Une élection truquée par les possédants

par Gilles Mérivac
lundi 8 mai 2017

Ce qui fait différence entre un adversaire et un ennemi, c'est que dans le premier cas on respecte certaines règles alors que dans le second, tous les moyens sont bons pour l'abattre. Umberto Eco détaille dans sa nouvelle intitulée : construire l'ennemi, les procédés utilisés pour le rendre détestable, il a le regard mauvais, il est sournois, etc. C'est exactement ce qui s'est passé durant cette campagne électorale.

 La caution du nom pour influencer l'électeur

De plus en plus de vedettes du spectacle, qu'ils soient acteurs, chanteurs ou footballeurs, demandent de voter pour un candidat. Ce milieu est en réalité d'un conformisme confondant car chacun sait que sa carrière dépend de son image dans le public, qu'il veut le plus consensuel possible. Ils attendent un peu pour savoir de quel côté le vent va tourner, puis annoncent fièrement la couleur, je vais voter Macron, ou alors, je vais faire barrage à Le Pen. De cette manière, ils ne prennent aucun risque et se forgent à bon compte une image généreuse.

Mais en quoi une célébrité est-elle plus compétente que l'électeur lambda pour décider du choix d'un candidat ? Elles n'ont en général pas plus d'expérience de la politique et n'ont pas fait d'études historiques qui pourraient enrichir leur réflexion à ce sujet. Tenir compte de leur avis revient à demander à un pharmacien d'évaluer l'état de ma plomberie. Leur influence ne peut donc être attribuée qu'à leur image, exactement comme une marque emploie une star dans ses publicités.

Le battage médiatique autour des notion de racisme et de xénophobie s'est tellement étendu que l'on a pu voir des maires essayer d'interdire aux habitants de leur commune de voter FN, des services publics envoyer des enveloppes avec des bulletins déchirés, des présidents d'université faire fi de la déontologie pour faire pression sur leur étudiants pour qu'ils votent Macron, des universitaires de renom comme le mathématicien et médaillé Fields Cédric Villani les rejoindre dans une campagne à sens unique.

Ces personnages apportent la caution d'une intelligence incontestable, certes, mais qui n'est pas du domaine politique ! On peut parfaitement être un brillant scientifique et ne rien connaître de la géopolitique. Là aussi, il y a une entourloupe sur les compétences présumées.


 

Le sentiment d'impunité

Les émissions télévisées exercent sans discontinuer le formatage le plus strict des esprits. Les présentateurs des journaux et des magazines, conscients de leurs pouvoirs, se montrent très souvent condescendants envers les personnalités politiques qu'ils estiment sans importance ou déviant de l'opinion majoritaire. C'est la recherche de la phrase qui sera qualifiée de dérapage et son exploitation répétitive. On peut sans prendre sans discontinuer à Fillon pendant des mois puisque l'on sait que le pouvoir y est favorable.

Encouragés par l'idéologie ambiante, les amuseurs publics ne prennent plus de gants pour tourner en dérision les invités qui ne se plient pas au conformisme. Laurent Ruquier peut traiter d'étrons les sympathisants du FN sans que le CSA ne s'en émeuve, il peut ridiculiser Poutou tant qu'il veut puisqu'il a l'appui des autorités, en particulier de Delphine Ernotte nommée par Hollande. L'humoriste Stéphane Guillon peut ironiser de manière scandaleuse sur le décès de la mère de Dupont-Aignan, il sait parfaitement qu'il ne subira pas les foudres du CSA et qu'il ne risque rien.

Ce sentiment d'impunité fait boule de neige et devient véritablement au fil du temps une pensée unique qui fait bloc, plus aucune opinion contraire ne peut passer, la liberté d'expression dans ces médias est morte.
 

La peur de l'exclusion

Lorsque pratiquement toutes les organisations ayant pignon sur rue, des syndicats CGT, CFTC en passant par le Medef, ceux des agriculteurs, un grand nombre de maires, etc, mettent leur poids dans la balance pour faire voter Macron, il devient très difficile pour n'importe quel individu de résister à cette pression de tous les instants. Il sait parfaitement que s'il contrevient aux consignes données, sa famille va en souffrir, son dossier de demande d'un logement va être mis sous la pile, il verra sans doute une promotion à laquelle il avait droit lui passer sous le nez.

Le quinquennat de Hollande, avec l'appui du magistère moral de la gauche bien-pensante, a préparé le terrain de cette entreprise de mise à mort de la politique. Les rouages qu'il a mis en place ont fini par exclure toute autre possibilité d'expression, placardisant ou poursuivant en justice ceux qui s'y sont risqués.

La véritable cause de ce déclin vertigineuse de la démocratie est la convergence des intérêts de tous ceux qui ont une situation de rente, petite ou grande, et qui s'y accrochent comme une bernique à son rocher. Que ce soient les patrons qui veulent faire des affaires sans frontières avec des travailleurs circulant librement, des syndicats subventionnés bénéficiant de nombreux avantages, de fonctionnaires avec un emploi et une retraite garanties, tous s'allient pour que rien ne change. Ils ont encouragé et participé à la mise à mort médiatique des candidats qui ne leur convenaient pas.

Quand on présente tous les candidats sauf un comme des repoussoirs donc comme des ennemis, ce n'est plus une élection démocratique, c'est le règne du parti unique et du candidat unique élu à 80% des voix, les autres étant là uniquement pour faire de la figuration, comme alibis.

Alea jacta est !

La république est morte, vive l'Empire ! Le vassal Macron est allé prêter allégeance à sa suzeraine Merkel et a été adoubé par celle-ci. Le peuple français a montré qu'il était composé de rebelles en carton-pâte, il ne compte plus vraiment. Les vrais rebelles à l'ordre mondialiste seront probablement les musulmans avec le fer de lance islamiste.

 


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