Une colère légitime

par CHALOT
mardi 10 avril 2018

Hier soir, une personne adhérente à « Familles laïques » habitant à Moissy Cramayel, croise à la gare de sa ville, une famille de cinq personnes dont trois enfants de bas âge ( moins de 5 ans).

La famille dort à même le sol.

Cette personne, légitimement inquiète me téléphone ce dimanche soir à 21H30 pour me raconter l’histoire de cette famille et me demander d’intervenir.

Les parents des enfants expliquent qu’ils sont logés depuis plusieurs mois par le 115 qui a arrêté la prise en charge il y a quelques jours.

Le père a cessé de poursuivre son travail précaire pour assurer la sécurité des siens.

Je téléphone ce dimanche soir à la mairie de Moissy, pensant qu’il y avait un lien vers une personne d’astreinte.

Le répondeur me renvoie au commissariat pour que je contacte la police en cas d’urgence, ce que je fais immédiatement.

L’officier de service me répond qu’il ne peut pas rien faire et qu’il faut que je contacte le 115, ce que j’avais d’ailleurs fait.

Il me promet par contre d’envoyer une patrouille pour vérifier que tout se passe bien.

L’agent du 115 contacté me répond qu’il est désolé car il n’a aucune place de libre.

Le lendemain, la famille au complet vient rencontrer notre association pour nous conter son histoire.

Je téléphone au secrétariat de Madame le Maire de Moissy qui très aimablement essayera de faire le nécessaire auprès du CCAS, pour exprimer, après, son regret de m’annoncer qu’il n’y a pas d’hébergement d’urgence sur Moissy.

Pourquoi n’est-il pas possible de mettre en sécurité une famille et notamment trois tout petits en leur payant une chambre d’hôtel comme je le fais quand cela se passe dans ma ville ?

Cette question me taraude.

Le directeur adjoint de la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale) que je joins au téléphone me répond avec professionnalisme et humanité qu’il va se renseigner pour connaître les raisons pour lesquelles le responsable du 115 contacté par notre association vient de répondre que cette famille ne sera plus hébergée par lui !

Ce soir je recontacte la police, trouve le moyen de donner à manger à cette famille et me prépare à tout faire pour que cesse ce scandale qui veut que des gamins dorment dans une gare ou dans la rue à Moissy.

Ah si j’avais su qu’ils ne seraient pas hébergés à Moissy, je les aurais envoyés quand ils étaient sur Melun, dans un hôtel de l’agglomération comme je l’ai fait assez souvent.

Demain matin, je ferai le nécessaire pour que cette famille trouve un hébergement….

Ils sont à la rue depuis mardi, c’est est assez !

IL EST INDIGNE QUE DANS CETTE REPUBLIQUE DES ENFANTS PUISSENT DORMIR A LA RUE !

Jean-François Chalot

 


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