Un tribunal pénal international attend les USA, maintenant...

par morice
samedi 23 octobre 2010

On s’en doutait, maintenant on le sait. Les américains, en Irak on eu un comportement ignoble et inhumain. La torture dans les prisons irakiennes a été constante, dans la rue on a tiré sans sommations sur des femmes enceintes, on a instauré un climat de terreur en donnant aux soldats l’ordre de ne rien dire à l’extérieur. Pire encore je pense : Wikileaks ayant prévenu du contenu des 400 000 fichiers qu’il est en train de révéler, l’administration américaine a pris les devants en mettant en ligne hier dans le New-York Times notamment un contre-feu tentant une dernière fois de disculper les tortures et les assassinats. Dans un article en trois volets faisant honte à la presse mondiale : même sous Goebbels la propagande n’est pas allée aussi loin dans la dénégation de crimes. Obama ou pas, l’Amérique s’enfonce dans le déni pur et simple de ses crimes. 

Les textes commencent à sortir et c’est AlJazeera qui hier soir en a sorti les premiers feuillets. Wikileaks l’avait promis, avait même cette fois prévenu : ça allait faire mal. C’est pire que ça : les révélations du site qui a décidé de montrer la face cachée d’une guerre sont une condamnation lourde d’un pays tout entier pour les exactions de ses soldats et les mensonges de leurs supérieurs. Les Etats-Unis devraient être condamnés devant un tribunal international avec ce que ces fiches montrent. Durant tout le conflit, la torture sur les prisonniers irakiens a eu lieue : en somme ; des Abou Ghraïb, il y en a eu partout. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi Barack Obama s’est toujours refusé à montrer les dernières photos émanant de ce lieu infâme. Elles devaient révéler à quel point le système pénitentiaire été gangréné. 
 
Peut-il y avoir pire encore que la torture ? Oui, répond Wikileaks sans hésiter : c’est la négation de la torture effectuée, ce qu’a fait constamment l’administration américaine. En éditant régulièrement des notes à ses soldats, diffusées par leurs supérieurs. La note Frago 242, notamment, du 16 mai 2005, qui énonce clairement que le silence de plomb sera de rigueur sur ses actes. "Tant que le rapport initial confirme que les forces américaines n’ont pas été impliqués dans le mauvais traitement de détenus, aucune investigation complémentaire sera effectué à moins qu’elle ne soit dirigée par HHQ (le quartier général des forces US)". A savoir qu’il suffisait d’en accuser les Irakiens, ce que fait manifestement depuis hier le New-York Times, qui rejette la responsabilité sur les seuls irakiens et ls gardiens de prison natifs. Un ordre modifié le 19 juin précisant que "seul un rapport initial sera effectué pour (selon les lois d"engagement) sur des violations apparentes .. n’impliquant pas les forces américaines." Ce premier rapport a été assez souvent d’établir que la torture avait eu lieu, et les résultats des entrevues et des examens médicaux ont été signalés dans détails horribles, comme le rapport de 2006 Juillet au sujet d’un détenu à Bagdad soupçonné d’être un combattant étranger" ajoute AlJazeera.
 
La description des tortures, je vous la passe : coups de marteaux, de tournevis, électrocutions et sodomisation avec divers objets. Et à la fin des morts. Je vous en avais déjà parlé il y a quelque temps dans un article sur ceux qui avaient réussi à s’échapper comme par miracle de cet enfer pour devenir les grands prosélytes du mouvement de Ben Laden. Des "libérés" douteux, sélectionnés et visiblement remis en liberté pour aller prêcher la bonne parole de la haine entretenue : celle de cette création pure qu’est Al Qaida. 
 
Les américains, comme aujourd’hui dans le NYT ont beau jeu de se retrancher derrière le droit international. "Le droit international n’exige pas des États-Unis d’enquêter sur ces allégations d’abus de détenus irakiens-sur-irakienne, parce que tous ont été rapportés après le 30 juin 2004 - quand l’Irak est redevenue un "pays souverain", selon la résolution des Nations Unies numéro 1546. Les États-Unis ne contrôlaient plus directement les services de sécurité de l’Irak, et donc, il n’étaient plus légalement obligé de les policer." nous rappelle Al-Jazeera en oubliant une chose : une cérémonie, celle de la remise des clés de prisons laissées sous la souveraineté américaine, et où ont été constatés des tortures et des décès. Celle par exemple de Camp Cropper, devenue Karkh Prison, décrite par mes soins le 17 septembre dernier. Pour se disculper, l’armée américaine peut toujours faire savoir que ce n’étaient pas des américains qui gardaient ses prisons mais des péruviens ou des chiliens, voire des ougandais : des mercenaires, recrutés par le Pentagone et payés au prix fort.
 
Il n’empêche, les tortures tombent sous un autre cadre de lois internationales auxquelles les Etats-Unis n’échapperont pas. "Plus important encore",  note le site, "de nombreux rapports sur de mauvais traitement de détenus suggèrent que les États-Unis ont sciemment contrevenu à à la Convention de l’Organisation des Nations Unies contre la torture. La convention - que les États-Unis ont ratifié en 1994 - Interdit aux signataires de transférer un détenu à d’autres pays "où il ya des motifs sérieux de croire qu’il serait en danger d’être soumis à la torture " ajoute le site, ce qui met un Donald Rumsfeld en fort mauvaise posture : il pourrait passer la fin de sa vie en prison comme responsable de ces méfaits. Personnellement, je lui souhaite. "Les allégations de milliers de tortures dans les prisons irakiennes, beaucoup d’entre elles sont étayées par des preuves médicales, et clairement semblent constituer des « motifs sérieux » de croire que des prisonniers transférés aux autorités irakiennes pouvaient avoir ét torturés. Les États-Unis ont transféré des milliers de prisonniers irakiens à leur garde ces dernières années, dont près de 2 000 qui ont été remis aux Irakiens en Juillet 2010." Celles font je vous ai parlé en septembre.
 
Pendant que l’on torturait et que le haut commandement US fermait les yeux, quatre hommes s’échappaient tranquillement de Camp Cropper. Comme lors de l’évasion rocambolesque d’un des leaders d’Al-Quaida, Abu Yahya al-Libi, survenue le 11 juillet 2005 à Bagram, au milieu de plus de 10 000 soldats américains. L’homme est depuis tous les jours à la une de SITE Group,  le site internet géré par une américano-israélienne née en Irak (et dont le père à été tué par Saddam Hussein). Qui prèche tous les jours le djihad, avec un jeune américain grotesque déguisé en djihadiste d"opérette. Les américains on menti sur la gestion de leurs prisons, continuent à mentir tous les jours en inventant un Al-Qaida perpétuel qui se régénère étrangement de leurs anciens prisonniers. Le mensonge est devenu trop grand, il ne pourra pas tenir plus longtemps. S’ils ont été aussi longtemps de mentir sur leurs actions véritables, en masquant les faits sur direction gouvernementale, s’ils ont été capables d’entretenir un mythe (et d"y revenir régulièrement il y a peu encore), s’ils ont été capables de rencontrer quelques semaines après le 11 septembre un des leaders islamistes, Al-Awlaki, présenté aujourd’hui comme "le nouveau Ben Laden " (en bernant encore une fois donc tout le monde), s’ils ont été capables d’en inventer d’autres et de fournir au FBI des histoires à dormir debout.... c’est simple. Les USA, s’ils ont été capables de mentir autant, et aussi longtemps, ont donc été largement capables aussi de mentir depuis le début. Or, ce début s’appelle le 11 septembre 2001...
 
 
 
 

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