessaires à l’augmentation du rythme de vie de ces patrons, pour les travailleurs qui verraient fondre leur pouvoir d’achat année après année et augmenter proportionnellement le niveau d’effort qu’on leur réclamerait alors que le peu d’acquis sociaux obtenus après de dures luttes disparaîtraient, pour les femmes au foyer à qui on reconnaîtrait à peine le droit de « citoyenner », pour les travailleurs immigrés avec papiers qu’on exploiterait honteusement, les plaçant volontairement dans une vie tellement proche de ce que l’on peut lire de l’esclavage qu’on créerait plusieurs générations de révoltés chez leurs descendants, pour les malades désignés comme responsables, coupables, de n’être pas bien portants et de creuser le trou de la Sécu, pour les biens portants coupables, eux, de ne pas en faire assez pour le rester, de ne pas manger leurs cinq fruits et légumes par jour, de ne pas acheter leurs cigarettes sans les consommer pour participer à l’impôt sans risquer de cancer, pour les amoureux qui risqueraient, les inconscients, le sida, pour les célibataires qui, eux, risqueraient la dépression, pour les syndicalistes qui plomberaient l’atmosphère bienveillante des entreprises en réclamant le maintien de conditions de travail dignes et d’un minimum de sécurité sur le lieu de travail, pour les militants et contestataires qui useraient volontairement les matraques, Tasers et autres joyeux accessoires achetés si chèrement aux sociétés et qui coûteraient si cher en écoute et espionnage, pour les enfants qui crouleraient dès leur naissance sous les dettes de leurs prédécesseurs et obligeraient l’Etat à dilapider le peu d’argent qu’il a en éducation plutôt qu’en armes de destruction massive ou en dons à nos braves et si courageux capitalistes de patrons, pour les étrangers chez eux qui n’auraient pas de quoi manger, pour les étrangers ici qui n’auraient pas de quoi se loger, pour les pauvres officiels qui n’auraient pas de quoi se loger et se nourrir...
Sans compter qu’on pourrait très vite sombrer dans un système inhumain où chacun serait l’égal de l’autre, où les richesses seraient réparties équitablement, où le travail ne serait plus « librement » imposé, mais deviendrait volontaire, où l’éducation et l’apprentissage se feraient selon les besoins de l’individu et selon ses désirs et non plus dans le but de produire des richesses pour les patrons... L’ANARCHIE, quoi ! Quelle horreur !
Bien heureusement, la conscience morale de la population veille  ! Sainte télé, prenant le relais de l’Eglise, diffuse encore le message de maintien et la population l’accepte servilement ! Nous voilà sauvés ! Et l’Etat si judicieusement choisi par nos vrais dirigeants, par les patrons, ouvre en grand les portes de ses réserves monétaires offrant à ce système humain l’équivalent de 36 années de nourriture pour la population mondiale afin de maintenir un état de privilège si cher à tous, et un niveau de vie à nos chers patrons en rapport avec l’image que doit avoir cette société : le patron en yacht, Ferrari et hôtel de luxe pendant que l’ouvrier trime pour se payer son carton pour éviter la pluie le soir !
Le capitalisme et Dieu sont saufs ! Espérons juste que les petits, les exploités, continueront à se crever les yeux et se couper les c... choses de la vie en refusant de voir la réalité de leur monde en face ! C’est qu’ils pourraient, avec un peu de courage, foutre le bordel dans tout ça en réclamant leur part de vie, en plus !

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