Un rapport de poids : l’OIT critique la politique économique de l’Allemagne

par Pelletier Jean
mardi 7 février 2012

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) vient de publier un rapport fort intéressant qui devrait fournir des arguments à la campagne de François Hollande.

Au moment où Mme Merkel s’implique directement dans la campagne présidentielle française en apportant un soutien massif à la candidature de Nicolas Sarkozy, ce rapport passe en revue la politique économique de l’Allemagne depuis la fameuse séquence, chère au cœur de Nicolas Sarkozy, de Schröder en 2003. Il démontre que celle-ci, outre son égoïsme, a été nuisible aux intérêts même de l’Allemagne.

En reposant essentiellement sur une baisse du coût des salaires, elle a pesé sur les difficultés de la zone euro. Les excédents allemands se sont fait sur le dos des ses partenaires européens. Si ceux-ci devaient poursuivre ce même modèle, c’est l’appauvrissement qui les guetterait. La crise s’alourdirait et la zone euro continuerait à connaitre des difficultés.

Enfin l’Allemagne a encore amélioré sa balance commerciale surtout par la spécificité de son industrie : l’exceptionnelle qualité de ses produits, son pouvoir d’innovation. Qualités qu’ignore partiellement la France.

Aussi « coller » à la politique allemande en imitant sa politique de déflation salariale, exposerait la France à de graves déconvenues.

Aussi, fort de ces enseignements de ce rapport de l’OIT, François Hollande pourrait revenir sur le devant de la scène et argumenter sur l’absolue nécessité de renégocier l’accord conclu en décembre dernier entre les partenaires européens.

Il devra mettre en avant le risque énorme de récession généralisée à toute l’Europe que fait courir cet accord conclu à la hâte sous l’emprise approximative de Mme Merkel et d’un Sarkozy tout heureux de s’y nicher, cherchant auprès de l’Allemagne l’alpha et l’Omega qui pourrait lui assurer la victoire.

Mais à ce petit jeu des dupes ce sont les européens qui risqueraient d’en faire les frais ; les dégâts ont déjà commencé en Grèce, en Espagne et au Portugal et demain en Italie.

François Hollande n’a qu’à plaider contre cette contamination des politiques d’austérité qui nous font courir le risque d’une explosion de la zone euro et exposerait du coup l’Allemagne à perdre l’un de ses atouts majeurs : sa balance commerciale excédentaire. Car dans cette tempête de l’Euro c’est son marché privilégié qu’elle verrait se réduire comme peau de chagrin.

Faisons le pari que François Hollande va proposer à nos partenaires européens dans le cadre de cette renégociation qu’aux contrôles des pays en déficit on y ajoute celui des politiques budgétaires fortement excédentaires, ainsi qu’une politique européenne de relance digne de ce nom.


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